AAC : Dossier « Savoirs, voix et pouvoir », Forced Migration Review — LIMITE : 15/​02/​2022

Appel à contributions

Sortie prévue enjuillet 2022

Date limite de soumis­sion des articles : 15 février 2022

Dans le domaine de la migra­tion forcée, quelles savoirs sont valo­risés et quelles voix sont enten­dues ? Qu’est-ce qui doit changer pour remé­dier aux déséqui­libres de pouvoir consé­quents en matière de repré­sen­ta­tion dans la poli­tique, la pratique et la recherche ? 

Au cours des dernières années, les débats sur la race, la repré­sen­ta­tion et l’iné­ga­lité ont soulevé des ques­tions de pouvoir et de voix chez des personnes qui ne s’étaient pas encore mobi­li­sées à propos de sujets comme la margi­na­li­sa­tion ou l’ex­clu­sion et ce, tout en donnant un nouvel élan à d’autres personnes déjà actives dans la remise en cause du statu quo. Des programmes de loca­li­sa­tion au sein du secteur de l’aide, des mouve­ments sociaux tels que Black Lives Matter et des débats plus vastes sur la déco­lo­ni­sa­tion ont suscité une réflexion sur les inéga­lités qui existent dans le domaine de la migra­tion forcée en ce qui concerne la recherche et les savoirs ainsi que les poli­tique et les pratiques. Le numéro 70 de RMF se concentre sur la façon dont les savoirs sont produits, partagés et reçus ainsi que sur les chan­ge­ments qui peuvent et doivent inter­venir pour contri­buer à garantir que le pouvoir soit partagé et que des voix plus diverses soient enten­dues et valorisées.

Une analyse récente menée par le Local Enga­ge­ment Refugee Research Network (LERRN) a montré que si la grande majo­rité des réfu­giés dans le monde vivent dans le Sud, seul un très faible pour­cen­tage des articles publiés dans les prin­ci­pales revues consa­crées aux réfu­giés ont été rédigés par des auteurs prove­nant des insti­tu­tions univer­si­taires de ces régions. Au sein des ONG et des espaces de plai­doyer et d’éla­bo­ra­tion des poli­tiques, la sous-repré­sen­ta­tion et la mise à l’écart des personnes les plus touchées par la migra­tion forcée font que celles-ci se trouvent large­ment absentes des conver­sa­tions déter­mi­nantes et des organes déci­sion­nels. Il est clair qu’il est urgent de changer les choses. 

Ce numéro de RMF cherche à encou­rager le débat en posant des ques­tions diffi­ciles sur la situa­tion actuelle et sur ce qui doit changer afin d’en­ri­chir la recherche ainsi que les poli­tiques et les pratiques en matière de migra­tion forcée. Il n’est pas simple de garantir une plus grande repré­sen­ta­tion, et de s’assurer d’une réelle diver­sité d’ori­gines et d’ex­pé­riences parmi les cher­cheurs et les déci­deurs. En invi­tant un large éven­tail d’au­teurs à débattre des ques­tions ci-dessous, nous espé­rons que ce numéro mettra en lumière les défis exis­tants et explo­rera la manière dont ils peuvent être abordés et surmontés. 

Ce numéro de RMF ouvrira un forum pour mettre en commun des expé­riences et des pratiques opti­males et permettra de débattre des pers­pec­tives et de faire des recom­man­da­tions. Les rédac­trices de RMF recherchent tout parti­cu­liè­re­ment des contri­bu­tions orien­tées vers la pratique et la poli­tique, y compris des études de cas, qui reflètent un large éven­tail d’ex­pé­riences et d’opi­nions et abordent des ques­tions telles que les suivantes :

Voix et représentation

  • Quelles pers­pec­tives et quels inté­rêts déter­minent les poli­tiques et les pratiques, et comment ce domaine de la migra­tion forcée peut-il être rendu plus équi­table ? Qu’est-ce qui perpétue les inéga­lités ? Que risque-t-on si le statut quo est maintenu ? 
  • Quels facteurs expliquent les parti pris actuels de la recherche sur les dépla­ce­ments forcés ? Comment ces inté­rêts et ces facteurs peuvent-ils être modi­fiés ou surmontés ?
  • Quels sont les défis que doivent relever les cher­cheurs et les acti­vistes situés dans le Sud pour se faire entendre par le biais de diffé­rents canaux : confé­rences, forums poli­tiques, acti­visme ou publi­ca­tions, par exemple ? 
  • Comment les débats sur la déco­lo­ni­sa­tion convergent-ils avec la produc­tion et le partage des savoirs dans le domaine du dépla­ce­ment ? Comment d’autres facteurs tels que le genre, la race et le statut socio-écono­mique se recoupent-ils dans ce domaine ?
  • Comment les voix des migrants forcés sont-elles exclues des débats poli­tiques et des programmes de recherche et quels sont les obstacles qui entravent l’inclusion ? Existent-il des exemples de personnes ayant une expé­rience vécue de la migra­tion forcée qui ont réussi à trans­mettre leurs savoirs de manière à influencer avec succès les poli­tiques et/​ou les pratiques, et qui sont ces personnes ? 
  • Comment les flux de finan­ce­ment affectent-ils les prio­rités et les approches de la recherche, et avec quelles impli­ca­tions en termes de voix et de pouvoir ? Comment les organes déci­sion­naires et les dona­teurs façonnent-ils les ques­tions à l’ordre du jour dans la recherche et quelles sont les consé­quences de ce type de dynamiques ? 
  • Comment la langue affecte-t-elle la produc­tion et le partage/​la trans­mis­sion des savoirs ? Plus parti­cu­liè­re­ment, en quoi le recours à l’an­glais ou d’autres langues colo­niales peut-il affecter les idées et les pers­pec­tives et leur conférer de l’influence ? Quel rôle les langues locales jouent-elles et devraient-elles jouer dans le partage des savoirs et des perspectives ? 

