PUBLI : Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky (Dir.), Violent et Récit. Dire, traduire, transmettre le génocide et l’exil, hermann, 2020, 280p.

Présen­ta­tion

Face au désastre, peut-il y avoir un récit ? Au sortir du camp de Buchen­wald, à l’heure des dizaines de milliers de morts en Médi­ter­ranée, que dire, que traduire, que trans­mettre ? Le récit peut-il prendre forme lorsqu’il s’agit d’attester du mal et de la cruauté, dont la confla­gra­tion mine l’écrit ? La violence empêche le récit lorsque les mots manquent radi­ca­le­ment pour dire l’expérience géno­ci­daire ou exilique. Elle l’abîme, tant sa trans­mis­sion et son écoute sont hypo­thé­quées par le déni et le silence de la société qui le recueille. À travers l’étude de plusieurs formes de récits – chro­niques de ghetto, récits de guerre ou poèmes et fictions – émerge l’inconscient de l’Histoire qui ne cesse de traduire les expé­riences de domi­na­tion et de persé­cu­tion de popu­la­tions margi­na­li­sées. Comment décen­trer la violence pour rendre le récit audible ? Les dispo­si­tifs d’écoute, d’interprétariat et de trans­mis­sion se renou­vellent. Ce livre apporte une lecture inédite des récits de violence, en propo­sant un paral­lèle entre les violences géno­ci­daires et les exils contem­po­rains dans une pers­pec­tive réso­lu­ment pluridisciplinaire.

Sommaire

INTRODUCTION
Marie-Caro­line Saglio-Yatzi­mirsky – Dire le désastre : adresser et attester
PREMIERE PARTIE – Récits géno­ci­daires : dire et trans­mettre le désastre
Jean-Yves Potel – La violence de la faim, Le Journal d’Irena Hauser dans le ghetto de Lodz (1942)
Janine Altou­nian – Le géno­cide armé­nien, une impos­si­bi­lité d’histoire en attente d’un possible récit
Soko Phay – « Je me souviens des premiers morts » de Rithy Panh, témoin-survi­vant du géno­cide cambodgien
Cathe­rine Géry – Babi Yar : Le récit poétique et musical contre l’effacement
Florence Prud­homme – Les cahiers de mémoire – Rwanda, histoire et thérapie, récit et mémoire.

DEUXIEME PARTIE- Le récit des exilés contem­po­rains : entendre le récit et inter­préter le désastre 
Eugénia Vilela – Les corps de l’errance. Récit, Violence et droit
Roberto Bene­duce – Récits-fron­tières. Les « maux-à-mots » de la migra­tion ou les calli­grammes de l’histoire
Marie Vrinat-Nikolov – Sans terre et sans nom : les Turcs exilés de Bulgarie écrivent le « processus de renais­sance » et « la grande excur­sion » (1985–1989)
Elise Pestre – Troubles dans la traduc­tion : quand l’interprète est mis à l’épreuve des récits de violences des sujets exilés
Hala Ghannam Trefi – Faire le récit d’asile : violence et médiation

TROISIEME PARTIE – Les cadres du récit : soutenir le récit et résister au désastre
Laure Wolmark – Trans­mettre pour exister : la fonc­tion des récits traumatiques
Bertrand Piret – Spéci­fi­cités de l’écoute psycha­na­ly­tique de la violence
Chris­tine Davou­dian – Au sortir de l’enfer : réap­prendre à parler
Raffaela Cucci­niello – La traversée des apoca­lypses cultu­relles : une clinique de l’exil
Ales­sandro Triulzi – Les mots pour le dire : un « cercle narratif » avec des arri­vants soma­liens à Rome

Page de référence