PUBLI : Myriam Hachimi-Alaoui, Delphine Nakache, Janie Pélabay, Elke Winter et Yann Scioldo-Zürcher (dir.), « La citoyenneté au temps de l’« intégration civique » : regards croisés France/​Canada », REMI, vol. 36, n°4, 2020.

La citoyen­neté au temps de l’« inté­gra­tion civique » : regards croisés France/​Canada

Au cours des années 2000, les poli­tiques d’immigration et d’intégration adop­tées par divers pays d’Europe et d’Amérique du Nord donnent lieu à la formu­la­tion d’un nouveau para­digme d’action publique, qualifié d’« inté­gra­tion civique ». Ces poli­tiques, telles que les tests et céré­mo­nies de citoyen­neté, les forma­tions civiques ou la signa­ture de contrats d’intégration, sont large­ment présen­tées comme marquant un « tour­nant » qualifié de « civique » (« civic turn »). Les recon­fi­gu­ra­tions à l’œuvre consis­te­raient, d’une part, à imposer des contraintes plus fortes aux personnes étran­gères en matière de titres de séjour ou d’acquisition de la natio­na­lité et, d’autre part, à promou­voir une concep­tion plus « épaisse » (« thick ») de la citoyen­neté, où prime la dimen­sion iden­ti­taire de l’appartenance à la commu­nauté natio­nale. Ce numéro spécial a pour objet d’examiner deux cas encore peu étudiés à la lumière du para­digme de l’« inté­gra­tion civique » : la France et le Canada. À l’aide d’analyses qui allient recherches empi­riques et approches théo­riques, et qui entre­croisent socio­logie, anthro­po­logie, droit, philo­so­phie et science poli­tique, il s’agit de comprendre si les recon­fi­gu­ra­tions mises au compte d’un « tour­nant civique » sont en cours dans ces deux contextes spéci­fiques, et quelles sont leurs éven­tuelles inci­dences, pour les migrant.e.s, en termes d’inclusion/exclusion et, pour la société d’installation, en termes de concep­tion du « nous ».

Citi­zen­ship in Times of ‘Civic Inte­gra­tion’: France and Canada compared

During the 2000s, immi­gra­tion and inte­gra­tion poli­cies of several coun­tries in Europe and North America gave rise to the formu­la­tion of a new para­digm of public action, called “civic inte­gra­tion”. These poli­cies, such as citi­zen­ship tests and cere­mo­nies, civic trai­ning or the signing of inte­gra­tion contracts, are widely presented as marking what is seen as a “civic turn”. This term implies a revised policy confi­gu­ra­tion charac­te­rized by the impo­si­tion of stronger constraints on forei­gners in terms of resi­dence permits or citi­zen­ship acqui­si­tion, and by the promo­tion of an increa­singly “thick” concept of citi­zen­ship, empha­si­zing collec­tive iden­tity and belon­ging to the national commu­nity. In this special issue, we examine two cases that have rarely been studied in light of the “civic inte­gra­tion” para­digm : France and Canada. Through analyses aligning empi­rical and theo­re­tical research and combi­ning socio­logy, anthro­po­logy, law, philo­sophy and poli­tical science, this special issue seeks to unders­tand if the recon­fi­gu­ra­tions attri­buted to a “civic turn” operate in these two specific contexts. It also inter­ro­gates these recon­fi­gu­ra­tions’ conse­quences both for migrants (in terms of inclusion/​exclusion) and for the recei­ving society (in terms of its concep­tion of “us”).

Page de réfé­rence : https://​jour​nals​.opene​di​tion​.org/​r​e​m​i​/16965