Projets retenus lors de l’appel à projets n°3

AAP 3 (2020) – Projets de type 1

Résultats du Comité permanent d’évaluation (16 juin 2020)

Projet BainsMigr – Politiques d’hygiène et soin du corps en migration.
Les bains-douches en Auvergne Rhône-Alpes, XXème-XXIème siècles

Porteur :

CHAULIAC, Marina, Institut inter­dis­ci­pli­naire d’anthropologie du contem­po­rain (IIAC), UMR 8177, CNRS et EHESS.

Parti­ci­pantes :

GUERRY, Linda, histo­rienne asso­ciée au Labo­ra­toire de recherche histo­rique Rhône-Alpes, LARHRA (UMR 5190 du CNRS)

LEVY-VROELANT, Claire, profes­seure émérite de socio­logie, Univer­sité de Paris 8‑Saint Denis, asso­ciée à l’UR12 de l’INED.

Présen­ta­tion : Ce projet de recherche inter­dis­ci­pli­naire et colla­bo­ratif vise à inter­roger les liens entre les problé­ma­tiques migra­toires et l’institution des bains-douches comme élément de poli­tique d’hygiène et de soin des corps. Alors que la gestion de la crise sani­taire actuelle s’accompagne de la ferme­ture des fron­tières et que les discours sur l’hygiène se multi­plient dans l’espace public, les établis­se­ments offrant la possi­bi­lité de se laver pour des publics qui, pour la plupart connaissent ou ont connu un parcours migra­toire, restent ouverts durant la crise. En conju­guant des pers­pec­tives histo­rique, socio­lo­gique et anthro­po­lo­gique, le projet présenté ques­tion­nera l’imposition de normes et le contrôle social sur les corps migrants mal ou non logés ainsi que l’accès, voire le droit aux ressources de la ville et son envers, la stig­ma­ti­sa­tion et l’exclusion des « étran­gers » perçus comme des sources poten­tielles de conta­mi­na­tion. Il s’articulera autour de trois volets : l’histoire longue des bains-douches à la croisée de celle des migra­tions ; les acteurs publics et asso­cia­tifs ainsi que les pratiques et les soins du corps migrant dans le contexte de la « crise de l’accueil » et de la pandémie de Covid-19. Plusieurs villes en Auvergne Rhône-Alpes consti­tue­ront le terrain de recherche. Enfin, attentif à son impact social, le projet revêt une dimen­sion parti­ci­pa­tive et intègre des dispo­si­tifs de recherche-créa­tion en lien avec usagers et acteurs publics et privés des bains-douches.

Projet DivDroitFaMiDiversité de statuts juridiques au sein de familles migrantes : Une comparaison historique

Porteur :

DELCROIX Cathe­rine, Profes­seure, Dyna­miques Euro­péennes (DynamE), UMR 7367.

Parti­ci­pantes :

  • Maïtena ARMAGNAGUE, Maîtresse de confé­rences, Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éduca­tives et scolaires (GRHAPES), EA 7287
  • BARTEL Anja, Docto­rante, Dyna­miques Euro­péennes (DYNAME), UMR 7367
  • BELKACEM, Lila, Maîtresse de confé­rences, Labo­ra­toire inter­dis­ci­pli­naire de recherche sur les trans­for­ma­tions des pratiques éduca­tives et des pratiques sociales (LIRTES), EA 7313
    DESTREMAU, Blan­dine, Direc­trice de recherche CNRS, Institut de recherche inter­dis­ci­pli­naire sur les enjeux sociaux, sciences sociales, poli­tiques, santé (IRIS) EHESS/​CNRS/​INSERM
  • LE BAIL, Hélène, Chargée de recherche CNRS Centre de recherches inter­na­tio­nales (CERI) Sciencespo
  • MIRANDA, Adelina, Profes­seure, Migra­tions, espaces et sociétés (MIGRINTER) UMR 7301
  • ODASSO, Laura, Post­doc­to­rante, cher­cheure-assis­tante Collège de France
    Labo­ra­toire médi­ter­ra­néen de socio­logie (LAMES) UMR 7305,
    PIAN, Anaïk, Maîtresse de confé­rences Labo­ra­toire : Dyna­miques Euro­péennes (DYNAME) UMR 7367
  • TERRAZZONI, Liza, Post­doc­to­rante, cher­cheuse contrac­tuelle, Centre des mouve­ments sociaux (CEMS) EHESS/​CNRS/​INSERM
  • TUCCI, Ingrid, Chargée de recherche CNRS, Labo­ra­toire d’économie et de socio­logie du travail (LEST) UMR 7317
  • WILHELM, Isabelle, Docto­rante, Dyna­miques Euro­péennes (DYNAME) UMR 7367.

