AAP 3 (2020) – Projets de type 1
Résultats du Comité permanent d’évaluation (16 juin 2020)
Projet BainsMigr – Politiques d’hygiène et soin du corps en migration.
Les bains-douches en Auvergne Rhône-Alpes, XXème-XXIème siècles
Porteur :
CHAULIAC, Marina, Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC), UMR 8177, CNRS et EHESS.
Participantes :
GUERRY, Linda, historienne associée au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, LARHRA (UMR 5190 du CNRS)
LEVY-VROELANT, Claire, professeure émérite de sociologie, Université de Paris 8‑Saint Denis, associée à l’UR12 de l’INED.
Présentation : Ce projet de recherche interdisciplinaire et collaboratif vise à interroger les liens entre les problématiques migratoires et l’institution des bains-douches comme élément de politique d’hygiène et de soin des corps. Alors que la gestion de la crise sanitaire actuelle s’accompagne de la fermeture des frontières et que les discours sur l’hygiène se multiplient dans l’espace public, les établissements offrant la possibilité de se laver pour des publics qui, pour la plupart connaissent ou ont connu un parcours migratoire, restent ouverts durant la crise. En conjuguant des perspectives historique, sociologique et anthropologique, le projet présenté questionnera l’imposition de normes et le contrôle social sur les corps migrants mal ou non logés ainsi que l’accès, voire le droit aux ressources de la ville et son envers, la stigmatisation et l’exclusion des « étrangers » perçus comme des sources potentielles de contamination. Il s’articulera autour de trois volets : l’histoire longue des bains-douches à la croisée de celle des migrations ; les acteurs publics et associatifs ainsi que les pratiques et les soins du corps migrant dans le contexte de la « crise de l’accueil » et de la pandémie de Covid-19. Plusieurs villes en Auvergne Rhône-Alpes constitueront le terrain de recherche. Enfin, attentif à son impact social, le projet revêt une dimension participative et intègre des dispositifs de recherche-création en lien avec usagers et acteurs publics et privés des bains-douches.
Projet DivDroitFaMi – Diversité de statuts juridiques au sein de familles migrantes : Une comparaison historique
Porteur :
DELCROIX Catherine, Professeure, Dynamiques Européennes (DynamE), UMR 7367.
Participantes :
- Maïtena ARMAGNAGUE, Maîtresse de conférences, Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (GRHAPES), EA 7287
- BARTEL Anja, Doctorante, Dynamiques Européennes (DYNAME), UMR 7367
- BELKACEM, Lila, Maîtresse de conférences, Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (LIRTES), EA 7313
DESTREMAU, Blandine, Directrice de recherche CNRS, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, sciences sociales, politiques, santé (IRIS) EHESS/CNRS/INSERM - LE BAIL, Hélène, Chargée de recherche CNRS Centre de recherches internationales (CERI) Sciencespo
- MIRANDA, Adelina, Professeure, Migrations, espaces et sociétés (MIGRINTER) UMR 7301
- ODASSO, Laura, Postdoctorante, chercheure-assistante Collège de France
Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES) UMR 7305,
PIAN, Anaïk, Maîtresse de conférences Laboratoire : Dynamiques Européennes (DYNAME) UMR 7367 - TERRAZZONI, Liza, Postdoctorante, chercheuse contractuelle, Centre des mouvements sociaux (CEMS) EHESS/CNRS/INSERM
- TUCCI, Ingrid, Chargée de recherche CNRS, Laboratoire d’économie et de sociologie du travail (LEST) UMR 7317
- WILHELM, Isabelle, Doctorante, Dynamiques Européennes (DYNAME) UMR 7367.
Présentation : Ce projet a pour objectif de comparer, dans une perspective historique (de 1960 jusqu’à aujourd’hui), comment « faire famille » influe sur l’accès aux droits et l’insertion de migrants. Depuis les années 2010 on observe, dans plusieurs villes de France, une augmentation du nombre de familles migrantes à la rue. Cela a mené des municipalités, en particulier celle de Strasbourg, à développer une politique pour faciliter l’installation locale de ces familles en s’appuyant sur la diversité de leurs statuts juridiques pour compléter leurs droits. Des recherches récentes ont analysé les effets de cette pluralité juridique intrafamiliale (Fogel 2019). Si cette politique est innovante, le fait que les membres d’une même famille disposent de différents droits n’est pas un fait nouveau, mais une expérience fréquente parmi les étrangers en France, qui a souvent influé sur leur insertion et leur régularisation. Ce projet comparera : 1) les statuts juridiques présents dans une même famille, 2) l’impact de réglementations juridiques sur la vie de familles à différentes périodes historiques 3) les contextes français et allemand. Ce projet réunit 22 chercheurs qui réaliseront une enquête basée sur des récits de vie, des entretiens semi-directifs et sur une analyse du contexte juridique. Il se fera en coopération avec des juristes, des acteurs municipaux, départementaux et associatifs. Un numéro de revue, un ouvrage collectif et un film documentaire rendront compte des résultats du projet.
