CONF : Séminaire « L’objet comme source. Écrire l’histoire des migrations au Musée » — Jusqu’en juin 2024, Musée national de l’histoire de l’immigration

Depuis 2022, le Musée national de l’histoire de l’immigration accueille des cher­cheurs et cher­cheuses en rési­dence. Dans ce cadre, le dépar­te­ment de la recherche propose, en 2023–2024, un cycle inti­tulé « L’objet comme source. Écrire l’histoire des migra­tions au Musée ». Ce sémi­naire est né à l’initiative d’Annabelle Allouch, maîtresse de confé­rences en socio­logie à l’Université Picardie-Jules Verne, et orga­nisé dans le cadre de sa rési­dence au Musée.

Programme du séminaire : 

  • Vendredi 24 mai 2024 : « Le chat, le chien et le géra­nium, ils avaient dû les sacrifier »
    10h30-12h30
    Avec Sylvie Aprile, Profes­seur en histoire contem­po­raine, Univer­sité Paris Nanterre et affi­liée à l’IC Migrations

Musée national de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée — 293 Avenue Daumesnil 75012 Paris
Inscrip­tion

« Le chat, le chien et le géra­nium, ils avaient dû les sacri­fier » et ils n’emportaient avec eux que des batte­ries de cuisine. » Cette cita­tion extraite de Terre des hommes de Saint Exupéry, qui évoque l’expulsion de Polo­nais pendant la crise des années trente, figure dans l’exposition perma­nente du Musée national de l’histoire de l’immigration.

Dans cette inter­ven­tion, nous propo­sons d’en faire le point de départ d’une réflexion sur la place de l’animal de compa­gnie comme source – peut-être inat­tendue – de l’histoire des migrations.

Au moment de la sépa­ra­tion, que faire de ce compa­gnon qui, souvent, n’a pas sa place dans le voyage et ne peut être accueilli dans le pays d’ac­cueil ou du retour ? A contrario, quand la migra­tion s’ins­talle dans la durée, l’animal est-il un marqueur d’in­té­gra­tion ? Ou celui d’une fidé­lité nostal­gique ou poli­tique ? Le chien « Sénat » de Victor Hugo dans les îles anglo-normandes, le chien du fils aîné d’Alexandre Herzen chargé de pallier les carences affec­tives et l’éloi­gne­ment de sa famille ont leur place tout à la fois dans l’ana­lyse de l’intime mais aussi dans la construc­tion sociale et juri­dique de la condi­tion de l’exilé et du migrant. Au côté de ces animaux « célèbres » ou du moins connus, il s’agira aussi, bien entendu, d’évo­quer tous les chiens et chats anonymes qui, sans être essen­tia­lisés, incarnent aussi un entre-deux des migrations.

  • Vendredi 14 juin 2024 : « Contre-dons et rétri­bu­tion maté­rielle des enquêtes. Le cas des cartes cadeaux à des migrant​.es dans la Somme »
    10h30-12h30
    Avec Laure Hadj, maîtresse de confé­rence en socio­logie, CURAPP

Musée national de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée — 293 Avenue Daumesnil 75012 Paris

Laure HADJ est maîtresse de confé­rences en socio­logie-démo­gra­phie à l’université Picardie Jules Verne. Elle dirige une recherche sur l’accès aux soins des migrant​.es et les soli­da­rités à Amiens, deuxième ville de la région Hauts-de-France (ANRS 2019–2023). Cette commune, desservie par un trafic ferro­viaire qui relie Paris gare du Nord vers le nord de la France (Lille et Calais), se situe sur une ‘route’ migra­toire. Près de 50 migrants ont témoigné de leur trajec­toire migra­toire et de leur expé­rience d’accès aux soins.

Une carte cadeau d’une enseigne de grande distri­bu­tion est offerte aux enquêté.es. Elle permet d’acheter pour une somme définie des denrées, des vête­ments, des usten­siles… dans les maga­sins de l’enseigne. Cette rétri­bu­tion est indi­quée aux enquêté.es à la fin de fin de l’entretien pour garantir une certaine neutra­lité à parti­ciper à la recherche. Dans ce sémi­naire, la carte cadeau est un objet qui permet d’interroger la rela­tion enquêté-enquê­teur ainsi que les condi­tions de vie d’enquêtés pauvres.

Retrouvez les précé­dentes séance du sémi­naire sur le site du Musée national de l’his­toire de l’im­mi­gra­tion.