Présen­ta­tion : Ce projet a pour objectif de comparer, dans une pers­pec­tive histo­rique (de 1960 jusqu’à aujourd’hui), comment « faire famille » influe sur l’accès aux droits et l’insertion de migrants. Depuis les années 2010 on observe, dans plusieurs villes de France, une augmen­ta­tion du nombre de familles migrantes à la rue. Cela a mené des muni­ci­pa­lités, en parti­cu­lier celle de Stras­bourg, à déve­lopper une poli­tique pour faci­liter l’installation locale de ces familles en s’appuyant sur la diver­sité de leurs statuts juri­diques pour compléter leurs droits. Des recherches récentes ont analysé les effets de cette plura­lité juri­dique intra­fa­mi­liale (Fogel 2019). Si cette poli­tique est inno­vante, le fait que les membres d’une même famille disposent de diffé­rents droits n’est pas un fait nouveau, mais une expé­rience fréquente parmi les étran­gers en France, qui a souvent influé sur leur inser­tion et leur régu­la­ri­sa­tion. Ce projet compa­rera : 1) les statuts juri­diques présents dans une même famille, 2) l’impact de régle­men­ta­tions juri­diques sur la vie de familles à diffé­rentes périodes histo­riques 3) les contextes fran­çais et alle­mand. Ce projet réunit 22 cher­cheurs qui réali­se­ront une enquête basée sur des récits de vie, des entre­tiens semi-direc­tifs et sur une analyse du contexte juri­dique. Il se fera en coopé­ra­tion avec des juristes, des acteurs muni­ci­paux, dépar­te­men­taux et asso­cia­tifs. Un numéro de revue, un ouvrage collectif et un film docu­men­taire rendront compte des résul­tats du projet.

Projet ECHO – PErceptions et impact de l’épidémie liée au Covid-19 dans les centres d’Hébergements pour les personnes en situation d’exclusiOn (ECHO)

Porteur :

MELCHIOR, Maria, Direc­trice de recherches, Institut Pierre Louis d’Epi­dé­mio­logie et de Santé Publique (IPLESP), UMRS 1136, INSERM Sorbonne Université.

Parti­ci­pants :

  • VIGNIER, Nicolas, Docteur en méde­cine, Institut Pierre Louis d’Epi­dé­mio­logie et de Santé Publique (IPLESP), UMRS 1136, INSERM Sorbonne Université
  • PANNETIER, Julie Panne­tier, Maîtresse de confé­rences, univer­sité Paris Nanterre
  • POURTAU, Lionel, Direc­teur Général du Pôle Réfu­giés à Habitat et Huma­nisme (conseil des territoires).

