Bastien Charaudeau Santomauro, juriste
Le droit d’asile est reconnu par les textes français, européens et internationaux. Pourtant, les personnes qui se présentent à la frontière franco-italienne sont régulièrement refoulées sans pouvoir demander la protection de la France. Pour comprendre cet écart, il faut s’intéresser aux ambiguïtés de notre système juridique.
Depuis le 13 novembre 2015, la France a rétabli les contrôles à ses frontières européennes, également dites « intérieures[1]En droit de l’Union européenne, ces frontières dites « intérieures » séparent la France d’autres pays de l’Union, au sein de l’espace Schengen. Elles se distinguent des frontières dites « extérieures » entre un pays membre de l’Union et un pays tiers. » (avec l’Italie, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse). Cette mesure, exceptionnelle et normalement temporaire, a engendré ce que l’on appelle un nouveau « régime frontière », c’est-à-dire un ensemble de normes et de pratiques qui gouvernent le mouvement des personnes aux confins de l’État. À partir de l’étude de ce nouveau régime à la frontière franco-italienne, nous considérerons l’écart qui peut exister entre le texte juridique et le terrain concernant un droit fondamental comme l’asile. Dans quelle mesure la pratique du droit et son interprétation constituent-elles une marge qui permet aux acteurs étatiques de s’accommoder de certaines règles ?
Le droit d’asile, un régime juridique transversal
Il faut d’abord préciser qu’en France le droit d’asile, qui protège les personnes fuyant les risques de persécutions et les conflits armés, est l’objet d’un régime juridique complexe où s’entrelacent le droit national et le droit international. L’asile contemporain est en grande partie issu de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés de 1951 et son protocole de 1967[2]Voir la page dédiée sur le site des Nations Unies, URL : https://www.unhcr.org/fr/convention-1951-relative-statut-refugies.html. qui sont des traités internationaux. Mais une portion considérable des règles de l’asile est élaborée par le droit de l’Union européenne qui forme, à travers de multiples directives et règlements, le régime d’asile européen commun. Ensuite, bien que la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH)[3]Voir la page dédiée sur le site de Cour européenne des droits de l’homme, URL : https://www.echr.coe.int/Pages/home.aspx?p=basictexts&c=fre. de 1950 ne prévoie pas directement la protection de l’asile, il est établi qu’elle protège indirectement contre certains refoulements à travers l’obligation qu’elle impose aux États en matière d’interdiction de la torture et de traitements inhumains et dégradants (article 3) et de vie privée et familiale (article 8). Enfin, le droit d’asile est consacré par la Constitution française et inscrit dans le droit français, principalement en transposition du droit de l’Union européenne (droit UE). Le droit d’asile est ainsi finement tissé dans un régime juridique qui mêle le droit international, la CEDH, le droit de l’Union européenne et le droit français, à la fois constitutionnel et commun.
À la frontière franco-italienne, l’asile en péril
À la frontière entre la France et l’Italie, force est de constater que le droit d’asile n’est pas pleinement appliqué. L’enquête de terrain réalisée dans la vallée de la Roya et à Briançon et, surtout, l’attention des citoyens frontaliers et le travail d’associations comme Tous Migrants[4]Voir l’article de Tous Migrants sur le Briançonnais, URL : https://www.medecinsdumonde.org/fr/actualites/france/2021/04/28/enfermement-illegal-la-frontiere-franco-italienne-le-conseil-detat-sen-lave-les-mains., Médecins du Monde[5]Voir l’article de Médecins du Monde sur la privation de liberté à la frontière franco-italienne, URL : https://www.medecinsdumonde.org/fr/actualites/france/2021/04/28/enfermement-illegal-la-frontiere-franco-italienne-le-conseil-detat-sen-lave-les-mains., l’Anafé[6]Voir les articles de l’Anafé sur la frontière franco-italienne, URL : http://www.anafe.org/spip.php?mot31., Amnesty International[7]Voir la page d’Amnesty International consacrée à la frontière franco-italienne, URL : https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/a‑la-frontiere-franco-italienne-des-violations-systematiques. — pour n’en citer que quelques-unes — parviennent au même constat : la plupart des personnes migrantes[8]Entre la France et l’Italie, ces personnes sont principalement originaires d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient. interceptées en France près de la frontière avec l’Italie ne sont pas en mesure de demander l’asile. Cette observation est également partagée par des institutions publiques dans des rapports tels que ceux du Contrôleur général des lieux de privation de liberté[9]Voir Charlotte Boitiaux, « À la frontière franco-italienne, l’accueil des migrants est ”indigne” et ”irrespectueuse de leurs droits” », InfoMigrants, 5 juin 2018. Url : https://www.infomigrants.net/fr/post/9695/a‑la-frontiere-francoitalienne-laccueil-des-migrants-est-indigne-et-irrespectueuse-de-leurs-droits., de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations[10]Voir Julia Pascual, « Commission d’enquête sur les migrations : la mauvaise copie du gouvernement », Le Monde, 16 nov. 2021. URL : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/16/commission-d-enquete-sur-les-migrations-la-mauvaise-copie-du-gouvernement_6102208_3224.html.. Les personnes traversent la frontière, arrivent en France et, si elles sont interceptées par la police aux frontières (PAF), seront le plus fréquemment renvoyées en Italie sans examen individuel de leur situation.
