Antoine Pécoud, professeur de sociologie à l’Université de Sorbonne Paris Nord et directeur du département POLICY de l’IC Migrations démontre dans The Conversation en quoi Lampedusa est devenu un symbole des mythes migratoires européens.
Dix ans après le naufrage qui a provoqué la mort de plus de 300 migrants à Lampedusa, l’île italienne a connu un nouvel épisode de crise migratoire avec l’arrivée de dizaine de milliers de migrants en quelques jours en septembre 2023. Les Etats européens ont réagi de la même manière qu’en 2013, en renforçant le contrôle des frontières.
L’impression est la même à l’échelle française. Antoine Pécoud affirme : « au rythme de presque une nouvelle loi par an, le pays est engagé dans un processus continu et probablement sans fin, […] qui voit une nouvelle loi chasser la précédente sans que le « problème » posé par les migrations ne soit d’une quelconque manière résolu. »
Le chercheur revient également sur le mythe de l’appel d’air qui affirme qu’un accueil décent des exilés entrainerait un afflux massif. Ce mythe a été démenti mais continue de guider les politiques migratoires européennes. « Chaque nouvelle « crise » migratoire constitue une raison de plus pour les sociétés européennes de réitérer leur croyance dans un horizon utopique qui les verrait atteindre leur objectif de « maîtrise des flux migratoires »».
Pour illustrer ses propos, il présente l’exemple italien. La blocage les flux migratoires est en réalité un « objectif » impossible à atteindre et le pays a recours aux sans-papiers pour combler la pénurie de main‑d’œuvre.
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