Présen­ta­tion :

Les personnes immi­grées en situa­tion de préca­rité ont en moyenne plus de problèmes de santé et un moindre accès à la préven­tion que les personnes non-immi­grées. Ainsi, les immi­grés pour­raient avoir des diffi­cultés dans l’application des mesures de préven­tion de l’infection à COVID-19 et dans le fait de suivre le circuit de soins, en parti­cu­lier ceux qui ont des condi­tions de vie diffi­ciles, vivent dans un lieu inadé­quat (campe­ment, squat), ne parlent pas fran­çais, mécon­naissent des struc­tures sani­taires ou ont une faible litté­ratie en santé. De plus, l’impact du confi­ne­ment pour­rait être majoré chez les personnes immi­grées en situa­tion de préca­rité. L’étude ECHO visa à décrire l’état de santé, les percep­tions, connais­sances et pratiques rela­tives à l’infection à COVID-19 parmi 400 personnes immi­grées héber­gées dans des struc­tures asso­cia­tives en région pari­sienne et lyon­naise par les asso­cia­tions Habitat et Huma­nisme (struc­tures de mise à l’abri des personnes pour la durée de l’épidémie de COVID-19 – 3 en Ile de France, 1 en région lyon­naise), Croix-Rouge (un Centre d’Hébergement et de Réin­ser­tion Sociale en Ile de France), Aurore (deux Centres d’Hébergement d’Urgence en Ile de France) et le Groupe SOS (Appar­te­ments de Coor­di­na­tion Théra­peu­tique), sont inter­ro­gées via un ques­tion­naire stan­dar­disé entre le 4 et 31 mai 2020. Les struc­tures ont été sélec­tion­nées sur la base des carac­té­ris­tiques des rési­dents (>=70% de personnes immi­grées) et leur intérêt pour l’enquête. Les résul­tats permet­tront de mieux comprendre les connais­sances des personnes immi­grées en situa­tion de préca­rité des symp­tômes, modes de trans­mis­sion, et gestes barrières du COVID-19, ainsi que les facteurs asso­ciés afin d’informer les actions de préven­tion à l’avenir.

Projet MoCoMi - Morts Covid en Migration

Porteur :

SAGLIO-YATZIMIRSKY, Marie-Caro­line, Profes­seure, Centre d’études en sciences sociales sur les mondes afri­cains, améri­cains et asia­tiques (CESSMA), UMR 245, IRD-Paris Diderot-Inalco.

Parti­ci­pants :

  • AFIOUNI, Nada, Maîtresse de confé­rences, Univer­sité du Havre-GRIC
  • FURRI, Filippo, Docto­rant, Univer­sité de Montréal,
  • KOBELINSKY, Kobe­linsky Caro­lina, Chargée de recherches, CNRS, LESC
  • HAAPAJÄRVI Linda, Post­doc­to­rante, Univer­sité de Tampere, CMH
  • LESTAGE Fran­çoise, Profes­seure, Univer­sité Paris Didero, URMIS
  • MBODJ-POUYE Aïssatou, Chargée de recherches, CNRS, CEAF
  • PECOUD Antoine, Profes­seur, Univer­sité Paris 13-CERI
  • PIAN, Anaïk, Maîtresse de confé­rences Labo­ra­toire : Dyna­miques Euro­péennes (DYNAME) UMR 7367.

Présen­ta­tion : Le projet Morts Covid en Migra­tion (MoCoMi) propose d’analyser les pratiques de gestion des morts du COVID en migra­tion en France, les repré­sen­ta­tions entou­rant ces morts et les pratiques funé­raires mises en place. L’épidémie de COVID-19 a engendré une morta­lité brutale, parti­cu­liè­re­ment forte sur les terri­toires de la Seine-Saint-Denis et de l’Est, de personnes en migra­tion, immi­grés « installés », primo-arri­vants, familles ou personnes seules, les confron­tant, eux et leurs proches, à une situa­tion excep­tion­nelle. Pour faire face à ces décès, l’urgence médi­cale et la poli­tique sani­taire ont imposé des proto­coles qui ont bous­culé les pratiques cultu­relles et cultuelles des migrants. La mort des migrants pour cause de COVID suscite une réflexion sur ce qu’est « la bonne mort » pour les indi­vidus et les diffé­rentes commu­nautés et collec­tifs concernés, et renou­velle la ques­tion des pratiques et des repré­sen­ta­tions autour du corps en migra­tion. Elle permet de requa­li­fier les migra­tions actuelles récentes où la mort est un élément central de l’expérience migra­toire. Elle permet égale­ment d’historiciser l’intersection entre mort et migra­tion afin de mieux cerner les spéci­fi­cités comme le carac­tère inédit de la crise actuelle.