C’est donc la condition de possibilité du droit d’asile qui est ici mise en question : le fait de pouvoir enregistrer une demande afin que celle-ci soit traitée par le système de protection français. Cet aspect essentiel de l’asile — la demande — est pourtant consacré par ce régime juridique transversal que nous évoquions, y compris aux frontières de la France[11]À titre d’exemple, la directive dite « procédures » qui fait partie du droit UE et qui prévoit les procédures communes à l’octroi de l’asile précise bien qu’elle doit être appliquée « à toutes les demandes de protection internationale présentées sur le territoire des États membres, y compris à la … Lire la suite. Comment dès lors expliquer que ce droit fondamental ne soit pas réalisé à la frontière avec l’Italie ? L’on serait tenté de répondre que le droit n’est tout simplement pas appliqué convenablement et qu’il suffit qu’une cour, comme le Conseil d’État, sanctionne cette pratique. Cependant, les juges, déjà saisis de la question, n’ont pas formulé de jugement capable de modifier les pratiques de contrôle éludant le droit d’asile.
Par ailleurs, les contrôles frontaliers font l’objet d’un discours juridique, c’est-à-dire d’une justification par le droit, de la part des autorités étatiques. Ainsi le problème ne porte-t-il pas sur la non-application du droit mais, précisément, sur la manière dont le droit est interprété et mis en application, sur la direction qui est donnée à la force du droit. Qu’est-ce qui, dans le fonctionnement du droit, rend possible la justification juridique d’une transgression d’un droit fondamental normalement applicable ? Autrement dit, comment les autorités arrivent-elles à échapper à leurs obligations internationales, européennes et, à certains égards, constitutionnelles ?
« À la frontière entre la France et l’Italie, force est de constater que le droit d’asile n’est pas pleinement appliqué. »
Bastien Charaudeau Santomauro, juriste
Une partie de la réponse à cette question réside en ce que le droit — international, européen, national — est plus malléable qu’on pourrait le penser. En effet, les normes juridiques peuvent parfois être en partie indéterminées dans leur définition et dans leur application. L’on dira que le droit est indéterminé au regard d’une situation lorsque les sources juridiques (les traités, les textes européens, la Constitution, la loi, le règlement, etc.), les opérations légitimes d’interprétation ou le raisonnement juridique qui s’y rapportent sont indéterminés, c’est-à-dire lorsque plus d’une conclusion peut être, a priori, tirée de ces éléments. L’on ajoutera une chose : moins un régime juridique est détaillé, plus il laisse de place aux indéterminations. Or, le régime qui préside aux contrôles à la frontière italienne est dérogatoire au droit commun de l’espace Schengen et il est, à ce titre, très peu développé par les textes. Comment cette malléabilité du droit se déploie-t-elle à la frontière ?
