- Publication : Presses de l’École française de Rome
- Langue : français/italien
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Résumé
Le 1er août 2018, Alessio Figalli recevait au Congrès international des mathématiciens à Rio de Janeiro la médaille Field, la plus haute distinction dans cette discipline. Les nombreuses réactions dans la péninsule et ailleurs se félicitaient de ce témoignage de vitalité d’une science italienne affaiblie par le manque de moyens structurel qui a défait l’Université dans le pays. Il y a pourtant peu de sens à enfermer dans un cadre national un mathématicien qui se définit lui-même comme un « citoyen du monde » (cittadino del mondo), né à Rome, titulaire d’une laurea de la Scuola normale superiore de Pise, docteur de l’École normale supérieure de Lyon, et dont la carrière s’est déroulée successivement au CNRS, à l’École polytechnique de Paris, à l’université d’Austin et à l’École polytechnique de Zurich. Si les prix internationaux, les congrès et les classements sont propices à la mise en compétition des « sciences nationales », cette notion a‑t-elle seulement un sens ? En a‑t-elle jamais eu, même au plus fort des constructions nationales du xixe et du premier xxe siècle ? C’est à cette question que s’attaque le présent dossier.