Projet ECHO – PErceptions et impact de l’épidémie liée au Covid-19 dans les centres d’Hébergements pour les personnes en situation d’exclusiOn (ECHO)
Porteur :
MELCHIOR, Maria, Directrice de recherches, Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique (IPLESP), UMRS 1136, INSERM Sorbonne Université.
Participants :
- VIGNIER, Nicolas, Docteur en médecine, Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique (IPLESP), UMRS 1136, INSERM Sorbonne Université
- PANNETIER, Julie Pannetier, Maîtresse de conférences, université Paris Nanterre
- POURTAU, Lionel, Directeur Général du Pôle Réfugiés à Habitat et Humanisme (conseil des territoires).
Présentation :
Les personnes immigrées en situation de précarité ont en moyenne plus de problèmes de santé et un moindre accès à la prévention que les personnes non-immigrées. Ainsi, les immigrés pourraient avoir des difficultés dans l’application des mesures de prévention de l’infection à COVID-19 et dans le fait de suivre le circuit de soins, en particulier ceux qui ont des conditions de vie difficiles, vivent dans un lieu inadéquat (campement, squat), ne parlent pas français, méconnaissent des structures sanitaires ou ont une faible littératie en santé. De plus, l’impact du confinement pourrait être majoré chez les personnes immigrées en situation de précarité. L’étude ECHO visa à décrire l’état de santé, les perceptions, connaissances et pratiques relatives à l’infection à COVID-19 parmi 400 personnes immigrées hébergées dans des structures associatives en région parisienne et lyonnaise par les associations Habitat et Humanisme (structures de mise à l’abri des personnes pour la durée de l’épidémie de COVID-19 – 3 en Ile de France, 1 en région lyonnaise), Croix-Rouge (un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale en Ile de France), Aurore (deux Centres d’Hébergement d’Urgence en Ile de France) et le Groupe SOS (Appartements de Coordination Thérapeutique), sont interrogées via un questionnaire standardisé entre le 4 et 31 mai 2020. Les structures ont été sélectionnées sur la base des caractéristiques des résidents (>=70% de personnes immigrées) et leur intérêt pour l’enquête. Les résultats permettront de mieux comprendre les connaissances des personnes immigrées en situation de précarité des symptômes, modes de transmission, et gestes barrières du COVID-19, ainsi que les facteurs associés afin d’informer les actions de prévention à l’avenir.
Projet MoCoMi - Morts Covid en Migration
Porteur :
SAGLIO-YATZIMIRSKY, Marie-Caroline, Professeure, Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA), UMR 245, IRD-Paris Diderot-Inalco.
Participants :
- AFIOUNI, Nada, Maîtresse de conférences, Université du Havre-GRIC
- FURRI, Filippo, Doctorant, Université de Montréal,
- KOBELINSKY, Kobelinsky Carolina, Chargée de recherches, CNRS, LESC
- HAAPAJÄRVI Linda, Postdoctorante, Université de Tampere, CMH
- LESTAGE Françoise, Professeure, Université Paris Didero, URMIS
- MBODJ-POUYE Aïssatou, Chargée de recherches, CNRS, CEAF
- PECOUD Antoine, Professeur, Université Paris 13-CERI
- PIAN, Anaïk, Maîtresse de conférences Laboratoire : Dynamiques Européennes (DYNAME) UMR 7367.
