Présentation
L’article propose une analyse de la positionnalité ethnographique dans le contexte multilingue de la zone d’attente focalisée sur les enjeux langagiers qui y sont saillants. À partir d’une ethnographie menée en tant que militant d’une association de soutien juridique pour les personnes enfermées dans cet espace extra-territorial, il s’agit de questionner l’usage des langues et le recours à différentes formes d’interprétation linguistique comme autant de catalyseurs de la perpétuation ou de la remise en question des rapports de pouvoir structurés par l’institution. Alors qu’elle n’est que très rarement interrogée dans cette perspective, l’ambiguïté de l’action associative vis-à-vis de l’ordre administratif se traduit en effet sur le plan langagier, et appelle à une analyse de la positionnalité de l’ethnographe au prisme des rapports conjointement politiques et langagiers dans lesquels il ou elle est impliqué·e.