Podcast « Jakarta on the road ou l’histoire de la petite cylindrée au Sénégal », épisode 2, série « Rumeurs de Kaolack »

Présen­ta­tion

Souhai­tant prolonger la colla­bo­ra­tion avec les musi­ciens d’Ëpoukay et mettre en lumière, à partir de mille et un petits événe­ments, des processus demeurés enfouis, des vies oubliées, nous sommes partis à Kaolack. Il s’est agi de réas­sem­bler des histoires entra­per­çues hier, des idées disper­sées, afin d’en proposer une lecture renou­velée, des ambiances sonores au plus près du quoti­dien qui puissent toucher un public élargi, non scientifique.

Cette capta­tion sonore doit permettre de mieux comprendre le rôle déter­mi­nant joué au Sénégal par l’économie de la traite de l’arachide – un dispo­sitif colo­nial – dans le forma­tage encore actuel des échanges entre commer­çants, trans­por­teurs, migrants et paysans, ainsi que dans l’évolution des pratiques et modes de déplacement.

Nous rendre à Kaolack, l’ancienne capi­tale de l’arachide, c’est une façon de partir à la rencontre d’une ville trépi­dante où le concert assour­dis­sant des camions maliens sur la route natio­nale ne parvient pas à étouffer les péta­rades ou la caco­phonie des motos-taxis dénom­mées jakarta.

Nous avons envie de rappeler combien l’histoire longue des mobi­lités et des trans­ports ne peut être éludée pour qui veut comprendre les derniers rebon­dis­se­ments des allées et venues des jakarta dans les rues sénégalaises.

Trois énigmes qui s’encastrent l’une dans l’autre ont rythmé la progres­sion de notre réflexion et la construc­tion de notre scénario :

* Pour­quoi les deux-roues ont-ils fait leur appa­ri­tion depuis si long­temps à Kaolack ?
* Pour­quoi les vélos puis les moby­lettes se sont-ils trans­formés en taxis ?
* Pour­quoi a‑t-il fallu attendre plusieurs décen­nies pour que ces motos-taxis, rebap­ti­sées jakarta, se répandent hors de Kaolack ?

Aux ques­tions soule­vées par ces énigmes, nous n’apportons pas de réponses défi­ni­tives. Mais ce pas de côté effectué à Kaolack repré­sente un moyen de décou­vrir un autre pan de la moder­nité sénégalaise.

Écouter les podcasts ici et sur le site de l’IRD.