SOUTENANCE : Thibault Bechini, « Des villes migrantes : Marseille, Buenos Aires » — mercredi 18 novembre 2020, Université de Paris 1

Thibault Bechini (fellow « Global ») soutiendra sa thèse de doctorat, intitulée

Des villes migrantes : Marseille, Buenos Aires. 

Construire et habiter les péri­phé­ries urbaines au temps des migra­tions italiennes (1860–1914)

et réalisée sous la direc­tion de Madame Annick Lempé­rière (Univer­sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne), 

CRALMI – UMR 8168 Mondes Américains 

Composition du jury

  • Madame Cathe­rine Brice, Profes­seure, Univer­sité Paris-Est Créteil (rappor­teure)
  • Monsieur Xavier Daumalin, Profes­seur, Aix-Marseille Univer­sité (rappor­teur) 
  • Madame Pilar González Bernaldo de Quirós, Profes­seure, Univer­sité de Paris 
  • Madame Annick Lempé­rière, Profes­seure, Univer­sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne (direc­trice de la thèse)
  • Madame Manuela Martini, Profes­seure, Univer­sité Lumière Lyon 2 
  • Madame Char­lotte Vorms, Maître de confé­rence, Univer­sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Informations pratiques

  • La soute­nance aura lieu le mercredi 18 novembre 2020 à 14h au Centre Panthéon (Univer­sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne) 
  • En raison des mesures actuel­le­ment en vigueur, le public pourra assister à la soute­nance par visio­con­fé­rence. Les personnes inté­res­sées peuvent m’écrire afin d’ob­tenir toutes les infor­ma­tions pratiques à ce sujet.
  • Le tradi­tionnel pot de thèse est ajourné à un moment plus favorable. 

Résumé de la thèse

Entre le milieu du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, Marseille et Buenos Aires connaissent une expan­sion urbaine sans précédent, étroitement liée à l’ar­rivée de nombreux migrants origi­naires du jeune État italien. Au début des années 1860, les deux ports abritent les plus impor­tants effec­tifs de popu­la­tion émigrée en prove­nance de la pénin­sule italienne ; à la veille de la Grande Guerre, à Marseille comme à Buenos Aires, les Italiens repré­sentent un cinquième des habitants.

Dans une pers­pec­tive comparée, ce travail étudie la terri­to­ria­li­sa­tion de la présence italienne dans les marges urbaines des deux villes ; il met en évidence la contri­bu­tion des migrants aux muta­tions tech­niques et typo­lo­giques qui, dans la seconde moitié du XIXe siècle, affectent le secteur de la construc­tion et le marché immo­bi­lier des quar­tiers péri­phé­riques. Dans une pers­pec­tive trans­lo­cale et de micro­his­toire globale, la thèse étudie des circu­la­tions humaines et matérielles qui invitent à une lecture réticulée des trans­for­ma­tions urbaines. Pour ce faire, l’ana­lyse recourt prin­ci­pa­le­ment aux minutes des juri­dic­tions civiles, justice de paix et tribunal de première instance, qui sont compétentes pour régler un grand nombre de litiges ayant trait à la propriété, à la construc­tion et aux marchés immo­bi­lier et locatif. Instru­ments de produc­tion de la ville ordi­naire, les procès civils s’ins­crivent en outre dans des chaînes admi­nis­tra­tives qui relient, via les services consu­laires italiens, les villes d’ac­cueil aux loca­lités de départ. 

La recons­ti­tu­tion de trajec­toires résidentielles et profes­sion­nelles permet de compléter l’ana­lyse et d’ob­server la manière dont les migrants italiens inves­tissent les périphéries urbaines, comme habi­tants et comme travailleurs spécialistes du bâtiment. Enfin, la thèse montre comment chan­ge­ment tech­nique et chan­ge­ment social modi­fient, à la veille de la Première Guerre mondiale, les inter­ac­tions économiques et les aspi­ra­tions poli­tiques dans les quar­tiers périphériques marqués par la présence italienne.