Dans le podcast À l’intersection, Ya-Han Chuang, sociologue à Sciences Po Paris et fellow de l’Institut Convergences Migrations, évoque l’image des Chinois comme minorité modèle.
« On les reconnaît dans des industries de quartier ou dans le secteur des services en tant que minorité entrepreneuriale. On les identifie aussi comme de bons immigrés et, pour les descendants d’immigrés, comme de bons élèves qui réussissent à l’école puis deviennent cadres, s’insèrent dans la classe moyenne… C’est une population qui est moins associée à l’image de la pauvreté […] ce qui conduit à une image du bon immigré, […] d’une immigration qui ne pose pas de problème », explique-t-elle.
Selon Ya-Han Chuang, la question du racisme envers les diasporas chinoises en France est donc très complexe. La deuxième génération commence à revendiquer les stéréotypes et à développer une nouvelle conscience du racisme. Elle constate :
« Dans la conscience collective, il y a une différence de représentation entre, d’un côté, de bons immigrés qui réussissent et, de l’autre côté, ceux qui s’en sortent moins bien […], associés à la pauvreté et considérés comme potentiellement dangereux. »
Par conséquent, le terme de « minorité modèle » contribue à la hiérarchisation des différentes minorités et empêche souvent la solidarité entre les groupes opprimés.
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