Camille Schmoll, directrice d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, géographe et chercheuse affiliée à l’IC Migrations, a été invitée par la radio France Inter au sein de l’émission Une semaine en Europe le 7 juin, à la veille des élections européennes.
Son intervention décrypte plusieurs enjeux liés aux questions migratoires au sein de l’Union européenne. Elle revient notamment sur le Pacte sur la migration et l’asile adopté en avril dernier par l’UE. Ce dernier prévoit entre autres la mise en place d’un système de « quota de solidarité annuel », plus flexible que le mécanisme de répartition préexistant. Les demandes d’asiles pourront être transférées dans un autre Etat membre que celui dans lequel est arrivé en premier le demandeur.
« C’est vrai que le pacte [européen sur la migration et l’asile] est assez contraignant. Du point de vue des États-nations – et on voit bien la position du Rassemblement National – il va falloir se conformer à un certain nombre de règlements », explique la géographe.
« Mais, contrairement à ce qui a pu être dit, on ne va pas devoir accueillir énormément : les chiffres de la répartition sont très réduits et des alternatives à la relocalisation sont prévues. […] On peut par exemple verser 20 000 euros pour un demandeur d’asile qu’on refuserait, ou contribuer à la construction de murs aux frontières extérieures de l’UE », complète Camille Schmoll
« Pour la France, on parle de 4000 relocalisations par an sur les 30 000 annoncées, c’est très peu et il faut rappeler que la France a le choix de relocaliser où elle le souhaite. L’idée que les personnes vont être relocalisées dans les campagnes relève du fantasme », précise t‑elle.
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