Résumé
Dans cet article, Audran Aulanier commence 1/par récapituler les arguments de Fœssel en faveur du cosmopolitisme pour arriver à une formulation succincte de sa proposition d’une expérience cosmopolite. Il pointe ensuite 2/les limites de la greffe phénoménologique (Husserl sur Kant) qu’il met en place pour arriver à la formulation de cette expérience cosmopolite. Cette deuxième partie est finalement une pause dans l’évaluation du cosmopolitisme, puisqu’il est question – in miniatura – du problème de la perception et de son inscription dans l’horizon perceptif chez Husserl, à travers une lecture médiée par les commentaires de Bernhard Waldenfels. C’est que la greffe de Michaël Fœssel, si elle permet de résoudre certaines limites du cosmopolitisme kantien, amène avec elle d’autres impasses, liées à la conception husserlienne. Imprégné de la phénoménologie de Waldenfels, la lecture des articles de Fœssel sur le cosmopolitisme m’a tout de suite rappelé les critiques que le phénoménologue munichois adresse à Husserl quant à l’aspect trop optimiste de sa description de la perception : comment penser des situations où aucun sens n’apparaît a priori ? Enfin, 3/dans une troisième et dernière partie, Audran Aulanier prend appui sur l’exposé des limites de la conception de Husserl pour montrer que, malgré son intérêt certain, la proposition d’expérience cosmopolite de Fœssel ne permet pas de penser une hospitalité effective.