PUBLI : Lucie Lepoutre et Gwendoline Malogne-Fer, Dossier « Les catégories mobilisées dans l’étude des migrations et des migrants », Migrations Société, vol. 3, n° 189, 2022

Présen­ta­tion

La multi­pli­cité des caté­go­ries de la migra­tion, mais aussi des acteurs qui les mobi­lisent et leur donnent sens, met en exergue les diffi­cultés métho­do­lo­giques et les enjeux épis­té­mo­lo­giques auxquels les cher­cheurs se trouvent confrontés. Les caté­go­ries issues des poli­tiques migra­toires, et plus large­ment des poli­tiques publiques (d’hébergement, d’aide à la paren­ta­lité, d’intégration parti­ci­pa­tive, etc.), produisent des processus de caté­go­ri­sa­tion qui consti­tuent pour le socio­logue à la fois une « épreuve » de l’enquête [1] et un objet d’étude en soi. Au-delà des mots et des repré­sen­ta­tions sociales qu’elles véhi­culent, les caté­go­ries parti­cipent de logiques d’intégration et d’exclusion et doivent ainsi faire l’objet d’une vigi­lance de la part du cher­cheur pour que ce dernier puisse en rendre compte sans les repro­duire ou les renforcer. En croi­sant les apports des diffé­rentes contri­bu­tions du dossier ainsi que des travaux déjà exis­tants sur cette ques­tion, la présente intro­duc­tion invite à adopter une approche réflexive et propose une analyse atten­tive aux rapports sociaux de genre, de classe et d’âge ainsi qu’à ce que l’es­pace et le temps « font » aux processus de caté­go­ri­sa­tion. La diver­sité des terrains d’enquête présentés dans le dossier montre que les caté­go­ries peuvent consti­tuer des construc­tions rigides et contrai­gnantes de la réalité sociale et se révéler égale­ment l’objet de réin­ter­pré­ta­tions et d’applications variables en fonc­tion des inter­lo­cu­teurs, des lieux et des personnes « catégorisées ».

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