L’approche transnationale dans les études migratoires. Retour sur 30 ans de travaux

Camille Schmoll, géographe

Depuis une trentaine d’années, les approches transnationales nourrissent les études migratoires, tout en faisant l’objet de nombreuses critiques. Retour sur les limites et les perspectives ouvertes par ces travaux.

Introduction. Un tournant transnational dans les études migratoires ?

Les approches trans­na­tio­nales consti­tuent depuis 30 ans une direc­tion de recherche impor­tante au sein des études migra­toires : on a ainsi pu iden­ti­fier un « tour­nant », un « moment », un « chan­ge­ment radical de pers­pec­tive » ou encore un « para­digme » trans­na­tional[1]Lee J., Carling J. & Orre­nius P., 2014. « The Inter­na­tional Migra­tion Review at 50 : Reflec­ting on Half a Century of Inter­na­tional Migra­tion Research and Looking Ahead », Inter­na­tional Migra­tion Review, vol. 48, n° 1, p. 3–36 ; Levitt P. & Jaworsky N., 2007. « Trans­na­tional Migra­tion Studies. Past Deve­lop­ments and … Lire la suite. Les travaux qui se reven­diquent de cette approche, déve­loppés en Amérique du Nord, décrivent des pratiques de circu­la­tion, des formes d’appartenance et des champs rela­tion­nels qui dépassent les fron­tières natio­nales, des modes de vie ancrés entre deux pays voire dans l’espace complexe d’une commu­nauté dispersée qui ne peut être contenue et réduite aux États-Nations d’origine et d’installation[2]Voir entre autres Basch L., Schiller N. & C. Blanc (dir.), 1993. Nations Unbound. Trans­na­tional Projects, Post­co­lo­nial Predi­ca­ments and Deter­ri­to­ria­lized Nation-States, Londres, Rout­ledge ; Portes A., 1997. « Globa­li­za­tion From Below : the Rise of Trans­na­tional Commu­ni­ties », Prin­ceton Univer­sity. URL : … Lire la suite

En France, cette approche se déve­loppe dès les années 1990 avec notam­ment les travaux d’Alain Tarrius et de Lamia Missaoui[3]Tarrius A. & L. Missaoui, 1995. Arabes de France dans l’économie mondiale souter­raine, Éditions de l’Aube ; Morok­vasic M. & Rudolph H., 2000. Migrants. Les nouvelles mobi­lités en Europe, Paris, L’Harmattan ; Péraldi M., 2001. Cabas et Contai­ners. Acti­vités marchandes infor­melles et réseaux migrants … Lire la suite, ceux de Mirjana Morok­vasic, de Michel Péraldi, ou encore la thèse de Laurent Faret — première thèse sur les migra­tions à affi­cher le « trans­na­tional » dans son titre. Tout en s’inspirant des théo­ries du « trans­na­tio­na­lisme » déve­lop­pées en Amérique du Nord, Laurent Faret s’inscrit égale­ment dans la conti­nuité de travaux de géogra­phie portant sur les champs migra­toires — travaux qui défendent alors déjà la compré­hen­sion des migra­tions dans une tension entre pays d’origine et d’installation[4]On peut notam­ment mentionner les travaux de Roger Béteille, Michel Poinard et Gildas Simon. Voir Dorai K., Hily M., Ma Mung E. & Loyer F., 1998. Bilan des travaux sur la circu­la­tion migra­toire, Synthèse. Migra­tions études, ADRI (Agence pour le déve­lop­pe­ment des rela­tions inter­cul­tu­relles), p.1–12. URL : … Lire la suite. À cette époque, le thème du trans­na­tio­na­lisme se mêle souvent, en France, à celui de la circu­la­tion migra­toire et des diasporas. Cet intérêt ne s’est pas tari : durant les années 2000, le nombre de thèses portant le terme de « trans­na­tional » ou de « trans­na­tio­na­lisme » dans leur titre est impres­sion­nant[5]Parmi les thèses effec­tuées pendant les années 2000, on peut mentionner de façon non exhaus­tive les travaux de Chadia Arab, Sophie Bava, Didem Danis, Fadime Deli, Dana Dimi­nescu, Kamel Doraï, Claire Escof­fier, Cathe­rine Gauthier, Laurent Faret, Thomas Lacroix, Stéphanie Lima, Béné­dicte Michalon, Swanie Potot Monica … Lire la suite.