Présentation : Le projet Morts Covid en Migration (MoCoMi) propose d’analyser les pratiques de gestion des morts du COVID en migration en France, les représentations entourant ces morts et les pratiques funéraires mises en place. L’épidémie de COVID-19 a engendré une mortalité brutale, particulièrement forte sur les territoires de la Seine-Saint-Denis et de l’Est, de personnes en migration, immigrés « installés », primo-arrivants, familles ou personnes seules, les confrontant, eux et leurs proches, à une situation exceptionnelle. Pour faire face à ces décès, l’urgence médicale et la politique sanitaire ont imposé des protocoles qui ont bousculé les pratiques culturelles et cultuelles des migrants. La mort des migrants pour cause de COVID suscite une réflexion sur ce qu’est « la bonne mort » pour les individus et les différentes communautés et collectifs concernés, et renouvelle la question des pratiques et des représentations autour du corps en migration. Elle permet de requalifier les migrations actuelles récentes où la mort est un élément central de l’expérience migratoire. Elle permet également d’historiciser l’intersection entre mort et migration afin de mieux cerner les spécificités comme le caractère inédit de la crise actuelle.
L’équipe MoCoMi (janvier 2021–2022), qui comprend 9 fellows de l’ICM et plusieurs partenaires extérieurs, se propose de mener plusieurs enquêtes sur des populations concernées en Seine-Saint-Denis et aux frontières avec l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre, à l’articulation de l’anthropologie, de la sociologie et de la psychologie. Elle se réunit dans des ateliers de recherche qui permettent de discuter ces enquêtes, dans deux journées d’étude (l’une sur les dimensions européennes de la question avec l’ANR PACE, l’autre avec le Centre Régional de Psychotraumatisme Paris Nord) et dans un colloque final.
Projet ReCoDeta – Le recours aux travailleurs détachés étrangers : mobilité du travail, illégalismes et adaptation à la crise sanitaire
Porteur :
CASELLA-COLOMBEAU, Sara, Post-Doctorante, Coordinatrice scientifique du département POLICY, IC Migrations, Proche-Orient, Caucase, Langues, Archéologie, Cultures (PROCLAC), UMR 7192, CNRS/Collège de France/EPHE/INALCO
Participants :
SPIRE, Alexis, Sociologue, directeur de recherche CNRS, IRIS (UMR 8156)
VERON, Daniel, Post-doctorant à l’EHESS, IRIS (UMR 8156).
Présentation :
Ce projet analyse les mobilités de la main‑d’œuvre étrangère liées au recours au détachement par les employeurs, dans deux secteurs : le BTP et l’industrie. À partir d’une enquête auprès des employeurs, il s’agira tout d’abord de comprendre les critères qui président à leurs choix de recourir au travail détaché, et comment ces choix influent sur les mobilités des travailleurs. En particulier, on s’interrogera sur les avantages du recours au détachement comparativement à d’autres formes d’emploi. Ensuite, nous souhaitons réinsérer les usages du détachement dans le cadre institutionnel et juridique qui rend possibles ou peu coûteux les illégalismes. Dans ce cadre, nous mènerons en particulier des entretiens avec les organismes en charge du contrôle du détachement, mais aussi avec des membres d’organisations syndicales ou patronales. C’est donc dans une perspective d’analyse des rationalités économiques dans leur articulation à la perception du droit et de ses usages que nous étudierons le recours au détachement. Enfin, ces questionnements seront abordés de manière transversale par le prisme de la crise sanitaire en cours. Dans quelle mesure la pandémie et les évolutions législatives qui l’accompagnent redéfinissent-elles (ou non) les mobilités du travail au sein de l’espace européen ? Et dans quelle mesure des modèles productifs fondés sur le recrutement à l’international de la main‑d’œuvre seront-ils amenés à se transformer dans ce contexte ?
Projet RP93 – Le recensement de la population au quotidien : mise en œuvre et politiques en Seine Saint Denis et ailleurs
Porteur :
SIMON, Patrick, Directeur de recherches, Unité Migrations Internationales et Minorités, INED, Responsable du département INTEGER, IC Migrations.
Participants :
- BRUN, Solène, Post-doctorante, Coordinatrice scientifique du département INTEGER
IC Migrations, Proche-Orient, Caucase, Langues, Archéologie, Cultures (PROCLAC), UMR 7192, CNRS/Collège de France/EPHE/INALCO - CASELLA-COLOMBEAU, Sara, Post-Doctorante, Coordinatrice scientifique du département POLICY, IC Migrations, Proche-Orient, Caucase, Langues, Archéologie, Cultures (PROCLAC), UMR 7192, CNRS/Collège de France/EPHE/INALCO
- CHUANG, Ya-Han, Post-doctorante, INED
- CHAUVEL, Séverine, Maîtresse de conférences, Créteil.
