Zhipeng Li, « La diaspora entrepreneuriale Wenzhou en région parisienne : une diaspora parmi les diasporas chinoises », Migrations Société, 2018/​4 (N° 174)

Résumé

Les migra­tions inter­na­tio­nales chinoises sont anciennes et ont connu des formes de circu­la­tion et de re-migra­tion, il est ainsi diffi­cile d’évaluer la popu­la­tion compo­sant l’ensemble des diasporas chinoises. Une défi­ni­tion de cette popu­la­tion s’avère elle-même déli­cate, puisqu’il n’est pas aisé d’identifier les descen­dants d’immigrés, héri­tiers de la migra­tion chinoise ances­trale, et les immi­grés qui ont contracté des mariages inter­eth­niques lorsqu’ils ont pris la natio­na­lité du pays d’installation, alors même qu’ils peuvent se sentir « ethni­que­ment » chinois. Peu de recen­se­ments natio­naux tiennent compte de l’appartenance des indi­vidus à une collec­ti­vité ethnique. Par exemple, en France, pour définir un immigré — selon les critères de l’Institut national de la statis­tique et des études écono­miques (insee) : personne née étran­gère à l’étranger — les indi­vidus sont distin­gués selon leur situa­tion juri­dique au regard de la natio­na­lité : Fran­çais de nais­sance, Fran­çais par acqui­si­tion, étran­gers, et/​ou de leur lieu de nais­sance. Toute­fois, en France, les recen­se­ments permettent de montrer que l’histoire des immi­grés chinois est ancienne. Ainsi, le recen­se­ment de 1911 faisait déjà état de 283 ressor­tis­sants chinois, tandis qu’en 2014, ils étaient 99 528 immi­grés (chinois ou fran­çais, nés chinois à l’étranger).
La diaspora chinoise est consti­tuée d’une multi­tude de groupes ethniques et linguis­tiques. Elle peut être appré­hendée comme une entité socio-spatiale (ou un « peuple ») capable de se repro­duire dans la dispersion…