PUBLI : Claire Lévy-Vroelant et Aïssatou Mbodj-Pouye (Dir.), Dossier « Des foyers de résidence surveillée », Plein droit, n°132, 2022

Présen­ta­tion

Malgré leur fin annoncée depuis vingt-cinq ans et l’existence d’un plan national visant à les « traiter » pour les remplacer par des rési­dences sociales, les foyers de travailleurs migrants (FTM) n’ont pas véri­ta­ble­ment disparu. Pour preuve, l’apparition d’une forme hybride : la « rési­dence sociale ex-FTM ». La trans­for­ma­tion effec­tive de ces espaces et des règles qui les régissent a donc en partie achoppé et elle s’accompagne pour leurs habi­tants d’une certaine conti­nuité d’usages malgré l’augmentation du loyer et l’aseptisation de ces lieux désor­mais sans vie.

Reven­di­ca­tion phare des luttes des foyers Sona­cotra des années 1970, l’octroi aux rési­dents de foyer d’un statut de loca­taire n’a jamais été obtenu. Lieux des combats et de la mémoire de l’immigration, les foyers attestent de l’ampleur des contrôles exercés sur les immi­grés, soumis à une surveillance et à des tracas­se­ries admi­nis­tra­tives perma­nentes ; en somme de la conti­nuité d’une gestion racia­lisée de ces popu­la­tions. Du fait de l’inégalité du rapport de force avec les struc­tures gestion­naires, la mobi­li­sa­tion des rési­dents est complexe. Mais des actions de résis­tance ont pu malgré tout inflé­chir dans certains foyers les projets visant à supprimer les espaces collectifs.

Machine à trier dans la ville finan­cia­risée, le passage en rési­dence sociale faci­lite la sélec­tion des personnes solvables et dispo­sant d’un titre de séjour valide, aban­don­nant les autres à la solli­ci­tude de compa­triotes mieux lotis. Cette gestion renou­velée des immi­grés par l’habitat sépare, isole, fragi­lise tout en proté­geant les inté­rêts des promo­teurs, des construc­teurs et des struc­tures gestion­naires de ces lieux.

Sommaire

Édito

Personnes réfu­giées : tapis rouge pour les unes, barbelés pour les autres

Dossier

Des foyers de rési­dence surveillée

Un conti­nuum foyer-rési­dence et des discri­mi­na­tions qui perdurent — Claire Lévy-Vroe­lant et Aïssatou Mbodj-Pouye

Lexique critique de la trans­for­ma­tion des foyers — Claire Lévy-Vroe­lant et Aïssatou Mbodj-Pouye, avec Laura Guérin et Michael Hoare

À Montreuil : reloger, desserrer, héberger, évincer — Élise Birchler et Claire Lévy-Vroelant

« On nous a dit clai­re­ment : “vous n’êtes pas travailleur social” » —Laura Guérin

Face à la nouvelle donne, des bribes de résis­tances — Michael Hoare

À l’ombre du droit commun, les expul­sions des foyers — Camille François

La double stig­ma­ti­sa­tion des rési­dents des foyers — Ali El Baz

Hors-thème

En Slovénie, les refou­le­ments sonnent la fin de l’État de droit — Milou Borsotti, Pris­cille Duflos

Mémoire des luttes

Une Case de Santé dans tous les quar­tiers ! — Jérôme Host et Fabien Maguin

Le focus juridique

Disper­sion des campe­ments : flagrant délit de détour­ne­ment de la loi… par un procu­reur —Patrick Henriot

Ont colla­boré à ce numéro : Jean-Pierre Alaux, Véro­nique Baudet-Caille, Solange Bidault, Emma­nuel Blan­chard, Michèle Bornarel, Pauline Boutron, Anne Brunner, Violaine Carrère, Claudia Charles, Ali El Baz, Daniel Gros, Noura Kaddour, Claire Lévy-Vroe­lant, Danièle Lochak, Antoine Math, Aïssatou Mbodj-Pouye, Claire Rodier, Diane Turquety.

N° 132, mars 2022, 48 pages, 10 € + frais d’envoi
ISSN (collec­tion) : 0987–3260 /​ISBN du numéro : papier 978–2‑38287–134‑8, ebook 978–2‑38287–135‑5

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