Présentation du dossier par Nicolas Puig & Michel Tabet
Les regards anthropologiques sur le Liban sont aussi variés que les approches et trajectoires de ceux et celles qui les élaborent. Ils reflètent les tendances diasporiques de ce petit pays (10452 km2, un chiffre officiel sujet à débat) enclavé et leur diversité témoigne de la richesse des savoirs produits à partir de son sol. Néanmoins, ils partagent d’être des regards anthropologiques en temps d’incertitude. En effet, le Liban est un pays ambivalent pour la recherche dans le monde arabe. À la fois accessible et traversé par de nombreuses tensions, il offre à l’anthropologie un espace particulièrement fécond pour penser des approches innovantes des crises.
Ce numéro a pour objet d’apporter aux lecteurs francophones un état des lieux de la discipline anthropologique et de présenter les différents paysages et paradigmes ethnographiques qui y sont explorés, en mobilisant les travaux de chercheurs formés, résidant et/ou travaillant dans ce pays. Il n’existe certes pas une anthropologie libanaise unifiée et, à l’image des fragmentations sociales, économiques, et communautaires du pays, les travaux publiés en trois langues (français, anglais, arabe, même si les deux premières sont dominantes car plus valorisées sur le marché académique) sont autant produits par des chercheurs étrangers que libanais qui approchent sur le temps long certaines réalités du pays. Ces derniers sont en poste, quand ils en ont un, au Liban ou à l’étranger et souvent détenteurs d’une double nationalité…
Retrouvez dans ce numéro, les contributions de Hala Caroline Abou Zaki & de Lama Kabbanji.