Rendez-vous à la station Front Populaire. Ya Han Chuang, Damien Hu, Florence Lévy, de gauche à droite, Zhipeng Li (derrière l’appareil photo) ont été les guides de cette visite exploratoire #2
Au tournant des années 2000, le Sentier à Paris, héritier de siècles d’activités commerciales autour du textile, devient la victime de la fin du Paris des camions en double file et des portants ambulants. Il quitte le cœur de la capitale pour le XI° ardt puis franchit le périphérique pour Aubervilliers.
Au fil de ce mouvement, les diasporas chinoises qui fournissaient la main d’œuvre d’ateliers de confection deviennent les entrepreneurs de la révolution que va vivre l’activité avec l’entrée de la Chine dans l’OMC en 2001. L’importation de produits Made in China va devenir l’activité essentielle du hub de Aubervilliers ; plus gros centre européen en la matière.

Les showrooms et zones de stockages vont d’abord se glisser dans un patrimoine industriel préexistant : Entrepôts et magasin généraux de Paris (EMGP) construits à partir des années 1850 en lisière de Paris ; plus au Nord, des sites de productions industrielles (chimie, métallurgie, …) alors en déshérence.

Mais rapidement, la Ville d’Aubervilliers, les associations de commerçants et les investisseurs immobiliers vont inventer de nouvelles formes de rationalisation des flux avec la verticalisation des espaces de ventes.

Lieu de l’histoire du commerce international, Aubervilliers est également un lieu de la mémoire militante : l’assassinat en août 2016 d’un commerçant va entrainer une forte mobilisation antiraciste d’une partie des diasporas chinoises.

Cette visite exploratoire a été menée sous la conduite de Zhipeng LI, Yahan Chuang, Florence Levy et en compagnie de deux générations de commerçants à Aubervilliers.