Toujours très répandue, l’approche évolue avec le rempla­ce­ment progressif du terme de « trans­na­tio­na­lisme » par celui de « trans­na­tional » et avec un recen­tre­ment sur les modes de vie trans­na­tio­naux. Certains thèmes, présents dès les années 1990, se sont renforcés : la reli­gion et le commerce trans­na­tional en parti­cu­lier. Surtout, il en appa­raît de nouveaux parmi lesquels le genre, la famille, la sexua­lité, la « migra­tion connectée » via les espaces numé­riques, le retour (tempo­raire ou défi­nitif), les élites et les hiérar­chies sociales, les ques­tions de race et d’intersectionnalité, l’articulation des migra­tions trans­na­tio­nales avec d’autres pratiques de mobi­lité (tourisme, bi-rési­den­tia­lité, etc.)[6]Parmi les thèses soute­nues depuis le début des années 2010, celles de Norah Benar­rosh-Orsoni, Jennifer Bidet, Anne Bouhali, Léa Barreau, Brenda Le Bigot, Caro­line Caplan, Karine Duplan, Marwa El Chab, Aurore Flipo, Asun­cion Fres­noza-Flot, Amélie Grysole, Sabrina Marchan­dise, Anna Perraudin, Julie Picard, Iris Polyzou, Marti … Lire la suite.

Décloisonner les approches méthodologiques, ouvrir les imaginaires politiques

Parmi les nombreux apports des travaux sur le trans­na­tional, la critique du « natio­na­lisme métho­do­lo­gique » se distingue de toute évidence. En consa­crant le refus de l’échelle natio­nale comme unique cadre de réfé­rence, la critique du « natio­na­lisme métho­do­lo­gique » a enflammé l’imaginaire de toute une géné­ra­tion de chercheur.e.s. C’est autant un renver­se­ment des points de vue sur les caté­go­ries de la migra­tion et les outils de produc­tion de la connais­sance, qu’une ouver­ture à de nouvelles pistes métho­do­lo­gique, épis­té­mo­lo­gique, voire politique.

Dans un article qui a fait date, Andreas Wimmer et Nina Glick-Schiller proposent, en 2002, trois défi­ni­tions du natio­na­lisme métho­do­lo­gique[7]Wimmer A. & Glick-Schiller N., 2002. « Metho­do­lo­gical Natio­na­lism and Beyond : Nation-State Buil­ding Migra­tion and the Social Sciences », Global Networks, vol. 2, n° 4, p. 301–334. : la première corres­pond au fait de négliger le natio­na­lisme ambiant dans les sociétés d’accueil, qui exige bien souvent des migrant.e.s une fidé­lité exclu­sive à l’État-Nation ; la seconde revient à natu­ra­liser l’État-Nation comme conte­nant des problèmes de la société ; la troi­sième revient à déter­miner a priori les limites de l’État d’accueil comme l’unité terri­to­riale légi­time d’observation. Cette critique pointe le fait que les recherches sur les migra­tions dépassent rare­ment un cadre national d’investigation et d’analyse – obscur­cis­sant ainsi l’observation des pratiques et formes d’appartenance trans­na­tio­nales. Les terrains mobiles et multi-situés deviennent alors pratique courante dans de nombreuses recherches, quali­ta­tives et même quan­ti­ta­tives[8]Beau­chemin C. (dir.), 2014. « Special Issue on Multi-sited Approaches to Migra­tion », Inter­na­tional Migra­tion Review, vol. 48, n° 4 et vol. 49, n° 1.. Mais, derrière la critique du natio­na­lisme métho­do­lo­gique, il y a clai­re­ment un argu­ment poli­tique fort : il s’agit d’ouvrir les imagi­naires, de s’émanciper du mythe d’une loyauté unique et exclu­sive à l’État-nation. On peut « être d’ici et d’ailleurs », vivre dans l’entre-deux, jouer et jouir de citoyen­netés flexibles, comme l’écrit Aiwa Ong[9]Ong A., 1999. Flexible Citi­zen­ship, Duke, Duke Univer­sity Press.. Le trans­na­tio­na­lisme appa­raît alors comme poli­ti­que­ment subversif.

