Serge Slama, professeur de droit public à l’Université Grenoble-Alpes et fellow de l’Institut Convergences Migrations a répondu aux questions du Club des juristes suite à la déclaration de l’ancien premier ministre Édouard Philippe, souhaitant remettre en cause l’accord de 1968 avec l’Algérie.
Il souligne « qu’un tel traité ne peut faire l’objet de dénonciation unilatérale » d’un point de vue juridique. Serge Slama rappelle également les différents accords passés depuis 1962 entre l’Algérie et la France, encadrant la circulation des Algériens en France et les droits auxquels ils ont accès une fois sur le territoire. Dénoncer l’accord de 1968 comme demandé par l’ancien premier ministre « aurait pour effet de rétablir les facilités de circulation des Algériens pour se rendre en France alors que justement l’accord de 1968 et ses différents avenants ont visé à encadrer leur séjour en France ».
« On peut en effet se demander si aujourd’hui les Algériens tirent plus d’avantages que d’inconvénients à être régis par un statut spécifique issu de l’accord franco-algérien de 1968 modifié. » constate-t-il. Si les Algériens bénéficient bel et bien d’avantages pour une installation durable, « ils n’ont pas accès à de nombreux titres de séjour et dispositifs favorables : passeports talents, cartes pluriannuelles, titre de séjour pour motifs humanitaires ».
Lire l’article dans son intégralité :