- Mouvements
- 2019
- revue en ligne
- Français
- page de référence : ici
Présentation
À l’automne 2018, l’historien Gérard Noiriel a publié sur son blog personnel un long texte particulièrement relayé et discuté parmi les chercheur.e.s en sciences sociales sur les réseaux sociaux. Il y commente la controverse entre Mark Lilla et Eric Fassin au sujet du concept de « gauche identitaire » et élargit son propos à l’écriture de l’histoire des classes populaires. Il reprend notamment une idée développée dans l’introduction de son nouveau livre, Une histoire populaire de la France : « la crise du mouvement ouvrier a considérablement affaibli les luttes sociales au profit des conflits identitaires. Le projet d’écrire une histoire populaire du point de vue des vaincus a été accaparé par les porte-parole des minorités (religieuses, raciales, sexuelles) pour alimenter des histoires féministes, multiculturalistes ou postcoloniales, qui ont contribué à marginaliser l’histoire des classes populaires. Il suffit de consulter la bibliographie des articles et ouvrages publiés en histoire ces dernières années ou de regarder les recrutements sur des postes universitaires pour être convaincu de cette remarque ». L’accueil enthousiaste de ce texte auprès de certain.e.s chercheur.e.s en sciences sociales nous a étonné.e.s et interpellé.e.s. En tant que chercheur.e.s travaillant sur ces questions, il nous était difficile de rester silencieux/euses, pour au moins deux raisons […]
Sommaire
Abdellali Hajjat et Silyane Larcher : « Intersectionnalité. Introduction au dossier »
Eléonore Lépinard et Sarah Mazouz : « Cartographie du surplomb. Ce que les résistances au concept d’intersectionnalité nous disent sur les sciences sociales en France »
Silyane Larcher : « Sur les ruses de la raison nationale Généalogie de la question raciale et universalisme français »
Lila Belkacem, Lucia Direnberger, Karim Hammou et Zacharias Zoubir : « Prendre au sérieux les recherches sur les rapports sociaux de race »
Audrey Célestine, Abdellali Hajjat et Lionel Zevounou : « Rôle des intellectuel·les, universitaires ‘minoritaires’, et des porte-parole des minorités »