Michel Agier, L’Etranger qui vient. Repenser l’hospitalité, 2018

Présentation

La condi­tion d’étranger est appelée à se répandre. Mais la mobi­lité que l’on se plaît à célé­brer se heurte aux fron­tières que les États-nations dressent face aux « migrants », traités en ennemis plutôt qu’en hôtes.
Mis en demeure de pallier l’hostilité de leurs gouver­nants, beau­coup de citoyens se sont retrouvés acculés à faire quelque chose : accueillir, nourrir ou trans­porter des voya­geurs en détresse. Ils ont ainsi réveillé une vieille tradi­tion anthro­po­lo­gique qui semblait endormie, celle de l’hospitalité. Cette façon d’entrer en poli­tique par la petite porte de chez soi qu’on ouvre montre toute­fois ses limites. Chaque héber­ge­ment est une goutte d’eau dans l’océan de l’errance globale et la faveur dont procèdent de tels gestes ne saurait dura­ble­ment faire office de sauf-conduit.
Michel Agier nous invite à repenser l’hospitalité au prisme de l’anthropologie, de la philo­so­phie et de l’histoire. S’il en souligne les ambi­guïtés, il révèle aussi sa capa­cité à déranger l’imaginaire national. Car l’étranger qui vient nous demande de penser autre­ment la place de chacun et chacune dans le monde.

L’auteur

Michel Agier est anthro­po­logue, cher­cheur à l’Institut de recherche pour le déve­lop­pe­ment et direc­teur d’études à l’EHESS. Il dirige le programme Babels (Agence natio­nale de la recherche, 2016–2018). Il a notam­ment publié Gérer les indé­si­rables (Flam­ma­rion, 2008) et La Condi­tion cosmo­po­lite (La Décou­verte, 2013).