Immigration/​Intégration

Steve, Issouf, Dian Malal, Gevar, Alhas­sane sont des migrants. Ils ont tous des histoires diffé­rentes à raconter. Les uns ont le droit de séjourner dans le pays d’arrivée, d’autres sont en situa­tion irré­gu­lière. Les uns jouent au foot­ball, d’autres cultivent un jardin. Les uns arrivent tout juste dans le pays, d’autres sont là depuis quelque temps. Les uns parlent la langue du pays, d’autres pas encore. Les uns vivent en ville, d’autres à la campagne. Les uns sont mineurs non accom­pa­gnés, d’autres vivent avec leur famille. Autant d’histoires diffé­rentes avec toute­fois un point commun : le chemin suivi vers l’intégration, un chemin marqué par la rencontre avec l’autre.

Appar­te­nant tous au genre docu­men­taire, les quatre films de cette théma­tique racontent des histoires person­nelles et sont étroi­te­ment liés à des territoires.

Ariane Doublet avec Green Boys témoigne de la rencontre de deux adoles­cents dans le pays de Caux en Normandie ; Abel Ferrara fait de la Piazza Vittorio à Rome le carre­four des habi­tants de la planète ; La Terre de Gevar est celle où, avec d’autres jardi­niers de Reims, il plante ses racines sous les yeux de Qutaiba Barhamji ; avec Just Kids, Mathias Pardo fait d’un ballon rond le cœur de soli­da­rité dans le nord est parisien. 

Ces réali­sa­teurs et réai­sa­trice invitent à la décou­verte de plusieurs parcours de migrants dans la société. Ils permettent d’entendre leur parole, à laquelle la société n’est pas forcé­ment habi­tuée. Ils donnent à voir diffé­rentes facettes de l’intégration, ils montrent des images alter­na­tives au non accueil, à l’in­hos­pi­ta­lité. Ils révèlent égale­ment les ingré­dients clés de l’intégration : la rencontre, l’envie de partager, la force de surmonter les diffi­cultés et de relever des chal­lenges. Ce faisant, ces films proposent au spec­ta­teur de s’interroger sur le rôle que chacun peut jouer tout au long du chemin parcouru par les migrants. Car si l’intégration est définie comme un processus social, les films soulignent à quel point sa réus­site ou son échec tient aux rencontres qui ponc­tuent le parcours des migrants, aux contacts qui sont initiés avec les membres de la société dite d’accueil.

Ces films créent des liens entre les migrants et le spec­ta­teur et jouent un rôle de média­tion interculturelle.

Cécilia Brassier-Rodrigues est maîtresse de confé­rences en sciences de l’information et de la commu­ni­ca­tion et fellow de l’Institut Conver­gences Migra­tions. Elle analyse notam­ment la mobi­lité inter­na­tio­nale, dans une pers­pec­tive commu­ni­ca­tion­nelle et interculturelle.

Just Kids 

Réalisé par Mathias Pardo 

France, 2018, 1h35, docu­men­taire, VF, La Onda Production

Steve, Issouf et Dian Malal, 16 ans, sont arrivés seuls en France depuis le Came­roun, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry. Livrés à eux-mêmes, ils se battent pour prouver leur mino­rité aux auto­rités fran­çaises afin d’être mis à l’abri. Une équipe de foot au destin hors du commun va alors les réunir et changer leur vie.

Zoom sur le combat de ces trois adoles­cents en quête d’une nouvelle vie et sur l’odyssée de cette équipe de foot­ball dans le Nord-Est parisien.

Mercredi 7 oct. 2020, 20h30 
Cinéma Le Trianon, Romainville

En présence de Emeline Zoug­bédé, post­doc­to­rante en anthro­po­logie. Elle parti­cipe actuel­le­ment au projet de recherche « MINA 93 » sur les mineurs non accom­pa­gnés en Seine-Saint-Denis.

La Terre de Gevar 

Réalisé par Qutaiba Barhamji 

France, 2020, 1h18, docu­men­taire, VOSTFR, Haut les mains production

Récem­ment installé avec sa compagne et son fils dans la banlieue de Reims, Gevar, très loin de ses vergers de Syrie, a décidé d’investir dans la loca­tion d’une petite parcelle de terre pour y entre­tenir un potager. Pendant quatre saisons, Gevar apprend à cultiver cette nouvelle terre qui ne se laisse pas faire… Pendant que la terre offre ses fruits, l’enfant grandit, son fran­çais s’améliore, il corrige son père et réclame son chant d’anniversaire en fran­çais. Prendre racine…

Qutaiba Barhamji a béné­ficié du dispo­sitif Cinéaste en rési­dence porté par Péri­phérie Centre de Créa­tion Cinéma en Seine-Saint-Denis.

Jeudi 8 oct. 2020, 20h30 
Cinéma Alhambra, Calais

En présence de Audran Aula­nier, docto­rant en philo­so­phie et sciences sociales. Ses recherches portent sur le monde vécu des deman­deurs d’asile : expé­rience de l’attente, de la bureau­cratie, de la migration.

Samedi 10 oct. 2020, 14h 
Espace Georges Conchon, Clermont-Ferrand

(Projec­tion à l’initiative de l’université Cler­mont Auvergne en parte­na­riat avec la Quin­zaine de l’Intégration de la Ville de Cler­mont-Ferrand et dans le cadre de la bien­nale Traces)

En présence de Cécilia Bras­sier-Rodrigues est maîtresse de confé­rences en sciences de l’information et de la commu­ni­ca­tion. Elle analyse notam­ment la mobi­lité inter­na­tio­nale, dans une pers­pec­tive commu­ni­ca­tion­nelle et interculturelle.

Piazza Vittorio 

Réalisé par Abel Ferrara 

Inédit 

Italie, 2018, 1h22, docu­men­taire, VOSTFR, Minerva Pictures
Film inédit en France
Avec Willem Dafoe

Située au cœur du quar­tier popu­laire de l’Esquilin en plein centre de Rome, la Piazza Vittorio est un lieu extrê­me­ment vivant. Après avoir accueilli de nombreuses migra­tions roms, asia­tiques, nord afri­caines, indiennes… elle est aussi devenue le point de chute des réfu­giés dans la capi­tale italienne. Abel Ferrara en tire un portrait en forme de kaléi­do­scope, dont la justesse se révèle à mesure qu’il se dessine devant nos yeux. Willem Dafoe, acteur fétiche de Ferrara, y a élu domicile.

L’Institut Conver­gences Migra­tions a financé le sous titrage de Piazza Vittorio en fran­çais.

Vendredi 9 oct. 2020, 20h30 
Cinéma Alhambra, Calais

En présence de Audran Aula­nier, docto­rant en philo­so­phie et sciences sociales. Ses recherches portent sur le monde vécu des deman­deurs d’asile : expé­rience de l’attente, de la bureau­cratie, de la migration.

En présence de Camille Schmoll maîtresse de confé­rence en géogra­phie. Ses recherches portent sur les dyna­miques migra­toires dans l’espace euro-médi­ter­ra­néen et leurs inscrip­tions dans l’espace urbain. 

Green Boys 

Réalisé par Ariane Doublet 

France, 2019, 1h21, docu­men­taire, VF, JHR films

Green Boys pour­rait être un « Petit Prince » du millé­naire de l’exil. Alhas­sane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprou­vant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.

Vendredi 9 oct. 2020, 20h30 
Cinéma Le Trianon, Romainville

En présence de Julie Fromentin, docto­rante en géogra­phie. Ses travaux portent sur l’inscription de l’immigration dans les zones rurales en France métropolitaine.