« Les stéréotypes renforcent la discrimination et la hiérarchisation [entre différentes minorités], et les victimes de ces stéréotypes sont poussées par la société à les reproduire » explique Ya-Han Chuang, À l’intersection [podcast], 23 mai 2022

Dans le podcast À l’in­ter­sec­tion, Ya-Han Chuang, socio­logue à Sciences Po Paris et fellow de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, évoque l’image des Chinois comme mino­rité modèle.

« On les recon­naît dans des indus­tries de quar­tier ou dans le secteur des services en tant que mino­rité entre­pre­neu­riale. On les iden­tifie aussi comme de bons immi­grés et, pour les descen­dants d’im­mi­grés, comme de bons élèves qui réus­sissent à l’école puis deviennent cadres, s’in­sèrent dans la classe moyenne… C’est une popu­la­tion qui est moins asso­ciée à l’image de la pauvreté […] ce qui conduit à une image du bon immigré, […] d’une immi­gra­tion qui ne pose pas de problème », explique-t-elle.

Selon Ya-Han Chuang, la ques­tion du racisme envers les diasporas chinoises en France est donc très complexe. La deuxième géné­ra­tion commence à reven­di­quer les stéréo­types et à déve­lopper une nouvelle conscience du racisme. Elle constate :

« Dans la conscience collec­tive, il y a une diffé­rence de repré­sen­ta­tion entre, d’un côté, de bons immi­grés qui réus­sissent et, de l’autre côté, ceux qui s’en sortent moins bien […], asso­ciés à la pauvreté et consi­dérés comme poten­tiel­le­ment dangereux. »

Par consé­quent, le terme de « mino­rité modèle » contribue à la hiérar­chi­sa­tion des diffé­rentes mino­rités et empêche souvent la soli­da­rité entre les groupes opprimés.

Écouter le podcast en inté­gra­lité (aussi dispo­nible sur Spotify, Apple Podcast, Deezer) :