CONF : Série de séminaires « Migrations et santé », Jeudi 2 février au jeudi 30 mars 2023, 14h-16h30, Paris et en ligne

Présen­ta­tion

La Revue fran­çaise des affaires sociales (RFAS) orga­nise au prin­temps 2023 un sémi­naire scien­ti­fique sur les liens entre migra­tions et santé afin de préparer un dossier dont la publi­ca­tion est prévue à l’automne 2024.

Quatre théma­tiques, et autant de séances, vont permettre de struc­turer les échanges et la réflexion. Les deux premières séances vont permettre de comprendre les tensions dans la manière dont le soin est aujourd’hui convoqué, entre sélec­tion et préven­tion, mais aussi comment la prise en charge en santé des personnes migrantes est devenue un enjeu de santé publique majeur. La troi­sième séance discu­tera des effets de la migra­tion et des procé­dures sur l’état de santé des personnes. Enfin la dernière séance appor­tera un éclai­rage inter­na­tional tout en assu­rant un échange sur la dimen­sion pros­pec­tive, plus parti­cu­liè­re­ment par rapport aux effets du dérè­gle­ment clima­tique et les manières d’anticiper ses effets sur les migrations.

À la suite de ce sémi­naire, un appel à contri­bu­tion sera diffusé en juin 2023 avec une récep­tion des articles fixée à mars 2024.

Programme

Séance 1 : le jeudi 2 février 14h – 16h30

Migra­tion et santé : sélec­tion, préven­tion et soin 

Cette première séance de sémi­naire ques­tion­nera les liens géné­raux entre migra­tion et santé aujourd’hui, que ce soit en amont de la migra­tion, pendant celle-ci ou à travers les procé­dures de régu­la­ri­sa­tion. Il situera les enjeux de l’accueil des personnes migrantes en situa­tion de préca­rité et problé­ma­ti­sera le soin en contexte migratoire.

À cet égard nous discu­te­rons par exemple des manières d’évaluer la vulné­ra­bi­lité des deman­deurs d’asile à la suite des direc­tives euro­péennes du 26 juin 2013 trans­po­sées en droit interne en juillet 2015 par un décret en Conseil d’État. Il sera aussi ques­tion du titre de séjour pour raison de santé qui a été instauré en 1998 et dont les condi­tions de déli­vrance sont aujourd’hui très contro­ver­sées. De manière géné­rale cette séance discu­tera de la manière dont les soignants peuvent être solli­cités, entre attente théra­peu­tique et besoin d’expertise (plus parti­cu­liè­re­ment à travers la rédac­tion d’un rapport médical). Une atten­tion parti­cu­lière sera égale­ment portée à l’agentivité des deman­deurs d’un tel titre de séjour, en analy­sant la manière dont ils façonnent le soin en contexte migratoire.

  • Estelle d’Halluin(Univer­sité de Nantes, Fellow ICM). Repérer et protéger les sujets vulné­rables : quelles recon­nais­sances dans le champ de la demande d’asile ?
  • Simeng Wang (CNRS, Cermes3, Fellow ICM). Pédo­psy­chiatres, assis­tantes sociales et parents d’enfants malades : Des migrants chinois en situa­tion irré­gu­lière face à la « clause de maladie ».
  • Un·e représentant·e de l’OFII (sous réserve) 

Séance 2 : le jeudi 9 mars de 14h à 16h30 

Migra­tion et santé publique

La prise en charge en santé des personnes migrantes est devenue en enjeu de santé publique majeur. Cette séance sera l’occasion de ques­tionner les caté­go­ries en lien avec la migra­tion et les effets de ces caté­go­ri­sa­tions sur l’action publique.

Les intervenant·e·s de la séance revien­dront sur les condi­tions de vie et de travail des personnes migrantes, notam­ment du point de vue de la santé, ainsi que sur les inéga­lités sociales de santé qui leur sont rela­tives. Elles peinent géné­ra­le­ment à trouver des solu­tions pour s’insérer dans des parcours de soins, en dépit d’une diver­si­fi­ca­tion des dispo­si­tifs d’accès à la santé.