Constituer la frontière par le détournement des normes
Tout d’abord, si la question de l’asile se pose à la frontière franco-italienne, c’est parce que celle-ci fait l’objet de contrôles dérogatoires. Selon le droit de l’Union européenne, les États membres ne devraient pas effectuer de vérifications frontalières systématiques. Ils peuvent cependant exceptionnellement réintroduire les contrôles dans le cas d’une « menace grave à l’ordre public ou la sécurité intérieure[12]Articles 25 à 30 du « Code frontières Schengen », texte du droit UE qui établit les règles de contrôles aux frontières intérieures et extérieures des pays membres de l’espace Schengen. », et ce, pour une durée maximale de deux ans. Il faut ici souligner deux choses.
D’une part, la France justifie officiellement ces contrôles par l’existence d’une menace terroriste persistante, bien qu’elle les effectue non pas en raison de la lutte contre le terrorisme, mais principalement aux fins de contrôles des flux migratoires. Or, cet élément n’est pas prévu dans le droit UE comme permettant de justifier le rétablissement des contrôles. Le « Code frontières Schengen », qui détaille les normes européennes en matière de frontière, le rejette même explicitement. Cet état de fait a été reconnu par le directeur des affaires européennes du ministère de l’Intérieur dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations. Il s’agit donc du détournement de la finalité et de la rationalité d’une règle européenne.
D’autre part, la France contrôle ses frontières européennes depuis novembre 2015. En mars 2022, cela fait donc plus de six années qu’une mesure exceptionnelle et temporaire est reconduite. L’argument avancé par le gouvernement et entériné par le Conseil d’État consiste à dire, à chaque renouvellement de cette mesure de contrôle — tous les six mois —, qu’une nouvelle menace terroriste a été détectée. La menace étant « renouvelée », le fondement de la mesure repart de zéro, comme s’il n’y avait aucune continuité dans la rationalité des contrôles depuis 2015. Voilà qu’une norme européenne concernant la sécurité intérieure et le terrorisme est continuellement détournée à des fins de gouvernance des migrations. Ainsi malléable, le droit est mobilisé pour matérialiser la frontière par les contrôles, sans quoi la problématique de l’asile serait inexistante puisque la circulation serait libre comme le prévoit le droit UE.
Épaissir la frontière par l’innovation normative
Une fois la frontière concrètement instaurée par les contrôles se pose la question du régime juridique applicable, c’est-à-dire de l’ensemble des règles présidant aux interceptions des personnes. En France, le droit des étrangers comprend deux principaux régimes qui permettent de saisir la régularité ou l’irrégularité de la situation d’une personne étrangère : le régime de l’admission et le régime du séjour. L’admission (X peut-elle être admise en France ?) concerne uniquement les personnes franchissant une frontière extérieure de la France (avec un pays tiers à l’UE). À l’inverse, le régime du séjour (X peut-elle demeurer en France ?) s’applique sur tout le reste du territoire, en dehors des points de passage qui définissent les frontières extérieures. Si la constitution et la saisie de l’irrégularité des étrangers par le droit sont toujours limitatives des libertés des personnes, il faut souligner que le régime de l’entrée est le plus circonscrit des deux en matière de droits fondamentaux tant en théorie qu’en pratique. Le droit de demander l’asile doit être respecté dans les deux cas, mais le régime de l’admission le traduit à travers une procédure plus expéditive comportant moins de garanties.
Sur le territoire limitrophe de l’Italie, c’est par défaut le régime du séjour qui aurait dû s’appliquer puisqu’il s’agit d’une frontière intérieure, et non celui de l’admission qui ne concerne que les frontières extérieures de la France. Cependant, d’abord de manière irrégulière, puis en adoptant la loi asile et immigration en septembre 2018, le gouvernement a déployé une partie de l’arsenal du régime de l’admission en appliquant des procédures de renvoi expéditives à travers l’émission de refus d’entrée. Chose innovante, cette loi a également étendu cette procédure à toute une zone constituée par une bande de dix kilomètres le long de la ligne frontière. Ainsi, alors que, vis-à-vis des contrôles, le droit UE délimite la frontière à des points de passage, l’innovation française l’épaissit-elle juridiquement à un large espace.
Au sein de la frontière, bricoler le droit
Que se passe-t-il au sein de cette frontière épaissie ? D’abord, une controverse juridique, car aux moins deux décisions, de la Cour de justice de l’Union européenne[13]Voir le résumé de l’arrêt, URL : https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2019–03/cp190035fr.pdf. et du Conseil d’État[14]Voir l’arrêt (en particulier les points 3 et 4), URL : https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2020–11-27/428178., remettent partiellement en question le bien-fondé de l’application des refus d’entrée aux frontières intérieures. Mais surtout, dans cet espace controversé, c’est un véritable bricolage du droit que l’on peut observer.
