François Héran, professeur au Collège de France et président de l’Institut Convergences Migrations démonte, dans une tribune publiée dans Le Monde, les mythes et les clichés sur l’immigration en France.
Il rappelle que la majorité des migrants se rend dans les pays limitrophes faute de ressources et une faible part seulement se rend en France : « Sur la décennie 2013–2022, la France est restée à la traîne de l’Union européenne. Elle n’a enregistré sur cette période que 3 % des demandes déposées en Europe par les Syriens, contre 48 % pour l’Allemagne ». La France est donc loin d’avoir pris sa part.
François Héran dément également le mythe de l’appel d’air qui prétend que la France serait si généreuse qu’elle attirerait de nombreux migrants. C’est faux, la protection sociale n’a suscité aucun appel d’air : « La France n’est pas, loin s’en faut, le pays d’Europe qui, en proportion, a le plus attiré les demandeurs de refuge ».
De plus, d’après lui, la fermeture des frontières prônée par de nombreux pays européens encourage l’activité des passeurs : « Plus on ferme les frontières, plus ils relèvent leurs tarifs, plus ils s’enrichissent, sans que la demande de passage se tarisse pour autant ».
Il affirme que l’objectif « Immigration zéro » souhaité par certains dirigeants européens et français, n’est pas réaliste. Une surenchère de la fermeté ne contribuerait qu’à davantage de violations des droits fondamentaux.
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