Le cimetière musulman à Bobigny en Seine Saint Denis garde la trace de la présence des musulmans en France depuis 1935 (évolution démographique, évolution culturelle et du rituel, évolution religieuse et des origines géographiques, etc.). Il témoigne également de la singularité de la pratique religieuse en immigration et des modalités de gestion privée puis public de cet espace considéré par ses usagers comme religieux.
Outre cette qualité de source « mille feuilles » encore à explorer pour le chercheur, d’autres questions sont évoquées lors de la visite exploratoire. L’introduction récente du système de la concession et la normalisation du mobilier funéraire vont-ils transformer la relation des familles aux tombes des morts désormais parfaitement identifiables ? Qu’est ce qui fait patrimoine et pour qui ? Quels rapports les usagers ont-ils avec cette dimension « conservatoire » (en péril !) de la mémoire de quatre générations de musulmans en immigration ? Faut-il plutôt mesurer la qualité « accueillante » du site ?
Verbatim : « Ce sont des sujets très éloignés de l’univers culturel que je connais et étudie mais, précisément en raison de cela, d’autant plus riche ! « , « J’ai beaucoup appris, beaucoup apprécié les regards croisés portés sur l’objet par les participants d’horizons différents ! « .
Cette visite exploratoire a été menée sous la conduite de Soraya El Alaoui, Jean Barthélemi Debost et compagnie de Inès Anne Conservatrice du cimetière.
Soit 15 « explorateurs » dont six fellows, trois acteurs du territoire, trois membres du Conseil des territoires.