Pour l’illustrer, prenons le cas de la privation de liberté. Sur le terrain, l’on constate, lors de la procédure de renvoi, que les personnes sont maintenues dans les locaux de la PAF, notamment à Montgenèvre et à Menton Pont-Saint-Louis[15]Montgenèvre est un col et une commune à 1800 mètres d’altitude dans les Hautes Alpes immédiatement à proximité de la frontière italienne. Ce col constitue l’un des principaux lieux de passage pour les personnes migrantes. La commune de Menton se trouve à l’extrémité sud de la frontière, dans les Alpes-Maritimes, … Lire la suite. Elles font donc l’objet d’un enfermement non consenti qui constitue une privation de liberté. Pourtant, les règles qui y président ne sont ni celles du régime du séjour ni celles du régime de l’entrée. Autrement dit, le gouvernement a décidé d’appliquer une partie du régime de l’admission — les refus d’entrée, la procédure expéditive — sans pour autant lui faire correspondre son régime de privation de liberté alors même que celle-ci est mise en place. Cet aspect est crucial, car la privation de liberté constitue une restriction grave à de nombreuses libertés fondamentales et est strictement encadrée en France.
« Voilà qu’une norme européenne concernant la sécurité intérieure et le terrorisme est continuellement détournée à des fins de gouvernance des migrations. »
Bastien Charaudeau Santomauro, juriste
Ce flottement « qualificatoire » est problématique parce que les droits fondamentaux[16]Notamment, la liberté d’aller et venir (immédiatement enfreinte par l’enfermement) et le droit de demander l’asile. des personnes maintenues ne sont garantis que par des mécanismes spécifiques associés aux régimes de privation de liberté existants. L’absence de catégories claires donne une certaine latitude aux acteurs étatiques à la frontière. Cette ambiguïté neutralise même sérieusement les droits fondamentaux en fragilisant les garanties d’accès aux droits et aux juges. L’on pourrait dire que ce bricolage du droit est parajuridique dans les deux sens du préfixe, c’est-à-dire qui s’articule autour du droit, mais aussi, parfois, contre le droit. Parce qu’il s’agit d’arrangements composites, certains aspects sont parfois invalidés par les juges, mais pas leur économie générale qui en font un mode de gouvernance des migrations dans les marges du droit. Au fond, le maintien d’un régime juridique dérogatoire au droit de l’espace Schengen semble renforcer la capacité de l’État à jouer sur les ambiguïtés du droit. Il déroge ainsi à certains droits fondamentaux et procédures administratives qui devraient s’appliquer en vertu du droit international, européen et national.
Pour aller plus loin
- Commission nationale consultative des droits de l’homme, 2018. Avis sur la situation des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, 19 juin URL : https://www.cncdh.fr/sites/default/files/180619_avis_situation_des_migrants_a_la_frontiere_italienne.pdf
- Charaudeau Santomauro B., 2020. « La condition des migrants sous la réintroduction des contrôles aux frontières : le cas de l’état d’urgence à la frontière franco-italienne », in : Benlolo Carabot M. (dir.), L’Union européenne et les migrations, Bruylant-Larcier, p. 337‑343. URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-03224278
- Anafé, 2019. Persona non grata. Conséquences des politiques sécuritaires et migratoires à la frontière franco-italienne, Rapports d’observations 2017–2018. URL : https://drive.google.com/file/d/15HEFqA01_aSkKgw05g_vfrcP1SpmDAtV/view
- Contrôleur général des lieux de privation de liberté, 2017. Rapport de visite des locaux de la police aux frontières de Menton (Alpes-Maritimes). 2e visite : Contrôle des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, 4 au 8 septembre. URL : https://www.cglpl.fr/2018/rapport-de-la-deuxieme-visite-des-services-de-la-police-aux-frontieres-de-menton-alpes-maritimes/
L’auteur
Bastien Charaudeau Santomauro est doctorant à l’École de droit de Sciences Po et Fox International Fellow à l’Université de Yale. Il est également fellow de l’Institut Convergences Migrations.
