En attendant la reprise de ses programmes habituels, l’Institut Convergences Migrations vous propose son ciné-club en ligne, en prolongement du cycle « Migrations : des films et des chercheurs ». Confinés.es ou non, partons à la (re)découverte de films d’hier et d’aujourd’hui : récits d’exil et de frontières, mais aussi d’amour et d’hospitalité.
Cette seconde séance présente le fruit d’une collaboration entre la réalisatrice Naïs Van Laer, et la chercheuse Yasmine Bouagga, fellow de l’Institut Convergences Migrations.
Tiers-Paysage de Naïs Van Laer avec la collaboration de Yasmine Bouagga
Réalisé en 2011 avec une famille rom, le film Tiers-Paysage restitue, de façon intimiste, son quotidien, entre la ferraille, la mendicité, les allers-retours en Roumanie, les moments d’inquiétude et les moments de joie. Tourné dans un bidonville à Montpellier en plein débat sur l’expulsion des campements, en 2009–2010, le film a voulu prendre le contre-pied d’une sur-politisation de ce sujet.
Sans chiffres, sans voix-off, sans sensationnalisme, sans pathos non plus, nous avons centré le regard sur trois générations de femmes qui cohabitent dans des cabanes précaires. Si le récit de leurs histoires documente la condition de personnes migrantes pauvres, le film est aussi un essai sur le lieu des marges et ses habitants. Tout au long du temps partagé, les pelleteuses, les bulldozers et les grues étendent l’emprise de la ville et l’espace du bidonville est voué à la disparition.
Ce Tiers-Paysage, né du croisement des regards d’une cinéaste formée aux Beaux-arts et d’une sociologue est inspiré par Gilles Clément pour qui « Tiers paysage renvoie à tiers-état (et non à tiers-monde). Espace n’exprimant ni le pouvoir ni la soumission au pouvoir » (in Manifeste du Tiers Paysage, G. Clément, 2004)
Yasmine Bouagga