Fatoumata Sylla est doctorante à l’Université Paris-Saclay.
Directeur de thèse : Armelle ANDRO, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Codirecteur de thèse : Caroline MOREAU, Johns Hopkins University
Sujet de thèse : « Conséquences obstétricales et gynécologiques des mutilations génitales féminines »
L’existence de conséquences systématiques et durables des mutilations génitales féminines (MGF) a fait l’objet de nombreux débats dans les dernières décennies. Une enquête menée dans six pays africains, auprès de 28 393 femmes ayant accouché, a montré que les femmes concernées connaissent des risques obstétricaux plus importants que les femmes n’ayant pas subi de MGF en termes de césarienne, d’hémorragies post-partum, de détresse respiratoire des nourrissons, de mortalité néo-natale, de faible poids de naissance et d’allongement du séjour à l’hôpital (OMS, 2006). Certains risques pour la santé perdurent dans des contextes de haut niveau de médicalisation de l’accouchement, notamment des césariennes en urgence et des déchirures profondes. Dans le contexte français, l’enquête « Excision et handicap » menée en 2007–2009 auprès de 2 880 femmes a permis de montrer en première analyse que certains risques de santé sont effectivement plus importants chez les femmes excisées mais l’analyse des risques obstétricaux à partir des données de cette enquête, inédite en Europe, reste à mener. Les objectifs de la thèse sont : de mener une méta-analyse exhaustive à l’échelle internationale des risques obstétricaux liés aux MGF, d’analyser l’histoire génésique et les conditions d’accouchements en France des femmes ayant subi des MGF et d’analyser le lien entre les risques de complications et le type de MGF.
Objectif 1 : revue systématique de la littérature et méta-analyse consistant à comparer à l’échelle internationale les risques obstétricaux liés aux MGF en tenant compte des caractéristiques des systèmes de soins de santé des pays dans lesquels les femmes accouchent et de leurs caractéristiques individuelles.
Objectif 2 : analyse de l’histoire génésique et des conditions d’accouchement en France des femmes ayant subi des MGF à partir des données de l’enquête ExH.
Objectif 3 : analyse du lien entre le risque de complications obstétricales et gynécologiques et le type de mutilation subi par les femmes concernées à partir de l’élaboration d’une nouvelle classification de séquelles des MGF. Classification et score élaborés à partir d’une revue de la littérature et des données de l’enquête ExH.
Fatoumata Sylla est rattachée au département HEALTH.