De facto n°4 | Fév. 2019

4 | Février 2019 

Le maintien de l’État providence est-il compatible avec l’accueil des migrants ? 

Ce mois-ci, De facto a décidé de tordre le cou à une idée reçue : notre État Providence, pourvoyeur de protections multiples, serait menacé par l’arrivée de nouveaux migrants. Dans un récent sondage, deux tiers des Français se disaient convaincus que ceux présents sur notre sol jouent déjà un rôle négatif sur les finances publiques. Pourtant les économistes de la migration sont unanimes : un immigré ne coûte pas plus qu’il ne rapporte à l’État. Sur le long terme, les migrations représentent même un bénéfice économique pour les pays d’accueil. Pourquoi cet écart entre les perceptions et la réalité que brossent ces spécialistes à partir de données fiables et d’une méthode scientifique rigoureuse ? L’économie serait-elle instrumentalisée pour nourrir des débats qui négligent volontairement les chiffres et les faits qu’analyse la recherche ? 
Dans Paroles de chercheur, Hippolyte d’Albis rappelle que l’immigré ne représente aucunement un « fardeau » dans les pays de l’OCDE où il s’installe et travaille. Il fait plus souvent partie des actifs, soit ceux qui participent le plus aux finances publiques, remarque l’économiste Xavier Chojnicki dans la rubrique Sur le terrain où il nous explique comment il a procédé pour arriver à ces conclusions. La démographe Annabel Desgrées du Loû tord le cou à l’idée reçue « les migrants viennent en France pour profiter de notre système de santé ». L’étude Parcours, qu’elle a coordonnée, montre que 90% des immigrés d’Afrique subsaharienne qui ont contracté le SIDA ou l’hépatite B (c’est la population la plus touchée en France, avec les homosexuels) l’apprennent après leur arrivée sur le sol français. De facto continue son exploration de l’iconographie en lien avec les migrations dans sa rubrique En images, avec le travail de l’anthropologue Marina Chauliac auprès de demandeurs d’asile à Villeurbanne. La nouvelle revue de presse est également en ligne. N’hésitez pas à consulter les numéros précédents de De facto qui abordent un sujet différent et intemporel chaque mois sur les migrations avec les 280 chercheurs fellows de l’Institut Convergences Migrations.

Sur le terrain 

Les médias parlent des migrations 

Revue de presse mensuelle