Cycle Exil & environnement

Parmi les causes de l’exil forcé, les chan­ge­ments clima­tiques ou les crises envi­ron­ne­men­tales appa­raissent comme des motifs parti­cu­liè­re­ment puis­sants d’émigration. Pour autant, il n’est pas toujours aisé d’en distin­guer la part lorsqu’ils sont imbri­qués avec des situa­tions de crise écono­mique, poli­tique ou militaire.

Ici, c’est un événe­ment tragique qui provoque un départ soudain et rapide d’une partie de la popu­la­tion. Le 11 mars 2020, l’ac­ci­dent nucléaire de Fuku­shima provoque l’éva­cua­tion d’une zone de 20 km autour de la centrale. Furu­sato : rester malgré tout témoigne de la réins­tal­la­tion de quelques-uns sur une terre conta­minée, ponc­tuée de traces de l’abandon soudain, mais à laquelle ils sont attachés.

Là, on observe la progres­sion des trans­for­ma­tions envi­ron­ne­men­tales qui produisent un exode lent et continu d’une partie de la popu­la­tion la plus suscep­tible de venir en aide à ceux restés sur place. Les saisons des pluies de plus en plus tardives et courtes, la montée des eaux et les inon­da­tions à répé­ti­tion rythment cette dégra­da­tion des condi­tions de vie. Marcher sur l’eau et Le Péri­mètre de Kamsé, docu­men­taires tournés dans la zone sahé­lienne au fil de la seconde moitié des années 2010, illus­trent bien ce processus. Mais face à ce qui appa­raît comme inexo­rable, le village de Kamsé au Nord du Burkina Faso mobi­lise les hommes, les femmes et les dieux pour déve­lopper, à coup de pelles et de pioches, un péri­mètre irrigué qui devrait lui permettre de ralentir le départ des hommes vers la ville.

Marcher sur l’eau

Réalisé par Aïssa Maïga 

France-Belgique, 2021, 1h30, docu­men­taire, Les Films du Losange

Marcher sur l’eau, tourné dans le nord du Niger, décrit le village de Tatiste, victime du réchauf­fe­ment clima­tique. Chaque jour, Houlaye, comme d’autres jeunes filles, marche des kilo­mètres pour aller puiser l’eau. Cette tâche quoti­dienne les empêche d’être assi­dues à l’école. L’ab­sence d’eau pousse égale­ment les adultes à émigrer pour trouver au-delà des fron­tières les ressources néces­saires à leur survie. Sous l’impulsion des habi­tants et l’aide d’une ONG, un forage appor­te­rait l’eau tant convoitée au centre du village et offri­rait à tous une vie meilleure.

Jeudi 18 nov. 2021, en matinée [réservé aux scolaires] 
Cinéma Le Trianon, Romainville 

En présence de Blan­dine Destremau, direc­trice de recherches en socio­logie. Elle a été membre du conseil d’administration de l’association Action contre la faim.

Furusato : rester malgré tout 

Réalisé par Thorsten Trimpop 

Inédit 

Alle­magne, 2016, 1h30, docu­men­taire, VOSTFR, Newdocs

Il y a dix ans, l’ac­ci­dent de Fuku­shima a montré une fois de plus combien nous sommes impuis­sants face à la puis­sance destruc­trice des radia­tions nucléaires. Les habi­tants de la région ont été déra­cinés et marqués par la catas­trophe. Pour­tant, ils vivent à nouveau dans ces zones conta­mi­nées. Des personnes âgées, mais aussi des familles avec enfants. Ils savent tous qu’ils paie­ront le prix de ce retour, mais leur senti­ment d’ap­par­te­nance (en japo­nais : furu­sato) est plus fort que la raison.

Vendredi 19 nov. 2021, 20h15 
Cinéma Le Studio, Aubervilliers

En présence de Jason Gagnon, chargé de recherches en économie, dépla­ce­ments forcés et mondia­li­sa­tion des échanges. 

Le périmètre de Kamsé 

Réalisé par Olivier Zuchuat 

France, 2020, 1h33, docu­men­taire, JHR Films

Dans le Nord du Burkina Faso, la déser­ti­fi­ca­tion progresse et l’immigration vide les villages. À Kamsé, les habi­tants se sont lancés dans un chan­tier pharao­nique : creuser dans la four­naise, à la pelle et à la pioche, un réseau de digues et de mares pour ferti­liser les zones conquises par le désert. Une bataille menée par les femmes. Pendant ce même temps, les habi​tant​.es sont informé.es par la radio des attaques terro­ristes qui sévissent sur le terri­toire burkinabé.

Vendredi 19 nov. 2021, 20h15 
Salle Saint Bruno, Paris XVIIIe

En présence de Jérémie Gignoux, chargé de recherches en économie sur le chan­ge­ment clima­tique, l’agri­cul­ture et les migrations.

Samedi 20 nov. 2021, 16h00 
Cinéma Alhambra, Calais

En présence de Jérémie Gignoux, chargé de recherches en économie sur le chan­ge­ment clima­tique, l’agri­cul­ture et les migrations.