Dans ces années, la pers­pec­tive trans­na­tio­nale permet même d’appuyer une forme de plai­doyer alter­mon­dia­liste en faveur de la libre circu­la­tion, voire de l’abolition des fron­tières. En effet, de nombreuses études sur le trans­na­tio­na­lisme mettent en lumière combien la levée des obstacles liés aux passages de fron­tières – en ce qu’elle permet des circu­la­tions fréquentes, voire des retours, ponc­tuels ou défi­ni­tifs – permet de penser autre­ment la migra­tion : en mettant en lumière l’agency, ou « capa­cités » d’auto‑d’organisation, des migrant.e.s, ainsi qu’en remet­tant en cause la pers­pec­tive de « l’installation » (et de l’assimilation) comme horizon unique, défi­nitif et incon­tour­nable de la migration.

On a pu, par la suite, criti­quer le carac­tère exces­si­ve­ment opti­miste – voire néoli­béral – des approches trans­na­tio­nales et leur foca­li­sa­tion trop forte sur l’agency des migrant.e.s. On a aussi pu regretter qu’elles aient complè­te­ment aboli la réflexion sur l’intégration, pour­tant néces­saire. D’autres recherches ont plaidé pour une analyse plus fine et plus nuancée du trans­na­tio­na­lisme, atten­tive à son ancrage dans des processus de stra­ti­fi­ca­tion ou hiérar­chi­sa­tion (sociale, poli­tique, juri­dique) et à son inscrip­tion dans des espaces-temps spéci­fiques[10]Dahinden J., 2010. « The Dyna­mics of Migrants’ Trans­na­tional Forma­tions. Between Mobi­lity and Loca­lity », in : Faist T. & Baubock R. (dir.). Diaspora and Trans­na­tio­na­lism : Concepts, Theo­ries and Methods, Imiscoe Research Serie, Amsterdam, Amsterdam Univer­sity Press, p. 51–71..

Les critiques du transnationalisme

L’approche trans­na­tio­nale porte les défauts de ses qualités. Le trans­na­tio­na­lisme étant un « concept général » (umbrella concept)[11]Vertovec S., 1999. « Concei­ving and Resear­ching Trans­na­tio­na­lism » Ethnic and Racial Studies, vol. 22, n°2, p. 447–462., il couvre toute la gamme des liens écono­miques, poli­tiques, cultu­rels et fami­liaux qui affectent la vie des migrant.e.s et les rela­tions entre les sociétés de desti­na­tion et les lieux d’ori­gine. Cette « variété du trans­na­tio­na­lisme » fait d’ailleurs partie des critiques récur­rentes qui lui sont adres­sées : sarcas­tiques, Waldinger et Fitz­ge­rald parlent ainsi des « nombreuses choses appe­lées trans­na­tio­nales »[12]Waldinger R. & Fitz­ge­rald D., 2004. « Trans­na­tio­na­lism in Ques­tion », American Journal of Socio­logy, vol. 109, n° 5, p. 1177–1195..