Notes[+]
↑1 | En droit de l’Union européenne, ces frontières dites « intérieures » séparent la France d’autres pays de l’Union, au sein de l’espace Schengen. Elles se distinguent des frontières dites « extérieures » entre un pays membre de l’Union et un pays tiers. |
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↑2 | Voir la page dédiée sur le site des Nations Unies, URL : https://www.unhcr.org/fr/convention-1951-relative-statut-refugies.html. |
↑3 | Voir la page dédiée sur le site de Cour européenne des droits de l’homme, URL : https://www.echr.coe.int/Pages/home.aspx?p=basictexts&c=fre. |
↑4 | Voir l’article de Tous Migrants sur le Briançonnais, URL : https://www.medecinsdumonde.org/fr/actualites/france/2021/04/28/enfermement-illegal-la-frontiere-franco-italienne-le-conseil-detat-sen-lave-les-mains. |
↑5 | Voir l’article de Médecins du Monde sur la privation de liberté à la frontière franco-italienne, URL : https://www.medecinsdumonde.org/fr/actualites/france/2021/04/28/enfermement-illegal-la-frontiere-franco-italienne-le-conseil-detat-sen-lave-les-mains. |
↑6 | Voir les articles de l’Anafé sur la frontière franco-italienne, URL : http://www.anafe.org/spip.php?mot31. |
↑7 | Voir la page d’Amnesty International consacrée à la frontière franco-italienne, URL : https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/a‑la-frontiere-franco-italienne-des-violations-systematiques. |
↑8 | Entre la France et l’Italie, ces personnes sont principalement originaires d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient. |
↑9 | Voir Charlotte Boitiaux, « À la frontière franco-italienne, l’accueil des migrants est ”indigne” et ”irrespectueuse de leurs droits” », InfoMigrants, 5 juin 2018. Url : https://www.infomigrants.net/fr/post/9695/a‑la-frontiere-francoitalienne-laccueil-des-migrants-est-indigne-et-irrespectueuse-de-leurs-droits. |
↑10 | Voir Julia Pascual, « Commission d’enquête sur les migrations : la mauvaise copie du gouvernement », Le Monde, 16 nov. 2021. URL : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/16/commission-d-enquete-sur-les-migrations-la-mauvaise-copie-du-gouvernement_6102208_3224.html. |
↑11 | À titre d’exemple, la directive dite « procédures » qui fait partie du droit UE et qui prévoit les procédures communes à l’octroi de l’asile précise bien qu’elle doit être appliquée « à toutes les demandes de protection internationale présentées sur le territoire des États membres, y compris à la frontière, dans les eaux territoriales ou dans une zone de transit » (article 3). |
↑12 | Articles 25 à 30 du « Code frontières Schengen », texte du droit UE qui établit les règles de contrôles aux frontières intérieures et extérieures des pays membres de l’espace Schengen. |
↑13 | Voir le résumé de l’arrêt, URL : https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2019–03/cp190035fr.pdf. |
↑14 | Voir l’arrêt (en particulier les points 3 et 4), URL : https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2020–11-27/428178. |
↑15 | Montgenèvre est un col et une commune à 1800 mètres d’altitude dans les Hautes Alpes immédiatement à proximité de la frontière italienne. Ce col constitue l’un des principaux lieux de passage pour les personnes migrantes. La commune de Menton se trouve à l’extrémité sud de la frontière, dans les Alpes-Maritimes, au bord de la Méditerranée. Les alentours de la commune sont également traversés par les trajectoires migratoires. |
↑16 | Notamment, la liberté d’aller et venir (immédiatement enfreinte par l’enfermement) et le droit de demander l’asile. |
Citer cet article
Bastien Charaudeau Santomauro, « À la frontière franco-italienne : un bricolage du droit qui contourne l’asile », in : Emeline Zougbédé, Michel Agier & Ségolène Barbou des Places (dir.), Dossier « Et si la France se retirait des conventions internationales ? », De facto [En ligne], 32 | Mars 2022, mis en ligne le 4 avril 2022. URL : https://www.icmigrations.cnrs.fr/2022/03/10/defacto-032–01/
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