« La frontière tue » de nombreuses personnes en exil et se trouvant à Calais, espace transfrontalier qui n’était censé qu’être un passage à franchir pour elles. C’est ce que ce carnet visibilise à plusieurs échelles au travers d’un riche contenu. On y trouve notamment des portraits et un recensement depuis 1999 de ces individus victimes de la militarisation des frontières par les politiques migratoires. Ainsi, ce carnet porte un double objectif, celui de comprendre de quelles manières les politiques migratoires ont fait de ce territoire un lieu d’hostilité par excellence pour les personnes exilées, et celui de conserver une mémoire juste de ces individus à la fois surexposées par une instrumentalisation sécuritaire mais aussi invisibles par la déshumanisation que la sphère politique, relayée par certains médias, leur assigne.