L’équipe MoCoMi (janvier 2021–2022), qui comprend 9 fellows de l’ICM et plusieurs parte­naires exté­rieurs, se propose de mener plusieurs enquêtes sur des popu­la­tions concer­nées en Seine-Saint-Denis et aux fron­tières avec l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre, à l’articulation de l’anthropologie, de la socio­logie et de la psycho­logie. Elle se réunit dans des ateliers de recherche qui permettent de discuter ces enquêtes, dans deux jour­nées d’étude (l’une sur les dimen­sions euro­péennes de la ques­tion avec l’ANR PACE, l’autre avec le Centre Régional de Psycho­trau­ma­tisme Paris Nord) et dans un colloque final.

Projet ReCoDetaLe recours aux travailleurs détachés étrangers : mobilité du travail, illégalismes et adaptation à la crise sanitaire

Porteur :

CASELLA-COLOMBEAU, Sara, Post-Docto­rante, Coor­di­na­trice scien­ti­fique du dépar­te­ment POLICY, IC Migra­tions, Proche-Orient, Caucase, Langues, Archéo­logie, Cultures (PROCLAC), UMR 7192, CNRS/​Collège de France/​EPHE/​INALCO

Parti­ci­pants :

SPIRE, Alexis, Socio­logue, direc­teur de recherche CNRS, IRIS (UMR 8156)
VERON, Daniel, Post-docto­rant à l’EHESS, IRIS (UMR 8156).

Présen­ta­tion :

Ce projet analyse les mobi­lités de la main‑d’œuvre étran­gère liées au recours au déta­che­ment par les employeurs, dans deux secteurs : le BTP et l’industrie. À partir d’une enquête auprès des employeurs, il s’agira tout d’abord de comprendre les critères qui président à leurs choix de recourir au travail détaché, et comment ces choix influent sur les mobi­lités des travailleurs. En parti­cu­lier, on s’interrogera sur les avan­tages du recours au déta­che­ment compa­ra­ti­ve­ment à d’autres formes d’emploi. Ensuite, nous souhai­tons réin­sérer les usages du déta­che­ment dans le cadre insti­tu­tionnel et juri­dique qui rend possibles ou peu coûteux les illé­ga­lismes. Dans ce cadre, nous mène­rons en parti­cu­lier des entre­tiens avec les orga­nismes en charge du contrôle du déta­che­ment, mais aussi avec des membres d’organisations syndi­cales ou patro­nales. C’est donc dans une pers­pec­tive d’analyse des ratio­na­lités écono­miques dans leur arti­cu­la­tion à la percep­tion du droit et de ses usages que nous étudie­rons le recours au déta­che­ment. Enfin, ces ques­tion­ne­ments seront abordés de manière trans­ver­sale par le prisme de la crise sani­taire en cours. Dans quelle mesure la pandémie et les évolu­tions légis­la­tives qui l’accompagnent redé­fi­nissent-elles (ou non) les mobi­lités du travail au sein de l’espace euro­péen ? Et dans quelle mesure des modèles produc­tifs fondés sur le recru­te­ment à l’international de la main‑d’œuvre seront-ils amenés à se trans­former dans ce contexte ?

Projet RP93 – Le recensement de la population au quotidien : mise en œuvre et politiques en Seine Saint Denis et ailleurs

Porteur :

SIMON, Patrick, Direc­teur de recherches, Unité Migra­tions Inter­na­tio­nales et Mino­rités, INED, Respon­sable du dépar­te­ment INTEGER, IC Migrations.