Présentation :
Partant d’un suivi exhaustif des opérations de collecte du recensement 2020 dans 8 communes de Seine Saint Denis (Aubervilliers, Bondy, Clichy-sous-Bois, La Courneuve, Montreuil, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis et Tremblay-en-France), ce projet se propose de réaliser une ethnographie de la conception et de la mise en œuvre du recensement en s’intéressant aux différents acteurs impliqués dans cette opération : l’Insee, les services municipaux et les élu.e.s, les équipes de coordination de la collecte, les agents recenseurs, les habitant.e.s recensé.e.s. Il entend répondre à plusieurs questions relatives aux spécificités du territoire et des populations qui y résident en élargissant l’observation à un département francilien plus riche (Hauts de Seine) et un département rural (Loir et Cher) : les spécificités socio-urbaines des territoires ont-elles des conséquences sur l’évaluation des populations et de leurs caractéristiques ? Quelles adaptations sont effectuées par les communes et les agents recenseurs pour permettre la meilleure couverture possible de l’opération ? Comment les habitant.e.s considèrent-ils ou elles le recensement et quelles relations se nouent-elles autour de la collecte ? Une analyse des relations politiques autour du recensement et deux monographies de quartiers séquano-dyonisiens complètent le projet.
Projets de manifestations scientifiques financés au titre de l’année 2020
Lors de la commission, il a été décidé de financer trois projets de manifestations scientifiques.
Projet MigraPriv – Migrations internationales privilégiées
Porteur :
HUGOO, Vincent, Doctorant en sociologie, Centre Européen de Sociologie et de Sciences Politiques (CESSP, UMR 8209, EHESS/Paris 1/CNRS).
Participants :
- LE BIGOT, Brenda, Le Bigot, maîtresse de conférences en géographie, Migrinter (Université de Poitiers/CNRS)
- LABORIER, Pascale, professeure en sciences politiques, ISP (Université Paris Nanterre/CNRS)
- CHABRE, Théotime, doctorant en sociologie et sciences politiques, CERI (Sciences Po/CNRS) et LAMES (Université Marseille-Aix/CNRS).
Présentation : Ce projet de colloque s’intéresse aux migrations internationales privilégiées, c’est-à-dire à des déplacements facilités, favorisés, et donnant lieu à des installations à l’étranger sur le long ou le moyen terme. L’objectif est réfléchir aux rapports de pouvoir qui se nouent autour de l’accès et de l’expérience des migrations internationales.
Projet SenMigRet – Journées d’études sur la migration de retour en Afrique de l’Ouest
Porteur :
BEAUCHEMIN, Cris, Directeur de recherche, Institut national d’études démographiques (Ined) – Unité 8 « Migrations Internationales et Minorités » (MIM).
Participants :
- BALIZET, Gilles, Doctorant contractuel en Sociologie LPED-IRD
- BREDELOUP, Sylvie, Directrice de recherche, IRD, LPED
- FLAHAUX, Marie-Laurence, Chargée de recherche, IRD, LPED
- LENOËL Audrey, Postdoctorante, chaire Migrations et Sociétés, Collège de France
- OBUCINA, Ognjen, chargé de recherche, Ined, Unité 8 MIM
- PETIT, Véronique, Professeur au Ceped, IRD et rattachée au Laboratoire de Géographie Humaine de l’UCAD (Dakar)
- VANDENBUNDER, Adrien, Doctorant Ined-Paris Dauphine (DIAL).
Présentation : Alors que les phénomènes migratoires en Afrique font actuellement l’objet de toutes les attentions, les recherches sur les migrations de retour sur ce continent restent relativement peu développées. Organisé en partenariat avec l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), ce projet a pour objectif d’appuyer et de contribuer à la recherche interdisciplinaire sur la migration de retour, et plus largement sur les migrations en Afrique de l’Ouest, par l’organisation de deux journées d’étude dédiées à cette thématique à Dakar. Il sera également l’occasion de valoriser une enquête sur la migration de retour de France et d’Espagne réalisée en 2017 et 2018 à Dakar et dans trois autres régions du Sénégal (enquête TEMPER).
Ce projet a deux objectifs principaux :
- Appuyer la recherche sur le retour et soutenir le développement de collaborations interdisciplinaires entre fellows, chercheurs du Sud, institutions et société civile
Pour cela, un appel à communications pluridisciplinaire sera élaboré en concertation avec les chercheurs sénégalais de différentes universités, et qui encouragera la participation d’étudiants et de jeunes chercheurs.