Mais ce carac­tère « attrape-tout » n’est, loin de là, pas la seule critique qu’on puisse adresser aux travaux sur le trans­na­tional. Les critiques du trans­na­tio­na­lisme sont nombreuses, y compris de la part d’auteur.e.s convaincus de l’intérêt heuris­tique d’une telle démarche. D’abord, comme le remarque Nancy L. Green, les historien.ne.s se sont rapi­de­ment ques­tionnés le carac­tère « nouveau » du trans­na­tional et ont montré l’exis­tence de ces phéno­mènes par le passé[13]Foner N., 1997. « What’s New About Trans­na­tio­na­lism ? New York Immi­grants Today and at the Turn of the Century », Diaspora : A Journal of Trans­na­tional Studies, vol. 6, n° 3, p. 355–375 ; Green N. L. & Waldinger R. (dir.), 2016. A Century of Trans­na­tio­na­lism. Immi­grants and Their Home­land Connec­tion, Urbana, Univer­sity of … Lire la suite.

Une autre critique vise le dépas­se­ment du natio­na­lisme métho­do­lo­gique qui aurait eu pour consé­quence de négliger la force et les ruses de l’État, exer­cées notam­ment à travers le contrôle migra­toire. À la vision idéa­lisée de la libre-circu­la­tion, certain.e.s auteur.e.s ont opposé l’importance de la contrainte au sein du processus migra­toire, afin de replacer le rôle du poli­tique dans la déter­mi­na­tion des pratiques et trajec­toires. Les critical border studies, en parti­cu­lier, ont montré combien aujourd’hui les pratiques trans­na­tio­nales sont large­ment entra­vées par la multi­pli­ca­tion et l’épaississement des fron­tières. Ce retour­ne­ment épis­té­mo­lo­gique, consé­cutif à l’augmentation des recherches sur les fron­tières, néces­site un aggior­na­mento sur ce qu’il faut prendre et ce qu’il faut laisser dans le transnational.

Ensuite, de nombreux travaux, en parti­cu­lier parmi les fémi­nistes, ont montré que la migra­tion trans­na­tio­nale n’est pas néces­sai­re­ment un phéno­mène éman­ci­pa­teur, trans­gressif et géné­ra­teur de mobi­lité sociale et qu’elle n’est pas ouverte à tous. Le trans­na­tio­na­lisme peut être, pour les femmes, lourd de consé­quences en termes de respon­sa­bi­lité et de charges domes­tiques, aussi bien pour celles qui demeurent au foyer en atten­dant leur conjoint, que pour celles qui circulent et sont porteuses d’un double fardeau domes­tique[14]Pratt G. & Yeoh B., 2010. « Trans­na­tional (Counter) Topo­gra­phies », Gender, Place & Culture, vol. 10, n° 2, p. 159–166. DOI : 10.1080/0966369032000079541. À l’ICM, de nombreux travaux ont d’ailleurs porté une atten­tion soutenue aux processus de hiérar­chi­sa­tion sociale, genrée et géné­ra­tion­nelle au sein du trans­na­tio­na­lisme[15]Voir par exemple Safi M., 2018. « Varie­ties of Trans­na­tio­na­lism and Its Chan­ging Deter­mi­nants across Immi­grant Gene­ra­tions : Evidence from French Data » Inter­na­tional Migra­tion Review, vol. 52, n° 3, p. 853–897. DOI :10.1111/imre.12314.

Le transnationalisme est mort, vive le transnational !

L’ap­proche trans­na­tio­nale est encore centrale parmi les direc­tions de recherche qui se sont déve­lop­pées au cours des trente dernières années au sein des études migra­toires. De nombreux aspects de ces dyna­miques y sont abordés, tels que les trans­ferts de fonds, la créa­tion de réseaux sociaux trans­na­tio­naux, l’im­pact des liens des migrants sur le déve­lop­pe­ment au pays d’origine, les ques­tions de citoyen­neté et d’ap­par­te­nance, les modèles de circu­la­tion et de mobi­lité crois­sante, les retours… Si, au fil des années, l’usage même de la notion de trans­na­tio­na­lisme s’est estompé, les approches trans­na­tio­nales restent encore néces­saires. Le déve­lop­pe­ment des ques­tions liées au genre, à la stra­ti­fi­ca­tion sociale et à l’imbrication des rapports de domi­na­tion, aux fron­tières, permet aujourd’hui de porter un regard à la fois plus critique et plus nuancé sur des approches dont la perti­nence reste d’une grande actualité.