Parti­ci­pants :

  • BRUN, Solène, Post-docto­rante, Coor­di­na­trice scien­ti­fique du dépar­te­ment INTEGER
    IC Migra­tions, Proche-Orient, Caucase, Langues, Archéo­logie, Cultures (PROCLAC), UMR 7192, CNRS/​Collège de France/​EPHE/​INALCO
  • CASELLA-COLOMBEAU, Sara, Post-Docto­rante, Coor­di­na­trice scien­ti­fique du dépar­te­ment POLICY, IC Migra­tions, Proche-Orient, Caucase, Langues, Archéo­logie, Cultures (PROCLAC), UMR 7192, CNRS/​Collège de France/​EPHE/​INALCO
  • CHUANG, Ya-Han, Post-docto­rante, INED
  • CHAUVEL, Séve­rine, Maîtresse de confé­rences, Créteil.

Présen­ta­tion :

Partant d’un suivi exhaustif des opéra­tions de collecte du recen­se­ment 2020 dans 8 communes de Seine Saint Denis (Auber­vil­liers, Bondy, Clichy-sous-Bois, La Cour­neuve, Montreuil, Pier­re­fitte-sur-Seine, Saint-Denis et Trem­blay-en-France), ce projet se propose de réaliser une ethno­gra­phie de la concep­tion et de la mise en œuvre du recen­se­ment en s’intéressant aux diffé­rents acteurs impli­qués dans cette opéra­tion : l’Insee, les services muni­ci­paux et les élu.e.s, les équipes de coor­di­na­tion de la collecte, les agents recen­seurs, les habitant.e.s recensé.e.s. Il entend répondre à plusieurs ques­tions rela­tives aux spéci­fi­cités du terri­toire et des popu­la­tions qui y résident en élar­gis­sant l’observation à un dépar­te­ment fran­ci­lien plus riche (Hauts de Seine) et un dépar­te­ment rural (Loir et Cher) : les spéci­fi­cités socio-urbaines des terri­toires ont-elles des consé­quences sur l’évaluation des popu­la­tions et de leurs carac­té­ris­tiques ? Quelles adap­ta­tions sont effec­tuées par les communes et les agents recen­seurs pour permettre la meilleure couver­ture possible de l’opération ? Comment les habitant.e.s consi­dèrent-ils ou elles le recen­se­ment et quelles rela­tions se nouent-elles autour de la collecte ? Une analyse des rela­tions poli­tiques autour du recen­se­ment et deux mono­gra­phies de quar­tiers séquano-dyoni­siens complètent le projet.

Projets de manifestations scientifiques financés au titre de l’année 2020

Lors de la commis­sion, il a été décidé de financer trois projets de mani­fes­ta­tions scientifiques.

Projet MigraPriv – Migrations internationales privilégiées

Porteur :

HUGOO, Vincent, Docto­rant en socio­logie, Centre Euro­péen de Socio­logie et de Sciences Poli­tiques (CESSP, UMR 8209, EHESS/​Paris 1/​CNRS).

Parti­ci­pants :

  • LE BIGOT, Brenda, Le Bigot, maîtresse de confé­rences en géogra­phie, Migrinter (Univer­sité de Poitiers/​CNRS)
  • LABORIER, Pascale, profes­seure en sciences poli­tiques, ISP (Univer­sité Paris Nanterre/​CNRS)
  • CHABRE, Théo­time, docto­rant en socio­logie et sciences poli­tiques, CERI (Sciences Po/​CNRS) et LAMES (Univer­sité Marseille-Aix/CNRS).

Présen­ta­tion : Ce projet de colloque s’in­té­resse aux migra­tions inter­na­tio­nales privi­lé­giées, c’est-à-dire à des dépla­ce­ments faci­lités, favo­risés, et donnant lieu à des instal­la­tions à l’étranger sur le long ou le moyen terme. L’ob­jectif est réflé­chir aux rapports de pouvoir qui se nouent autour de l’accès et de l’expérience des migra­tions internationales.