Réponse et responsabilité

  • Quels chan­ge­ments les orga­ni­sa­tions, les gouver­ne­ments et les éditeurs qui travaillent sur la migra­tion forcée doivent-ils effec­tuer afin d’ac­croître la repré­sen­ta­tion des personnes qui ont une expé­rience vécue de la migra­tion forcée (que ce soit person­nel­le­ment ou dans leur envi­ron­ne­ment) en tant que leaders, auteurs ou déci­sion­naires ? À quoi ressemble et devrait ressem­bler une prise de respon­sa­bi­lité face aux chan­ge­ments nécessaires ? 
  • A quoi ressemble la co-produc­tion ou le parte­na­riat dans la recherche ou dans l’activisme/​le plai­doyer ? Comment bien faire dans ce domaine ? 
  • Comment les diffé­rents types d’ou­tils ou de canaux de commu­ni­ca­tion (tels que les rapports, les articles de jour­naux, les présen­ta­tions orales et les médias sociaux) affectent-ils la manière dont les connais­sances sont reçues par les publics impli­qués dans les poli­tiques et les pratiques rela­tives à la migra­tion forcée ? 
  • Que peuvent apprendre les personnes travaillant sur les ques­tions ayant trait à la voix et au pouvoir en matière de migra­tion forcée d’autres domaines de pratique et d’étude ? Quelles études de cas existent et quelles leçons peut-on en tirer ? 
  • Comment les migrants forcés parti­cipent-ils à l’éla­bo­ra­tion de la recherche ou à la concep­tion des projets ? Comment béné­fi­cient-ils des savoirs produits grâce à leurs contributions ? 
  • Comment les outils utilisés pour le suivi, l’éva­lua­tion, la respon­sa­bi­lité et l’ap­pren­tis­sage (moni­to­ring, evalua­tion, accoun­ta­bi­lity and lear­ning – MEAL) et pour la collecte et l’ana­lyse des données abordent-ils les ques­tions de pouvoir et de voix dans le domaine de la migra­tion forcée ? 

Chez RMF, nous nous enga­geons à examiner nos propres pratiques et processus afin de prendre des mesures pratiques et parti­ciper au chan­ge­ment que nous voulons voir survenir. 

Date limite de soumis­sion des articles : 15 février 2022

Nous accep­tons les articles de 1 200 à 2 500 mots. Veuillez noter que le maximum de 2 500 mots inclut les notes de fin de texte. Nous accep­tons les articles en anglais, arabe, fran­çais et espa­gnol. Si vous souhaitez soumettre votre article dans une autre langue, veuillez l’in­di­quer lorsque vous nous envoyez un cour­riel pour exposer votre sujet et nous discu­te­rons des options avec vous. 

AVANT DE RÉDIGER VOTRE ARTICLE : Si vous êtes inté­ressé et que vous souhaitez contri­buer, veuillez envoyer un cour­riel aux rédac­trices de RMF à l’adresse fmr@​qeh.​ox.​ac.​uken y incluant quelques phrases sur le sujet que vous proposez afin que nous puis­sions vous faire part de nos réac­tions. Nous vous indi­que­rons si nous sommes inté­res­sées par votre article et vous donne­rons alors de plus amples conseils accom­pa­gnés de nos critères de soumis­sion. Nous sommes heureuses de corres­pondre en anglais, fran­çais et espa­gnol et dans une certaine mesure égale­ment en arabe. 

Remarque : Nous deman­dons à tous nos auteurs de prendre en consi­dé­ra­tion la perti­nence de leurs réponses par rapport aux personnes LGBTIQ+, aux personnes âgées et aux autres groupes présen­tant des vulné­ra­bi­lités et des carac­té­ris­tiques spéci­fiques, et de tenter d’inclure à leurs articles une approche tenant compte du genre. 

Nous souhai­tons pouvoir refléter dans la revue les expé­riences et les connais­sances des commu­nautés et des personnes direc­te­ment concer­nées par les ques­tions abor­dées. Si vous avez des sugges­tions de collègues ou d’autres personnes qui pour­raient avoir envie de contri­buer, n’hé­sitez pas à nous envoyer un cour­riel ; nous sommes heureuses d’aider les auteurs à élaborer un article et sommes dési­reuses de faire en sorte que les pers­pec­tives des personnes dépla­cées trouvent leur place dans la revue. 

En plus des commen­taires habi­tuels que les rédac­trices donnent à tous les auteurs poten­tiels, nous prévoyons d’accompagner ce numéro de conseils écrits (dispo­nibles en quatre langues), d’un sémi­naire en ligne sur comment écrire pour RMF qui aura lieu en novembre (avec inter­pré­ta­tion en quatre langues) et, pour quelques personnes, d’un mentorat indi­vi­duel donné par le projet LERRN de l’uni­ver­sité Carleton. Nous avons plei­ne­ment conscience que de nombreux personnes n’écrivent pas dans leur langue mater­nelle et sommes dispo­sées à apporter une contri­bu­tion édito­riale impor­tante à ceux et celles qui ont besoin de plus de soutien linguistique. 

Page de référence

Appel à contri­bu­tions en anglais

Appel à contri­bu­tions en arabe

Appel à contri­bu­tions en espa­gnol