« Contrairement à ce qui a pu être dit [sur le nouveau pacte migratoire européen], la France ne va pas devoir accueillir énormément », Camille Schmoll, France Inter, 7 juin 2024.

Camille Schmoll, direc­trice d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, géographe et cher­cheuse affi­liée à l’IC Migra­tions, a été invitée par la radio France Inter au sein de l’émis­sion Une semaine en Europe le 7 juin, à la veille des élec­tions européennes. 

Son inter­ven­tion décrypte plusieurs enjeux liés aux ques­tions migra­toires au sein de l’Union euro­péenne. Elle revient notam­ment sur le Pacte sur la migra­tion et l’asile adopté en avril dernier par l’UE. Ce dernier prévoit entre autres la mise en place d’un système de « quota de soli­da­rité annuel », plus flexible que le méca­nisme de répar­ti­tion préexis­tant. Les demandes d’asiles pour­ront être trans­fé­rées dans un autre Etat membre que celui dans lequel est arrivé en premier le demandeur. 

« C’est vrai que le pacte [euro­péen sur la migra­tion et l’asile] est assez contrai­gnant. Du point de vue des États-nations – et on voit bien la posi­tion du Rassem­ble­ment National – il va falloir se conformer à un certain nombre de règle­ments », explique la géographe. 

« Mais, contrai­re­ment à ce qui a pu être dit, on ne va pas devoir accueillir énor­mé­ment : les chiffres de la répar­ti­tion sont très réduits et des alter­na­tives à la relo­ca­li­sa­tion sont prévues. […] On peut par exemple verser 20 000 euros pour un deman­deur d’asile qu’on refu­se­rait, ou contri­buer à la construc­tion de murs aux fron­tières exté­rieures de l’UE », complète Camille Schmoll

« Pour la France, on parle de 4000 relo­ca­li­sa­tions par an sur les 30 000 annon­cées, c’est très peu et il faut rappeler que la France a le choix de relo­ca­liser où elle le souhaite. L’idée que les personnes vont être relo­ca­li­sées dans les campagnes relève du fantasme », précise t‑elle.

Pour écouter l’émis­sion en entier :