De facto n°23 | Novembre 2020

23 | Novembre 2020 

Diaspora chinoise, générations, engagement 

Parler de diaspora chinoise, permet de prendre en compte à la fois les immi­grés arrivés de Chine, ou des Chines (Répu­blique popu­laire, Taiwan, Hong Kong et Macao), et les immi­grés arrivés des commu­nautés chinoises outre-mer, en parti­cu­lier les réfu­giés du Sud-est asia­tique de culture chinoise. Au-delà des diffé­rentes routes de migra­tion et d’exil, la diver­sité de la diaspora tient aussi au passage des géné­ra­tions : enfants et petits-enfants de migrants font vivre et trans­forment la vie commu­nau­taire de la diaspora et les repré­sen­ta­tions de la popu­la­tion d’origine chinoise en France. Le passage d’une géné­ra­tion à l’autre est parti­cu­liè­re­ment inté­res­sant lorsque l’on s’intéresse aux formes d’engagement, d’action collec­tive et de prise de parole dans l’espace public.

Des collec­tifs de sans-papiers aux mani­fes­ta­tions contre les violences orga­ni­sées par les entre­pre­neurs chinois, ce numéro de De facto s’in­té­resse aux mobi­li­sa­tions d’immigrés chinois qui sont deve­nues un peu plus visibles depuis une décennie. Aurore Merle revient sur ces actions collec­tives à partir du dialogue engagé entre acteurs chinois et auto­rités locales en Seine-Saint-Denis. Ya-Han Chuang et Hélène Le Bail, quant à elles, décrivent le réper­toire d’actions des plus jeunes, descen­dants de l’immigration non seule­ment chinoise mais plus large­ment asia­tique. Khatharya Um évoque l’importance du travail de mémoire engagé par les Teochews du Cambodge dans un souci de trans­mis­sion et de répa­ra­tion. Enfin, Baptiste Coul­mont intro­duit les ques­tions de parti­ci­pa­tion élec­to­rale encore peut explo­rées parmi la popu­la­tion d’origine asiatique.

Hélène Le Bail et Ya-Han Chuang, coor­di­na­trices scien­ti­fiques du numéro

Ce numéro est élaboré en lien avec deux projets de recherche. Le premier, « Chinois​.es et Île-de-France » (financé par le programme Émer­gences de la Ville de Paris), s’intéresse aux migrants chinois et à leurs descen­dants venus de Répu­blique popu­laire de Chine ou appar­te­nant à la diaspora chinoise, en parti­cu­lier aux Chinois origi­naires d’Asie du sud-est (Laos, Cambodge, Vietnam). Le second, PolAsie (co-financé par l’IC Migra­tions et l’ANR) vise à étudier les processus de socia­li­sa­tion et la parti­ci­pa­tion poli­tique des « Asia­tiques » en France.