Notes

Notes
1 Lee J., Carling J. & Orre­nius P., 2014. « The Inter­na­tional Migra­tion Review at 50 : Reflec­ting on Half a Century of Inter­na­tional Migra­tion Research and Looking Ahead », Inter­na­tional Migra­tion Review, vol. 48, n° 1, p. 3–36 ; Levitt P. & Jaworsky N., 2007. « Trans­na­tional Migra­tion Studies. Past Deve­lop­ments and Future Trends », Annual Review of Socio­logy, vol. 33, p. 129–156 ; Dahinden J., 2017. « Trans­na­tio­na­lism Reloaded : the Histo­rical Trajec­tory of a Concept », Ethnic and Racial Studies. vol. 40, n° 9, p. 1474–1485 ; Green N., 2019. The Limits of Trans­na­tio­na­lism, Chicago, The Univer­sity of Chicago Press.
2 Voir entre autres Basch L., Schiller N. & C. Blanc (dir.), 1993. Nations Unbound. Trans­na­tional Projects, Post­co­lo­nial Predi­ca­ments and Deter­ri­to­ria­lized Nation-States, Londres, Rout­ledge ; Portes A., 1997. « Globa­li­za­tion From Below : the Rise of Trans­na­tional Commu­ni­ties », Prin­ceton Univer­sity. URL : http://​maxweber​.hunter​.cuny​.edu/​p​u​b​/​e​r​e​s​/​S​O​C​2​1​7​_​P​I​M​E​N​T​E​L​/​p​o​r​t​es.pdf ; Portes A., Guar­nizo L. E. & Landolt P. , 1999. « The Study of Trans­na­tio­na­lism : Pitfalls and Promise of an Emergent Research field ». Ethnic and Racial Studies, vol. 22, n° 2, p. 217–237 ; Smith M. P. & Guar­nizo L. E., 1998. Trans­na­tio­na­lism from Below, New Bruns­wick, Tran­sac­tion Publishers.
3 Tarrius A. & L. Missaoui, 1995. Arabes de France dans l’économie mondiale souter­raine, Éditions de l’Aube ; Morok­vasic M. & Rudolph H., 2000. Migrants. Les nouvelles mobi­lités en Europe, Paris, L’Harmattan ; Péraldi M., 2001. Cabas et Contai­ners. Acti­vités marchandes infor­melles et réseaux migrants trans­fron­ta­liers, Maison­neuve et Larose.
4 On peut notam­ment mentionner les travaux de Roger Béteille, Michel Poinard et Gildas Simon. Voir Dorai K., Hily M., Ma Mung E. & Loyer F., 1998. Bilan des travaux sur la circu­la­tion migra­toire, Synthèse. Migra­tions études, ADRI (Agence pour le déve­lop­pe­ment des rela­tions inter­cul­tu­relles), p.1–12. URL : https://​halshs​.archives​-ouvertes​.fr/​f​i​l​e​/​i​n​d​e​x​/​d​o​c​i​d​/​6​7​3​6​9​7​/​f​i​l​e​n​a​m​e​/​1​9​9​8​_​s​y​n​t​h​e​s​e​_​r​a​p​p​o​r​t​_​c​i​r​c​u​l​a​t​i​o​n​_​m​i​g​r​a​t​o​i​re.pdf
5 Parmi les thèses effec­tuées pendant les années 2000, on peut mentionner de façon non exhaus­tive les travaux de Chadia Arab, Sophie Bava, Didem Danis, Fadime Deli, Dana Dimi­nescu, Kamel Doraï, Claire Escof­fier, Cathe­rine Gauthier, Laurent Faret, Thomas Lacroix, Stéphanie Lima, Béné­dicte Michalon, Swanie Potot Monica Salz­brunn, Camille Schmoll, Aurélie Varrel, Serge Weber.
6 Parmi les thèses soute­nues depuis le début des années 2010, celles de Norah Benar­rosh-Orsoni, Jennifer Bidet, Anne Bouhali, Léa Barreau, Brenda Le Bigot, Caro­line Caplan, Karine Duplan, Marwa El Chab, Aurore Flipo, Asun­cion Fres­noza-Flot, Amélie Grysole, Sabrina Marchan­dise, Anna Perraudin, Julie Picard, Iris Polyzou, Marti Rosen­feld, Pierre-Yves Trouillet, Anaïs Trous­selle, Béatrice Zani.