Projet SenMigRet – Journées d’études sur la migration de retour en Afrique de l’Ouest

Porteur :

BEAUCHEMIN, Cris, Direc­teur de recherche, Institut national d’études démo­gra­phiques (Ined) – Unité 8 « Migra­tions Inter­na­tio­nales et Mino­rités » (MIM).

Parti­ci­pants :

  • BALIZET, Gilles, Docto­rant contrac­tuel en Socio­logie LPED-IRD
  • BREDELOUP, Sylvie, Direc­trice de recherche, IRD, LPED
  • FLAHAUX, Marie-Laurence, Chargée de recherche, IRD, LPED
  • LENOËL Audrey, Post­doc­to­rante, chaire Migra­tions et Sociétés, Collège de France
  • OBUCINA, Ognjen, chargé de recherche, Ined, Unité 8 MIM
  • PETIT, Véro­nique, Profes­seur au Ceped, IRD et ratta­chée au Labo­ra­toire de Géogra­phie Humaine de l’UCAD (Dakar)
  • VANDENBUNDER, Adrien, Docto­rant Ined-Paris Dauphine (DIAL).

Présen­ta­tion : Alors que les phéno­mènes migra­toires en Afrique font actuel­le­ment l’objet de toutes les atten­tions, les recherches sur les migra­tions de retour sur ce conti­nent restent rela­ti­ve­ment peu déve­lop­pées. Orga­nisé en parte­na­riat avec l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), ce projet a pour objectif d’appuyer et de contri­buer à la recherche inter­dis­ci­pli­naire sur la migra­tion de retour, et plus large­ment sur les migra­tions en Afrique de l’Ouest, par l’organisation de deux jour­nées d’étude dédiées à cette théma­tique à Dakar. Il sera égale­ment l’occasion de valo­riser une enquête sur la migra­tion de retour de France et d’Espagne réalisée en 2017 et 2018 à Dakar et dans trois autres régions du Sénégal (enquête TEMPER).

Ce projet a deux objec­tifs principaux :

- Appuyer la recherche sur le retour et soutenir le déve­lop­pe­ment de colla­bo­ra­tions inter­dis­ci­pli­naires entre fellows, cher­cheurs du Sud, insti­tu­tions et société civile
Pour cela, un appel à commu­ni­ca­tions pluri­dis­ci­pli­naire sera élaboré en concer­ta­tion avec les cher­cheurs séné­ga­lais de diffé­rentes univer­sités, et qui encou­ra­gera la parti­ci­pa­tion d’étudiants et de jeunes chercheurs.
Des fellows socio­logues, démo­graphes, géographes et écono­mistes, basés en France et au Sénégal, présen­te­ront leurs travaux en cours et explo­re­ront les possibles croi­se­ments de leurs recherches, notam­ment les possi­bi­lités de publi­ca­tions utili­sant des méthodes mixtes
Cet évène­ment sera égale­ment l’occasion de dialo­guer sur la ques­tion du retour avec des repré­sen­tants du gouver­ne­ment séné­ga­lais, des orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales et de la société civile.

- Valo­ri­sa­tion de l’enquête TEMPER : afin de faire connaître et de faci­liter l’utilisation de cette enquête dont les données seront bientôt libre­ment dispo­nibles, nous présen­te­rons les objec­tifs, la métho­do­logie, le terrain (notam­ment par l’intervention des enquê­teurs ayant parti­cipé à la collecte) et de premiers résul­tats. Un atelier – ciblant parti­cu­liè­re­ment les étudiants en master et doctorat – sera en outre proposé afin d’expliquer la struc­ture, les condi­tions d’analyse de l’enquête et d’offrir une première occa­sion de mani­puler les données.
Des publi­ca­tions conjointes, un numéro spécial et des colla­bo­ra­tions renfor­cées avec des insti­tu­tions du Sud figurent parmi les résul­tats attendus de ces deux journées.

