CONF : Séminaire MOVIDA — Jeudi 6 janvier 2022, 11h-13h, LPED, Marseille et en ligne

Le Labo­ra­toire Mixte Inter­na­tional de recherche MOVIDA (Mobi­lités, Voyages, Inno­va­tions et Dyna­miques dans les Afriques médi­ter­ra­néenne et subsa­ha­rienne) entend contri­buer au chan­ge­ment de regard à porter sur les migra­tions afri­caines et les migrants afri­cains. Ce réseau de cher­cheurs ambi­tionne de s’organiser en plate­forme de connais­sances et de débats afin de réflé­chir collec­ti­ve­ment à la manière de revenir sur les idées reçues, tout en renfor­çant les capa­cités d’analyse et aigui­sant l’esprit critique des ONG, des poli­tiques, des migrants eux-mêmes.

Le 7ème sémi­naire MOVIDA aura lieu jeudi 6 janvier 2022 entre 11h et 13h (GMT+1) autour de deux interventions :

Sara Benjel­loun (Docteure en science poli­tique et cher­cheure asso­ciée au Labo­ra­toire PACTE, au LPED et au LMI MOVIDA)

« La diplo­matie migra­toire du Maroc »

Le lance­ment par le Maroc en septembre 2013 de la poli­tique natio­nale d’immigration et d’asile marque un chan­ge­ment de para­digme majeur : le Maroc se conçoit désor­mais en tant que pays d’immigration (et non plus de transit) et s’assume comme tel. La nouvelle poli­tique maro­caine se présente comme étant « huma­niste et globale s’est proposée de régu­la­riser, à deux reprises, la situa­tion admi­nis­tra­tive de plusieurs dizaines de milliers d’étrangers en situa­tion irré­gu­lière, et de leur offrir les moyens néces­saires pour vivre dans la dignité. Par le biais de la Stra­tégie Natio­nale d’Immigration et d’Asile (SNIA), le Maroc exprime sa volonté de faire béné­fi­cier les étran­gers des mêmes droits que ceux dont jouissent les citoyens maro­cains. La conduite d’une telle poli­tique inter­roge. Elle intrigue d’autant plus que la gestion migra­toire privi­lé­giée jusque-là consis­tait à lutter acti­ve­ment contre les migra­tions irré­gu­lières. La présen­ta­tion s’attachera à répondre à une inter­ro­ga­tion simple : comment expli­quer que le Maroc ait décidé d’entreprendre une poli­tique migra­toire parti­cu­liè­re­ment accueillante en 2013 ? Il s’agira notam­ment de relever l’existence d’une diplo­matie des migra­tions portée par l’Etat maro­cain qui évolue en fonc­tion du profil migra­toire reven­diqué par les auto­rités et des inté­rêts géos­tra­té­giques du Royaume.

Célia Lamblin (Docteure en Socio­logie et cher­cheure asso­ciée au LPED et membre du LMI MOVIDA)

Présen­ta­tion du dernier ouvrage de la collec­tion Mobi­lités afri­caines, issu de sa recherche docto­rale : « Vivre la révo­lu­tion égyp­tienne à distance »

Lors du processus révo­lu­tion­naire de 2011, les Égyp­tiens vivant en France, installés à Bordeaux, Marseille, Paris ou Toulouse, ont fait éclater les iden­ti­fi­ca­tions qui leur étaient assi­gnées et fait évoluer leurs projets migra­toires, fami­liaux et profes­sion­nels. La mobi­li­sa­tion en soutien à la révo­lu­tion égyp­tienne a rendu visibles des trajec­toires jusqu’alors discrètes et favo­risé des rappro­che­ments inédits entre Égyp­tiens aux parcours diffé­rents. Leur impli­ca­tion à distance dans la révo­lu­tion, consti­tuée en réac­tion à la situa­tion poli­tique natio­nale, a souligné autre chose que l’existence de rela­tions multiples tissées avec la société d’origine : elle a aussi mis en exergue une diver­sité de manières d’être et d’agir dans la société d’accueil.

À partir d’une approche socio­lo­gique des migra­tions égyp­tiennes en France, cet ouvrage a pour ambi­tion de saisir la manière dont un événe­ment d’envergure natio­nale influence plus ou moins dura­ble­ment les trajec­toires indi­vi­duelles de ceux qui n’en ont pas été direc­te­ment témoins. L’auteur propose d’analyser les dyna­miques migra­toires au regard de quelques grands thèmes de la socio­logie poli­tique : la parti­ci­pa­tion élec­to­rale à distance, l’action collec­tive et l’engagement associatif.

Le sémi­naire aura lieu à distance et en présence dans certains labo­ra­toires (dont à Marseille, au LPED).

Lien zoom 

Site du labo­ra­toire MOVIDA