Quels sont les rôles des asso­cia­tions, des ONG huma­ni­taires et de l’hôpital ? Comment l’hôpital s’adapte-t-il à l’évolution des profils des patients ? Il sera ainsi ques­tion de la néces­saire adap­ta­tion des dispo­si­tifs de soin, notam­ment à travers les inter­prètes ou média­teurs. En France, la loi de moder­ni­sa­tion du système de santé de 2016 affirme que « la média­tion sani­taire et l’interprétariat linguis­tique visent à améliorer l’accès aux droits, à la préven­tion et aux soins des personnes éloi­gnées des systèmes de préven­tion et de soins, en prenant en compte leurs spéci­fi­cités. » La loi renvoie au réfé­ren­tiel de compé­tences, de forma­tion et de bonnes pratiques sur l’interprétariat linguis­tique dans le domaine de la santé de la Haute auto­rité de santé, qui vient asseoir l’importance de l’accès à l’interprétariat linguis­tique et profes­sionnel dans le soin.

  • Estelle Carde (Univer­sité de Mont­réal). Cadrage théo­rique sur les inéga­lités sociales de santé.
  • Céline Gabarro (Univer­sité de Lille, Fellow ICM). L’accès à l’Aide médi­cale d’État (AME)
  • Anaïk Pian (Univer­sité de Stras­bourg, LINSC, Fellow ICM). Les inter­prètes : un groupe profes­sionnel en construc­tion à l’intersection du médical, social et juri­dique (titre provisoire)
  • Jean-Charles Basson (LASSP, CRESCO, Univer­sité Paul Saba­tier Toulouse III) et Fabien Maguin (La Case de santé). Migra­tion et santé publique. Le cas de la Case de Santé de Toulouse (titre provisoire)

Séance 3 : le 28 mars de 14h à 16h30

Corps et santé 

Cette séance de sémi­naire vise à discuter des effets de la migra­tion sur les corps. En effet les éven­tuelles routes migra­toires, les condi­tions d’accueil, comme la préca­ri­sa­tion vont avoir d’importantes consé­quences sur la santé soma­tique et mentale des personnes. D’ailleurs les profes­sion­nels de santé se trouvent parfois en diffi­culté pour pouvoir carac­té­riser les patho­lo­gies qui pour­raient être en lien avec la situa­tion des patients migrants.

Une inter­ven­tion reviendra sur l’intérêt de la recherche épidé­mio­lo­gique sur les popu­la­tions migrantes et les enjeux scien­ti­fiques, poli­tiques et pratiques à leur conduite. Une autre discu­tera des trau­ma­tismes poten­tiels vécus par les personnes migrantes et les moda­lités de prise en charge qui seraient adap­tées. La litté­ra­ture inter­na­tio­nale docu­mente, en effet, une préva­lence impor­tante de certaines patho­lo­gies, comme le stress post-trau­ma­tique (TSPT). Enfin une dernière inter­ven­tion problé­ma­ti­sera l’exercice d’une méde­cine de l’exil en lieu-fron­tière et ques­tion­nera comment les profes­sion­nels de santé pour­suivent leur travail de soin auprès des exilés dans un espace contraint.

  • Stéphanie Vanden­torren (Santé publique France), Fellow ICM, sur les données épidémiologiques
  • Marie-Caro­line Saglio (Institut conver­gences migra­tions) sur le psychotraumatisme
  • Chloé Tisse­rand (Univer­sité de Lille) sur le soin en contexte humanitaire

Séance 4 : jeudi 30 mars de 14h à 16h30

Réflexions pros­pec­tives sur les dyna­miques inter­na­tio­nales des migrations

Argu­men­taire en cours de réflexion

Les rencontres se tien­dront dans les locaux du minis­tère des Soli­da­rités et de la Santé, 18 place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon à Paris. Pour parti­ciper à distance, un lien Teams vous sera envoyé par mail en amont. Afin de pouvoir assister aux échanges, nous vous remer­cions de vous inscrire en remplis­sant ce formu­laire.