Doris Bonnet et Véronique Duchesne, “Infécondité, procréation médicale et inégalités sociales” in : G. Etienne et N. Henaff (dir.), Inégalités en perspectives, 2019

Résumé du chapitre

Le déve­lop­pe­ment des tech­no­lo­gies de la repro­duc­tion, et notam­ment de la fécon­da­tion in vitro (FIV), permet aujourd’hui à certains couples (hété­ro­sexuels) infer­tiles afri­cains d’avoir un enfant. L’offre d’assistance médi­cale à la procréa­tion (AMP) s’inscrit dans un système de soins libéral qui s’adresse prio­ri­tai­re­ment aux classes moyennes et urbaines. Certains couples ne trouvent pas dans leur pays les condi­tions ou les tech­niques recher­chées et sont amenés à se déplacer à leurs frais dans des pays limi­trophes ou encore en Europe ou aux États-Unis. D’autres couples résident en France où l’AMP est enca­drée par les lois de bioé­thique. Ce chapitre montre comment l’espace mondia­lisé de la repro­duc­tion renvoie à un rapport inéga­li­taire aux biotech­no­lo­gies de la repro­duc­tion des couples afri­cains infer­tiles selon leurs condi­tions socio-écono­miques, mais aussi selon leur lieu de rési­dence. Ce contexte renvoie au cadre théo­rique de la « repro­duc­tion stratifiée ».