- Revue : Migrations Société
- 2018/4 (N° 174)
- p. 123 à 139
- Page de référence : https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2018–4‑page-123.htm?contenu=article
Résumé
Les migrations internationales chinoises sont anciennes et ont connu des formes de circulation et de re-migration, il est ainsi difficile d’évaluer la population composant l’ensemble des diasporas chinoises. Une définition de cette population s’avère elle-même délicate, puisqu’il n’est pas aisé d’identifier les descendants d’immigrés, héritiers de la migration chinoise ancestrale, et les immigrés qui ont contracté des mariages interethniques lorsqu’ils ont pris la nationalité du pays d’installation, alors même qu’ils peuvent se sentir « ethniquement » chinois. Peu de recensements nationaux tiennent compte de l’appartenance des individus à une collectivité ethnique. Par exemple, en France, pour définir un immigré — selon les critères de l’Institut national de la statistique et des études économiques (insee) : personne née étrangère à l’étranger — les individus sont distingués selon leur situation juridique au regard de la nationalité : Français de naissance, Français par acquisition, étrangers, et/ou de leur lieu de naissance. Toutefois, en France, les recensements permettent de montrer que l’histoire des immigrés chinois est ancienne. Ainsi, le recensement de 1911 faisait déjà état de 283 ressortissants chinois, tandis qu’en 2014, ils étaient 99 528 immigrés (chinois ou français, nés chinois à l’étranger).
La diaspora chinoise est constituée d’une multitude de groupes ethniques et linguistiques. Elle peut être appréhendée comme une entité socio-spatiale (ou un « peuple ») capable de se reproduire dans la dispersion…