Présentation
Ce numéro spécial de la revue des Annales de géographie propose de réfléchir aux enjeux posés par les phénomènes de surétude. La surétude peut être définie comme une situation de médiatisation et de concentration de chercheurs, journalistes, actions développementalistes, etc. autour de communautés ou espaces particuliers, contribuant à faire émerger entre autres une certaine « fatigue » des personnes enquêtées, sollicitées à répétition pour être « étudiées ». A travers une diversité de terrains d’enquête, ce numéro entend ouvrir des pistes de réflexion pour réfléchir aux questions méthodologiques, éthiques, voire politiques que posent les situations de surétude, contribuant à interroger certains impensés de la recherche en train de se faire.
Sommaire
Florent Chossière, Pierre Desvaux et Alex Mahoudeau, « La recherche de trop ? Configurations et enjeux de la surétude », p. 5 – 19.
Priscyll Anctil Avoine et Camille Boutron, « L’épistémologie féministe à l’épreuve d’un objet surinvesti. Enquêter auprès des femmes ex-combattantes dans le « post-accord de paix » colombien », p. 20 – 46.
Milan Bonté, « Enquêter les personnes trans en géographie. Des méthodes participatives pour répondre aux enjeux de la surétude ? », p. 47 – 70.
Marine Duc, « À la recherche de la surétude dans les grandes bases de données bibliométriques. Propositions exploratoires à partir d’un cas d’étude sur l’Arctique », p. 71–98.
Yves Mirman, « La réminiscence douloureuse de trop ! Se partager les récits des familles de disparus au Liban entre journalistes, militants et chercheurs », p. 99 – 121
Entretien avec Mayssoun Sukarieh, Senior Lecturer au King’s College de Londres, p. 122 – 135.