Des fellows sociologues, démographes, géographes et économistes, basés en France et au Sénégal, présenteront leurs travaux en cours et exploreront les possibles croisements de leurs recherches, notamment les possibilités de publications utilisant des méthodes mixtes
Cet évènement sera également l’occasion de dialoguer sur la question du retour avec des représentants du gouvernement sénégalais, des organisations internationales et de la société civile.
- Valorisation de l’enquête TEMPER : afin de faire connaître et de faciliter l’utilisation de cette enquête dont les données seront bientôt librement disponibles, nous présenterons les objectifs, la méthodologie, le terrain (notamment par l’intervention des enquêteurs ayant participé à la collecte) et de premiers résultats. Un atelier – ciblant particulièrement les étudiants en master et doctorat – sera en outre proposé afin d’expliquer la structure, les conditions d’analyse de l’enquête et d’offrir une première occasion de manipuler les données.
Des publications conjointes, un numéro spécial et des collaborations renforcées avec des institutions du Sud figurent parmi les résultats attendus de ces deux journées.
Projet TriBloc – « Tri migratoire » et expériences du blocage : Afrique, Amérique, Europe
Porteur :
BOYER Florence, Chargée de recherche, IRD. Unité Mixte de Recherche « Migrations et Société » (URMIS) – CNRS (UMR 8245) – IRD (UMR 205) – Université de Paris – Université Côte d’Azur. En accueil au Groupe d’Études et de Recherches Migrations Espaces et Sociétés (GERMES), Université Abdou Moumouni, Niamey.
Participants :
- FARET Laurent, Professeur, Université de Paris, Centre d’Études en Sciences Sociales sur les Mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA) – IRD (UMR 245) – Université de Paris – INALCO. En accueil au Centro de Investigaciones y Studios Superiores en Anthropologia Social (CIESAS), Mexico
- LESTAGE Françoise, Professeur Université de Paris. Unité Mixte de Recherche « Migrations et Société » »(URMIS) – CNRS (UMR 8245) – IRD (UMR 205) – Université de Paris – Université Côte d’Azur
- PARIS POMBO Maria Dolores, Chercheure, El Colegio de la Frontera Norte (COLEF), Tijuana
- POTOT Swanie, Chargée de recherche, CNRS. Unité Mixte de Recherche « Migrations et Société » (URMIS) – CNRS (UMR 8245) – IRD (UMR 205) – Université de Paris – Université Côte d’Azur.
Présentation : Les populations migrantes ont à faire face à des politiques migratoires qui participent de la production de situations de blocage ; si celles-ci n’empêchent pas le passage, elles tendent à le limiter et à distinguer ceux qui auront un accès et ceux qui se heurteront aux barrières. L’objectif de ce colloque « Tri migratoire » et expériences du blocage : Afrique, Amérique, Europe », est d’analyser la diversité des situations migratoires produites par le blocage à différentes échelles sociales, spatiales et temporelles en fonction de leur contexte de production. L’ambition est aussi de participer à la construction d’une comparaison entre ces situations sur les trois continents.
Ainsi, comment se construisent les interactions entre les acteurs de la mise à l’écart des personnes en situation de mobilité ? Comment le « tri migratoire » y participe-t-il ? Comment la mise à l’écart est devenue une composante du filtrage ? Il s’agit d’interroger ce « tri migratoire » au regard des expériences contextualisées, en portant attention à des expressions concrètes, situées et historicisées du lien entre politiques locales, nationales ou suprarégionales et leurs effets sur les situations des populations en mobilité.
Ces journées sont organisées autour de quatre tables-rondes portant sur les effets de catégorisation et de contournements dans l’usage des « vulnérabilités », sur les expériences bureaucratiques et administratives des personnes et sur les logiques de visibilité et invisibilité dans les espaces urbains de marginalité. La quatrième table-ronde vise à renforcer le dialogue entre chercheurs, acteurs de la société civile autour d’une situation de frontière originale, celle des Alpes-Maritimes.
Ce colloque s’accompagne de deux temps de réflexion autour de la comparaison au travers d’une sortie de terrain et d’une journée d’échanges sur les méthodes. Une publication bilingue présentant les résultats de l’ensemble de ces journées sera réalisée.