La soutenance de Juliette Duclos-Valois, fellow de l’Institut Convergences Migrations, aura lieu le 17 janvier 2023 à partir de 14h00 à l’EHESS, 54 boulevard Raspail à Paris (salle BS1_28 + BS1_05 au sous-sol du bâtiment) ; elle sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié.e.s. Merci de confirmer votre présence.
Pour celles et ceux d’entre vous qui souhaiteraient assister à la soutenance, mais ne pourraient se déplacer, celle-ci sera retransmise en visioconférence ; n’hésitez pas à écrire à Juliette Duclos-Valois.
Le jury sera composé de :
Hamit Bozarslan, directeur d’études de l’EHESS (CETOBaC), directeur de thèse
Marc Breviglieri, professeur associé à la HES.SO/HETS, rapporteur
Leyla Dakhli, chargée de recherche au CNRS (Centre Marc Bloch), examinatrice
Chowra Makaremi, chargée de recherche au CNRS (Iris), examinatrice
Michel Naepels, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études de l’EHESS (CEMS), examinateur
Cédric Parizot, chargé de recherche au CNRS (IREMAM), rapporteur
Résumé de la thèse
Depuis les années 1980, et la longue guerre avec son voisin iranien, une série de conflits armés a marqué l’histoire de l’Irak contemporain. L’instauration de l’État islamique entre 2014 et 2017 et la guerre multiforme contre l’Organisation qui l’a porté ont provoqué à leur tour d’importants déplacements de population à l’intérieur des frontières de l’Irak, comme un ensemble de migrations. La thèse s’intéresse aux conditions de vie des personnes aux prises avec les conflits irakiens durant cette période. La recherche s’appuie sur des enquêtes de terrains menées entre 2016 et 2021 dans les localités de Sinjar, de Mossoul et du gouvernorat de Dahûk. Il s’agit de saisir les déterminants des trajectoires individuelles et géographiques des individus pris dans l’étau des conflits, et notamment ceux de la migration. S’émancipant des interprétations (macro)-contextuelles des mouvements de population qui accompagnent les situations de guerre, la thèse privilégie une approche par cas et l’analyse des configurations disparates dans lesquelles la vie et le cheminement de chacun sont inscrits. À partir d’un examen centré sur les (micro)-situations qui caractérisent un quotidien le plus souvent « sans perspectives », la recherche remet en cause le déterminisme typique des paradigmes de la « décision » au profit d’une compréhension renouvelée des mobilités, liée à la façon dont les individus peuvent faire face aux différents problèmes auxquels les expose l’incertitude engendrée par la guerre. Sur cette base, l’enquête insiste sur les nécessités qui s’attachent à la construction de l’expérience individuelle à partir des transactions de chacun avec son environnement ; elle met en évidence, avec le poids des attachements, la difficulté des détachements, dans la détermination des logiques de dé/re-territorialisation. La migration y apparait comme une « issue » parmi d’autres, susceptibles de rétablir ou non la continuité de l’expérience dans les situations troublées.