De facto n°13 | Novembre 2019

13 | Novembre 2019 

Classes supérieures et diplômés face au racisme et aux discriminations en France 

Long­temps, la ques­tion du racisme et des discri­mi­na­tions a été abordée du point de vue des classes popu­laires et des plus défavorisé·e·s, qui cumulent au moins deux posi­tions mino­ri­sées dans la société, en raison de leur posi­tion de classe et de leur racia­li­sa­tion. Ce numéro de De Facto propose d’opérer un pas de côté par rapport à ces approches et d’interroger les expé­riences vécues par les classes supé­rieures et les plus diplômé·e·s. La classe et le diplôme protègent-ils du racisme ?

Le travail de Yong Li aborde les expé­riences protéi­formes de discri­mi­na­tions vécues par les diplômé·e·s chinois·es sur le marché du travail en France. En vidéo, Élodie Druez évoque son travail de thèse, qui porte sur les expé­riences de raci­sa­tion vécues par les diplômé·e·s du supé­rieur appar­te­nant à la deuxième géné­ra­tion d’immigration subsa­ha­rienne, en France et en Grande-Bretagne. Chris­tian Poiret s’interroge sur la perti­nence de l’adage selon lequel « l’argent » (ou le diplôme) « blan­chi­rait », dans le contexte fran­çais. À ce sujet, Patrick Simon décrypte l’un des résul­tats de l’Enquête TeO, qui met en évidence que les indi­vidus ayant connu une ascen­sion sociale ainsi que les diplômé·e·s du supé­rieur déclarent davan­tage de discri­mi­na­tions que le reste de la popu­la­tion. Enfin, Altaïr Desprès propose, à partir d’une lecture du spec­tacle « Yuropa », du choré­graphe nigé­rian Qudus Onikeku, une réflexion stimu­lante sur les para­doxes de l’émergence des thèmes de la migra­tion dans la créa­tion contem­po­raine afri­caine et leur récep­tion en Europe.

Solène Brun et Patrick Simon, respon­sables scien­ti­fiques du numéro