Journée organisée dans le cadre de Villeurbanne Capitale française de la culture par le Réseau TRACES & ERIM (Equal Rights & Independent Media)
14h30 – Discussion avec Daniel Derivois, auteur du livre « Voyager avec les mineurs non accompagnés – Repères pour une pratique décentrée en Protection de l’enfance », paru chez Chronique Sociale en 2021.
Daniel Derivois est docteur en psychologie, professeur à l’Université de Bourgogne Franche-Comté, directeur adjoint du laboratoire de psychologie Psy- Drepi. Il a écrit de nombreux livres et articles, notamment Adolescents et jeunes du monde – Identités en héritage (Universitaires de Dijon Eds, 2020) ou Clinique de la mondialité,Vivre ensemble avec soi-même, vivre ensemble avec les autres (Deboeck supérieur, 2017).
« Qu’est-ce que je fais là ? » – Dans son dernier ouvrage Voyager avec les MNA, Daniel Derivois invite l’ensemble des personnes impliquées dans l’accompagnement de ces jeunes du monde à explorer et développer les réponses à cette question en leur offrant des concepts qui permettent de rendre intelligibles et reconfigurer les mécanismes structurels impactant les émotions, gestes, postures, pratiques et contextes professionnels. En considérant l’environnement-monde dans lequel nous nous inscrivons au même titre que ces jeunes, les « rejetons de la mondialité », il nous donne des clefs pour « écouter la dimension politique au cœur des symptômes des adolescents et des dispositifs mis en place », pour comprendre comment l’histoire et l’actualité, géopolitiques, sociales et économiques traversent et façonnent les relations humaines.
16h – Projection SPEAK UP ! Films réalisés par de jeunes exilés dans l’agglomération lyonnaise et dans la Loire, portés par le Réseau TRACES & ERIM (Partie1)
> « Prendre Place » (27 minutes) de Alex Tagne, Hamed Diomande, Oumar Ouattara et Samba Tounkara accompagnés par Marie Tavernier et Anaëlle Bissardon, au Centre Alpha, foyer de mineurs isolés à Saint-Clément-les-Places, géré par l’association Capso – ADAEAR, dans les Monts du Lyonnais .
4 cowboys des temps modernes errent dans un village désert. Au rythme de l’harmonica, ils essaient de faire passer le temps comme ils peuvent. A force d’arpenter les chemins, ils se croisent de temps en temps, l’occasion de converser un peu sur leurs vies : l’arrivée dans le village, le premier jour d’école et le quotidien en France. Et puis voilà qu’un bus arrive avec cinq belles filles. Est-ce un mirage ? Le calme est de retour au village, nos quatre cowboys se retrouvent autour d’un jeu où les cartes défilent au même rythme que les avis divergent sur les relations amoureuses…
> « C’est mon rêve, C’est la vie » (24 minutes) de Aminata, Asta, Hawa, Mariam, Oumou et Mariam, accompagnées par Mathilde Delarue et Julien Malassigné.
Le film nous projette dans les rêves de six adolescentes qui s’inventent chacune un personnage qu’elle aimerait devenir. En parallèle, Aminata, Asta, Oumou, Mariam, Hawa et Mariam nous racontent leur réalité d’aujourd’hui. C’est mon rêve, c’est la vie esquisse ainsi le portrait de six jeunes femmes pleines d’espoir, prêtes à se battre pour que leur rêve devienne réalité.
> « Il y a des jours » (20 minutes) de Ahmed, Sidy, Mamadou, Suleïman et Aliou, accompagnés par Marie Tavernier et Olivier Chavanon, dans le cadre de l’association CAPSO qui gère le dispositif Tempo, lequel accueille des jeunes mineurs non-accompagnés, logés dans des appartements à Lyon et ses alentours.
À travers les jours de la semaine qui s’écoulent, des souvenirs remontent, des espoirs naissent. Il y a des jours où ça va, d’autres plus douloureux.
> « Su Fé (Nuit)» (16 minutes) De Mamady CAMARA, Ibrahima DIALLO, Ibrahima Touré FOFANA, Béma KAMAGATE, Baba KAMISSOKO et Tiemoko KOUYATE, accompagnés par Antoine Dubos, à la La STATION, lieu d’hébergement de jeunes en attente de la reconnaissance de leur minorité, géré par l’association Le Mas .
La traversée d’une frontière, un train, un grand trou, des sirènes d’ambulances ou de policiers, un numéro de téléphone griffonné sur un papier, une photographie. La nuit des images, des sons, des souvenirs ou des figures surgissent pour raconter l’exil.
18h30 – Table ronde « Quelles actions citoyennes en faveur d’un accompagnement des adolescents, mineurs isolés, dès leur arrivée sur le territoire ? »
Un collectif lyonnais rassemblant de nombreuses associations (Secours Populaire Français, AMIE, CUM, CIMADE, Ligue des Droits de l’Homme, Médecins Du Monde, RESF, Jamais Sans Toit…) lance une campagne nationale afin d’interroger les dangers auxquels sont confrontés les jeunes non accompagnés en attente de reconnaissance de leur minorité et les difficultés que rencontrent les équipes qui les soutiennent (sur l’ensemble du territoire et localement). Nous proposons lors de cette table ronde d’échanger sur l’expérience, la réflexion et les propositions des acteurs impliqués dans l’accueil des mineurs isolés.
19h30 – Projection SPEAK UP ! Films réalisés par de jeunes exilés dans l’agglomération lyonnaise et dans la Loire, portés par le Réseau TRACES & ERIM (Partie2)
> « Le séjour » (10 minutes)
Film collectif réalisé avec les habitants du CADA de Miribel, accompagnés par Hala Rajab (CinéFabrique)
Dans l’attente de leur demande d’asile, Yassin et son fils décident de créer un potager pour les habitants. Quelques semaines plus tard, leur demande d’asile est refusée. Ils doivent quitter le CADA.
> « Visages du CADA » (13 minutes)
Film collectif accompagné par l’association Tillandsia au CADA de Villeurbanne
Des habitant·es du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile de Villeurbanne racontent les étapes de leur parcours migratoire. Du départ de leur pays d’origine à leur arrivée en France, ielles évoquent les conditions d’accueil dans les différents pays qu’ielles ont traversés. Des galères administratives aux situations de discriminations et de racisme qu’ielles rencontrent, ielles décrivent leur vie en France. Le CADA apparaît alors comme un lieu refuge, un répit après les expériences de la rue et des lieux informels. Ielles reviennent sur leur quotidien au CADA, les activités, les relations avec les travailleur·euses, la solidarité entre habitant·es et leurs espoirs pour l’avenir.
« Mais pourquoi ? » (27 minutes)
De Kanishka Osmani, Ataullah Nikzad, Aya Alzubair, Muhammed Alzubair, Ruzanna Hovhannisyan, Ruth Ngoma et Giselle Tshifindu, accompagnés par Yoanna Bergholz Mathieu Goust et Magali Laroche, en partenariat avec L’Entraide Pierre Valdo, Le collectif d’accueil des demandeurs d’asile de Boën et Noirétable et le Théâtre des Pénitents – Ville de Montbrison.
Ciné-concert racontant « pourquoi » des individus ont dû fuir leur pays, le chemin qu’ils ont dû parcourir et leur arrivée en France. L’usage de l’image et de la musique a pour objectif de transmettre les émotions qu’ils ont ressentis lors de leur périple mais aussi de faire comprendre au spectateur l’urgence de la situation.