Projet TriBloc – « Tri migratoire » et expériences du blocage : Afrique, Amérique, Europe

Porteur :

BOYER Florence, Chargée de recherche, IRD. Unité Mixte de Recherche « Migra­tions et Société » (URMIS) – CNRS (UMR 8245) – IRD (UMR 205) – Univer­sité de Paris – Univer­sité Côte d’Azur. En accueil au Groupe d’Études et de Recherches Migra­tions Espaces et Sociétés (GERMES), Univer­sité Abdou Moumouni, Niamey.

Parti­ci­pants :

  • FARET Laurent, Profes­seur, Univer­sité de Paris, Centre d’Études en Sciences Sociales sur les Mondes afri­cains, améri­cains et asia­tiques (CESSMA) – IRD (UMR 245) – Univer­sité de Paris – INALCO. En accueil au Centro de Inves­ti­ga­ciones y Studios Super­iores en Anthro­po­logia Social (CIESAS), Mexico
  • LESTAGE Fran­çoise, Profes­seur Univer­sité de Paris. Unité Mixte de Recherche « Migra­tions et Société » »(URMIS) – CNRS (UMR 8245) – IRD (UMR 205) – Univer­sité de Paris – Univer­sité Côte d’Azur
  • PARIS POMBO Maria Dolores, Cher­cheure, El Colegio de la Fron­tera Norte (COLEF), Tijuana
  • POTOT Swanie, Chargée de recherche, CNRS. Unité Mixte de Recherche « Migra­tions et Société » (URMIS) – CNRS (UMR 8245) – IRD (UMR 205) – Univer­sité de Paris – Univer­sité Côte d’Azur.

Présen­ta­tion : Les popu­la­tions migrantes ont à faire face à des poli­tiques migra­toires qui parti­cipent de la produc­tion de situa­tions de blocage ; si celles-ci n’empêchent pas le passage, elles tendent à le limiter et à distin­guer ceux qui auront un accès et ceux qui se heur­te­ront aux barrières. L’objectif de ce colloque « Tri migra­toire » et expé­riences du blocage : Afrique, Amérique, Europe », est d’analyser la diver­sité des situa­tions migra­toires produites par le blocage à diffé­rentes échelles sociales, spatiales et tempo­relles en fonc­tion de leur contexte de produc­tion. L’ambition est aussi de parti­ciper à la construc­tion d’une compa­raison entre ces situa­tions sur les trois continents.

Ainsi, comment se construisent les inter­ac­tions entre les acteurs de la mise à l’écart des personnes en situa­tion de mobi­lité ? Comment le « tri migra­toire » y parti­cipe-t-il ? Comment la mise à l’écart est devenue une compo­sante du filtrage ? Il s’agit d’interroger ce « tri migra­toire » au regard des expé­riences contex­tua­li­sées, en portant atten­tion à des expres­sions concrètes, situées et histo­ri­ci­sées du lien entre poli­tiques locales, natio­nales ou supra­ré­gio­nales et leurs effets sur les situa­tions des popu­la­tions en mobilité.

Ces jour­nées sont orga­ni­sées autour de quatre tables-rondes portant sur les effets de caté­go­ri­sa­tion et de contour­ne­ments dans l’usage des « vulné­ra­bi­lités », sur les expé­riences bureau­cra­tiques et admi­nis­tra­tives des personnes et sur les logiques de visi­bi­lité et invi­si­bi­lité dans les espaces urbains de margi­na­lité. La quatrième table-ronde vise à renforcer le dialogue entre cher­cheurs, acteurs de la société civile autour d’une situa­tion de fron­tière origi­nale, celle des Alpes-Maritimes.

Ce colloque s’accompagne de deux temps de réflexion autour de la compa­raison au travers d’une sortie de terrain et d’une journée d’échanges sur les méthodes. Une publi­ca­tion bilingue présen­tant les résul­tats de l’ensemble de ces jour­nées sera réalisée.