À la suite de ce séminaire, un appel à contribution sera diffusé en juin 2023 avec une réception des articles fixée à mars 2024.
Programme
Séance 1 : le jeudi 2 février 14h – 16h30
Migration et santé : sélection, prévention et soin
Cette première séance de séminaire questionnera les liens généraux entre migration et santé aujourd’hui, que ce soit en amont de la migration, pendant celle-ci ou à travers les procédures de régularisation. Il situera les enjeux de l’accueil des personnes migrantes en situation de précarité et problématisera le soin en contexte migratoire.
À cet égard nous discuterons par exemple des manières d’évaluer la vulnérabilité des demandeurs d’asile à la suite des directives européennes du 26 juin 2013 transposées en droit interne en juillet 2015 par un décret en Conseil d’État. Il sera aussi question du titre de séjour pour raison de santé qui a été instauré en 1998 et dont les conditions de délivrance sont aujourd’hui très controversées. De manière générale cette séance discutera de la manière dont les soignants peuvent être sollicités, entre attente thérapeutique et besoin d’expertise (plus particulièrement à travers la rédaction d’un rapport médical). Une attention particulière sera également portée à l’agentivité des demandeurs d’un tel titre de séjour, en analysant la manière dont ils façonnent le soin en contexte migratoire.
- Estelle d’Halluin(Université de Nantes, Fellow ICM). Repérer et protéger les sujets vulnérables : quelles reconnaissances dans le champ de la demande d’asile ?
- Simeng Wang (CNRS, Cermes3, Fellow ICM). Pédopsychiatres, assistantes sociales et parents d’enfants malades : Des migrants chinois en situation irrégulière face à la « clause de maladie ».
- Un·e représentant·e de l’OFII (sous réserve)
Séance 2 : le jeudi 9 mars de 14h à 16h30
Migration et santé publique
La prise en charge en santé des personnes migrantes est devenue en enjeu de santé publique majeur. Cette séance sera l’occasion de questionner les catégories en lien avec la migration et les effets de ces catégorisations sur l’action publique.
Les intervenant·e·s de la séance reviendront sur les conditions de vie et de travail des personnes migrantes, notamment du point de vue de la santé, ainsi que sur les inégalités sociales de santé qui leur sont relatives. Elles peinent généralement à trouver des solutions pour s’insérer dans des parcours de soins, en dépit d’une diversification des dispositifs d’accès à la santé.
Quels sont les rôles des associations, des ONG humanitaires et de l’hôpital ? Comment l’hôpital s’adapte-t-il à l’évolution des profils des patients ? Il sera ainsi question de la nécessaire adaptation des dispositifs de soin, notamment à travers les interprètes ou médiateurs. En France, la loi de modernisation du système de santé de 2016 affirme que « la médiation sanitaire et l’interprétariat linguistique visent à améliorer l’accès aux droits, à la prévention et aux soins des personnes éloignées des systèmes de prévention et de soins, en prenant en compte leurs spécificités. » La loi renvoie au référentiel de compétences, de formation et de bonnes pratiques sur l’interprétariat linguistique dans le domaine de la santé de la Haute autorité de santé, qui vient asseoir l’importance de l’accès à l’interprétariat linguistique et professionnel dans le soin.
- Estelle Carde (Université de Montréal). Cadrage théorique sur les inégalités sociales de santé.
- Céline Gabarro (Université de Lille, Fellow ICM). L’accès à l’Aide médicale d’État (AME)
- Anaïk Pian (Université de Strasbourg, LINSC, Fellow ICM). Les interprètes : un groupe professionnel en construction à l’intersection du médical, social et juridique (titre provisoire)
- Jean-Charles Basson (LASSP, CRESCO, Université Paul Sabatier Toulouse III) et Fabien Maguin (La Case de santé). Migration et santé publique. Le cas de la Case de Santé de Toulouse (titre provisoire)
Séance 3 : le 28 mars de 14h à 16h30
Corps et santé
Cette séance de séminaire vise à discuter des effets de la migration sur les corps. En effet les éventuelles routes migratoires, les conditions d’accueil, comme la précarisation vont avoir d’importantes conséquences sur la santé somatique et mentale des personnes. D’ailleurs les professionnels de santé se trouvent parfois en difficulté pour pouvoir caractériser les pathologies qui pourraient être en lien avec la situation des patients migrants.
Une intervention reviendra sur l’intérêt de la recherche épidémiologique sur les populations migrantes et les enjeux scientifiques, politiques et pratiques à leur conduite. Une autre discutera des traumatismes potentiels vécus par les personnes migrantes et les modalités de prise en charge qui seraient adaptées. La littérature internationale documente, en effet, une prévalence importante de certaines pathologies, comme le stress post-traumatique (TSPT). Enfin une dernière intervention problématisera l’exercice d’une médecine de l’exil en lieu-frontière et questionnera comment les professionnels de santé poursuivent leur travail de soin auprès des exilés dans un espace contraint.
- Stéphanie Vandentorren (Santé publique France), Fellow ICM, sur les données épidémiologiques
- Marie-Caroline Saglio (Institut convergences migrations) sur le psychotraumatisme
- Chloé Tisserand (Université de Lille) sur le soin en contexte humanitaire
Séance 4 : jeudi 30 mars de 14h à 16h30
Réflexions prospectives sur les dynamiques internationales des migrations
Argumentaire en cours de réflexion
Les rencontres se tiendront dans les locaux du ministère des Solidarités et de la Santé, 18 place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon à Paris. Pour participer à distance, un lien Teams vous sera envoyé par mail en amont. Afin de pouvoir assister aux échanges, nous vous remercions de vous inscrire en remplissant ce formulaire.