7 Wimmer A. & Glick-Schiller N., 2002. « Metho­do­lo­gical Natio­na­lism and Beyond : Nation-State Buil­ding Migra­tion and the Social Sciences », Global Networks, vol. 2, n° 4, p. 301–334.
8 Beau­chemin C. (dir.), 2014. « Special Issue on Multi-sited Approaches to Migra­tion », Inter­na­tional Migra­tion Review, vol. 48, n° 4 et vol. 49, n° 1.
9 Ong A., 1999. Flexible Citi­zen­ship, Duke, Duke Univer­sity Press.
10 Dahinden J., 2010. « The Dyna­mics of Migrants’ Trans­na­tional Forma­tions. Between Mobi­lity and Loca­lity », in : Faist T. & Baubock R. (dir.). Diaspora and Trans­na­tio­na­lism : Concepts, Theo­ries and Methods, Imiscoe Research Serie, Amsterdam, Amsterdam Univer­sity Press, p. 51–71.
11 Vertovec S., 1999. « Concei­ving and Resear­ching Trans­na­tio­na­lism » Ethnic and Racial Studies, vol. 22, n°2, p. 447–462.
12 Waldinger R. & Fitz­ge­rald D., 2004. « Trans­na­tio­na­lism in Ques­tion », American Journal of Socio­logy, vol. 109, n° 5, p. 1177–1195.
13 Foner N., 1997. « What’s New About Trans­na­tio­na­lism ? New York Immi­grants Today and at the Turn of the Century », Diaspora : A Journal of Trans­na­tional Studies, vol. 6, n° 3, p. 355–375 ; Green N. L. & Waldinger R. (dir.), 2016. A Century of Trans­na­tio­na­lism. Immi­grants and Their Home­land Connec­tion, Urbana, Univer­sity of Illi­nois Press ; Morawska E., 2001. « Immi­grants, Trans­na­tio­na­lism and Ethni­ci­za­tion : A Compa­rison of This Great Wave and the Last », Gerstle, G. & John H. (dir.), E Pluribus Unum ? Contem­po­rary and Histo­rical Pers­pec­tives on Immi­grant Poli­tical Incor­po­ra­tion, New York, Russell Sage, p. 175–212.
14 Pratt G. & Yeoh B., 2010. « Trans­na­tional (Counter) Topo­gra­phies », Gender, Place & Culture, vol. 10, n° 2, p. 159–166. DOI : 10.1080/0966369032000079541
15 Voir par exemple Safi M., 2018. « Varie­ties of Trans­na­tio­na­lism and Its Chan­ging Deter­mi­nants across Immi­grant Gene­ra­tions : Evidence from French Data » Inter­na­tional Migra­tion Review, vol. 52, n° 3, p. 853–897. DOI :10.1111/imre.12314
L’auteure

Camille Schmoll est géographe et direc­trice d’études à l’EHESS. Elle est co-respon­sable du Master Migra­tions de l’Ins­titut Conver­gences Migrations.

Citer cet article

Camille Schmoll, « L’approche trans­na­tio­nale dans les études migra­toires. Retour sur 30 ans de travaux », in : Damien Simon­neau (dir.), Dossier « Vivre le trans­na­tional. Ancrages et circu­la­tions en débat », De facto [En ligne], 28 | Octobre 2021, mis en ligne le 25 octobre 2021. URL : https://www.icmigrations.cnrs.fr/2021/09/15/defacto-028–01/

Republication

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