Pour les podcasts du Média, Vincent Milliot et Emmanuel Blanchard ont été invités à discuter de l’histoire des polices en France, suite à la parution de leur ouvrage Histoire des polices en France. Des guerres de Religion à nos jours (Belin, 2020). Lors de cet intervention, Emmanuel Blanchard, fellow de l’ICM, se concentre sur la période contemporaine et les liens de la police aux populations des quartiers populaires.
Emmanuel Blanchard revient sur « le fameux droit à la sûreté » qui, contrairement aux convictions contemporaines, ne correspond pas au droit à la sécurité. Ce dernier consiste à protéger les individus d’une arrestation ou d’un enfermement arbitraire. Toutefois, celui-ci « ne veut pas dire que les forces de l’ordre n’ont pas un droit à la violence. […] La police étant justement l’institution qui, parce qu’elle a la possibilité d’enfreindre ce droit à la sûreté, doit le défendre ».
Alors, confrontée à une multitude d’infractions, « cette police, qu’on présente comme extrêmement répressive, sélectionne, pioche dans un océan d’infractions ». De ce fait, et parce que nous vivons dans une société où des discriminations sont fondées sur des propriétés sociales et ethno-raciales, la police va « piocher dans [ses] clientèles habituelles ». Par conséquent, Blanchard observe l’exercice d’une « gestion différentielle des illégalismes ».
Ainsi, il y a une instrumentalisation du droit dans la conception policière : « le droit est vécu comme devant protéger la police plus que devant protéger les citoyens ». C’est le travail policier que l’on cherche à défendre des regards extérieurs. Et de questionner : « qui contrôle la police ? »
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