« Il existe une réelle migration de retour des Marocains hautement qualifiés, certes peut documentée, mais qui va à l’encontre de ce que laisse penser le débat politico-médiatique sur la « fuite des cerveaux » » constate Hicham Jamid dans Yabiladi, 6 sept. 2022

Dans un entre­tien avec Yabi­ladi, Hicham Jamid, socio­logue, post-docto­rant à l’Institut de recherche pour le déve­lop­pe­ment (IRD) et fellow de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, revient sur son projet de thèse sur les migra­tions des Maro­cains haute­ment quali­fiés. Cette migra­tion, reste selon lui, « le point aveugle de la produc­tion scien­ti­fique sur la migra­tion inter­na­tio­nale maro­caine ».

Dans ses travaux Hicham Jamid s’in­té­resse notam­ment aux migra­tions de retour et aux circu­la­tions entre les pays d’immigration, les pays d’origine et d’autres espaces. Il constate que les migra­tions de Maro­cains haute­ment quali­fiés restent peu visibles dans le discours actuel sur les migra­tions maro­caines et « la fuite des cerveaux ». En reve­nant sur les raisons multiples des migra­tions des personnes haute­ment quali­fiées au Maroc, il tient compte de la complexité et de la diver­sité des parcours migra­toires. Selon lui, plusieurs personnes « envi­sagent leur retour dans la conti­nuité de leur carrière, mais aussi dans la pers­pec­tive d’atteindre des postes auxquels ils n’auraient pas forcé­ment eu accès à l’étranger ».

Mais il y a aussi le revers de la médaille : « Dans certains cas, le retour au pays d’origine peut aussi être invo­lon­taire, subi et imposé par les obstacles que rencontrent ces migrants haute­ment quali­fiés à l’étranger. Ceux-ci peuvent relever de leur statut juri­dique, de l’état du marché du travail et parfois des trai­te­ments discri­mi­na­toires auxquels ils ont été confrontés dans le pays d’immigration. » explique-t-il.

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